Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 22/05/2020 08:31:39 Rubrique : Interviews, lu 3017 fois. 4 commentaires |
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Lorsque j'ai évoqué avec une amie mon projet d'interview de Franck Deplanche, celle-ci m'a rappelé qu'il avait été le meneur de l'attelage Dina Vierny (*), et que le général Durand a créé la section attelage de Saumur pour lui, mais il a cédé la place à Vital Lepouriel préférant enseigner et transmettre…
Il a refusé aussi de diriger l'attelage au Portugal pour les mêmes raisons… un jour tout a brûlé chez lui et il a dû repartir de zéro… etc. C'est un génie, un merveilleux professeur, il est d'une patience… il est limpide… fidèle en amitié, et capable d'être très drôle !
* Dina Vierny le modèle de Maillol lui a confié ses chevaux et ses attelages. Sous ses couleurs il participe à de nombreuses compétitions nationales et internationales: Fontainebleau, Saumur, Aix la Chapelle… la Suède, Champion de France, 7 eme au Championnat d'Europe, Championnat du Monde à Ascot (GBR) … voir le portrait de Franck Deplanche fait en 2009
Il y a un moment qu'attelage.org n'a pas eu de nouvelles de Franck et Françoise. C'est sans peine que j'ai pu les joindre, le téléphone et les voix n'ont pas changé.
a.o: bonjour Franck ! Comment allez-vous ? Que faites-vous ?
Frank Deplanche: « nous habitons toujours sur Blois, la région n'a pas été touchée par la pandémie comme le Nord et l' Est de la France. La santé est bonne chez Françoise et moi. Nous sommes bloqués depuis deux mois, mais maintenant le travail reprend.
Je continue mes activités, des cours d'équitation obstacle, dressage, attelage. Je continue à faire des stages, du coaching d'entreprise aussi. Nous n'avons plus de chevaux d'école à la maison, mais nous recevons toujours les clients avec leurs chevaux. Bien sûr j'ai beaucoup de clients pour la compétition attelage, particulièrement des jeunes qui débutent. Je fais aussi et toujours, de la manipulation sur les chevaux pour les remettre en forme…»
Pris sur le vif : attitude typique de Franck Deplanche avec ses élèves ! (photo J.WD)
a.o : ça me rappelle t'avoir vu dans les écuries à Ascot décontracter le dos de tes chevaux avant la compétition ! Ça c'est des souvenirs!
F.D: « oui c'est quelque chose qui m'intéresse depuis longtemps, comme l'étude comportementale des chevaux. Je préfère ces termes plutôt qu'éthologie qui est la connaissance des animaux dans leur milieu naturel. Je fais également du conseil achat de chevaux pour toutes les disciplines.
On a toujours les poneys de Françoise qui nous servent pour le coaching d'entreprise, travail en liberté, longe, longues rênes. C'est très intéressant pour les entreprises et les personnes qui participent à ce genre de stage, les chevaux sont les miroirs des individus. »
a.o: quel regard as tu aujourd'hui sur l'attelage de compétition, toi qu'il y a été au plus haut niveau international ?
F.D: « l'attelage a évolué de façon importante à tous niveaux. Dans chaque catégorie il y a séparation, il y a ceux qui démarrent, il y a ceux qui participent, il y a ceux qui ont les moyens de disponibilité, d'entretenir chevaux et matériels, de progresser, et de voyager en Europe. Je constate aussi qu'il y a maintenant une multitude d'écoles d'attelage en France, mais avec des qualités diverses dans la formation. Les propriétaires de ces écoles ont généralement d'autres activités car l'école d'attelage seule ne paye pas son homme ! Il est d'ailleurs à craindre qu'avec la pandémie que nous subissons, beaucoup d'établissements équestres ne vont pas s'en sortir. Il faudrait que la fédération obtienne vite quelque chose du ministère ou de je ne sais qui, il y a urgence. Je vois autour de moi que les parents sont inquiets et ne renvoient pas les enfants dans les centres équestres. Je crains aussi pour les stages d'été qui étaient prévus. »
a.o: je remercie Franck d'avoir bien voulu répondre à mes questions, mais je ne le quitte pas sans avoir échangé quelques mots avec Françoise.
Françoise Deplanche: « et non je n'attelle plus ! Et ça ne me manque pas. Il y a un temps pour tout. Aujourd'hui je fais autre chose, je me balade, je vais voir les copines, je voyage, je fais tout ce que je n'ai pas pu faire pendant que je faisais de la compétition.
Je me suis prise aussi de passion pour mon potager. J'ai 500 m² à m'occuper, et ça me maintient en forme. Je joins l'utile à l'agréable, c'est un petit apport financier estimable. Avec Frank on a toujours été proche de la nature. »
© interview JCG/attelage.org
Le Championnat du Monde à ASCOT en 1988 de Franck Deplanche
Journal "CHEVAL poney mon ami" auteur Roger Levalleur