Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 15/11/2016 11:51:28 Rubrique : Culture générale, lu 3032 fois. 2 commentaires |
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Les attelages aux courses.
Les courses de chevaux remontent à l'antiquité. Les premières courses anglaises sont attribuées à Richard Cœur de Lion. Elles ont traversé la Manche et n'ont cessé de se développer.
Les bourgeois, l'aristocratie, les dandys, les snobs, ont au XIXe siècle, fréquenté les champs de courses en s'y rendant en attelage, profitant ainsi du spectacle du haut des voitures.
Honneur tout d'abord au plus beau des hippodromes, cette aquarelle d'Eugène Lami, "Courses à Chantilly."
" Sur la pelouse, l'élite des gants jaunes du Bois". C'est ainsi que l'on nommait les cavaliers du Bois de Boulogne, qui portaient des gants de peau de couleur ocre. Au centre une calèche anglaise attelée de 4 chevaux gris, derrière un tandem, à droite un attelage à la Daumont, c'est celui du duc d'Orléans. La calèche est probablement de couleur crème mais non blanche comme on pourrait le penser. Une calèche de couleur crème existe à la Cour de Hollande, " De Crème Calèche" en néerlandais. C'est une voiture très luxueuse. Soit dit en passant le terme "calèche" utilisé à tord et à travers à le don de m'exaspérer
Les courses terminées, c'est accompagné de sa suite que le Duc d'Orléans entre dans la cour du Château de Chantilly. Au fond on peut distinguer les Grandes Ecuries.
Aquarelle Carle Vernet
C'est à pied, à cheval, ou en voiture que les parisiens se rendent aux courses...
Dessin de Crafty
En route pour Longchamp, c'est le Grand Prix de Paris - par Jacques Onfroy de Bréville
En province les courses sont également présentes. Près des Haras Nationaux il y a souvent des hippodromes comme ici à Aurillac.
au Haras du Pin ...
Rentrée des courses des attelages du Haras National du Pin dans la cour Colbert avant la présentation des étalons.
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Sur les premiers hippodromes, les installations étaient rudimentaires et l'on regardait les courses entassés sur un chariot !
Sous le second empire les tribunes apparaissent. En bonne place sur la pelouse de Longchamp les attelages se font plus nombreux.
Ce dessin de Crafty est riche en détails
A cheval ou en voiture les dandys et les bourgeoises fêtent les victoires.
Lithographie Guérard
On sable le champagne avec les amis. Tout est prévu, coupes et flutes sont rangées dans des paniers et malles en osier.
Aquarelle de Cicéri
La maréchaussée tempère les ardeurs des plus excités ...
Aquarelle de Guerard
Certains vont même en venir aux mains. La presse relate cette émeute à Epsom où la pouliche française Fille de l'Air à eu l'outrecuidance de gagner en terre anglaise!
Tandis que dans la haute société on affiche moins ses émotions, les réunions de courses sont aussi l'occasion d'élargir ses relations.
Aquarelle Pierre Gavarni
Conversation autour d'une calèche - A.Dujoy
On s'attire aussi les bonnes grâces des élégantes.
Les dames se montrent aussi passionnées que les hommes et n'hésitent pas à prendre de la hauteur pour voir les chevaux. Dans les tribunes, un espace réservé aux dames seules est généralement disponible pour celles qui souhaitent ne pas être importunées.
Courses d'automne par Topani et L'arrivée du favori par Wertheimer
A la sortie de l'hippodrome c'est la cohue ...
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Vers 1900 les premières courses de trot attelé apparaissent.
Cette affiche ne dit pas en quelle année cette réunion à Neuilly a eu lieu.
Les voitures ont d'abord de petites roues.
Aquarelle de Cotlison
La course à la performance ouvre la voie aux sulkys à grande roues. Des accidents étaient fréquents avec ces voitures. On les appelait "araignée". Je me souviens que dans les premières années des concours d'attelage, une voiture à 2 places de ce type était utilisée par un meneur. C'était sauf erreur l'adjudant Opportune mais je n'en suis pas certain. Quelqu'un pourra-t-il confirmer mes dires et envoyer une photo ? Renata nous a fait un belle article sur ces voitures à grandes roues que l'on appelait également "Sédiole"
1925 les courses de chevaux se développent, tandis que les voitures hippomobiles disparaissent peu à peu. Les dames ne montent plus sur les voitures mais sur des chaises, les robes ont raccourci et les dames montrent leurs jambes ... la société change.
Réunion à Chantilly Maurice Taquoy
Impossible de parler des attelages et des courses sans évoquer La Journée des Drags à Auteuil, La Journée de l'Elégance. Les attelages se rassemblaient Place de la Concorde et défilaient jusqu'à Auteuil, il en fut ainsi jusqu'aux années 1960.
Journée des drags à Auteuil, l'arrivée des équipages. Georges Besson
Une nouvelle chance a été donnée au public des hippodromes de revoir les attelages dans les années 1980. Sous l'impulsion de Pierre de Chézelles, les attelages français étaient invités chaque année au Prix de Diane à Chantilly, pour y défiler. Les meneurs, voitures et harnais étaient ensuite rassemblés sur la pelouse de l'hippodrome, et exposés au public. On y sortait aussi les paniers en osier et le champagne à l'occasion ...
... tandis qu'un certain Léon Zitrone passait d'un attelage à l'autre commentant en direct pour les tribunes et la télévision... JCG déjà en mal de communication lui soufflait quelques informations et détails sur les voitures et les meneurs.
Gérard Saint Beuve, Madame Duputel et Patrice Potier un pur cantilien: présentation des attelages à l'hippodrome de Chantilly pour le Prix de Diane en 1984.
D'autres manifestations des attelages ont eu lieu un peu plus tard à Auteuil. Alain Ducharme en a été l'instigateur. Y ont notamment participé Mia Allo, Patricia Sanville aujourd'hui Madame Nijdam-Jones et Monsieur Andersen.
attelage.org a repris un article d'Achenbach pour rappeler cette journée de 1991. Je pense qu'ensuite les attelages ont disparu des hippodromes parisiens, à l'exception des arrivées de la Route du Poisson à Vincennes.
Qui maintenant pour relancer les attelages sur les pistes et les pelouses de Chantilly, Longchamp ou Auteuil ?
© JCG
Bibliographie:
Les Hippodromes- Bibliothèque des Arts. Paris
Attelages - Noël Hautemanière Editions Subervie
Les Haras Nationaux - Gérard Guillotel - Edition Lavauzelle