Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 04/01/2009 12:32:46 Rubrique : L'attelage de Tradition, lu 8146 fois. Un commentaire |
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Présentation de traîneaux allemands et autrichiens ainsi que de traîneaux américains répandus en Europe, par Eduard J. Belser
La première illustration représente un traîneau vis-à-vis en forme de coquillage et équipé de petites portes. Il dispose encore d’un petit siège pour le groom. Le siège amovible du meneur et le dispositif qui se trouve sur le dossier du siège arrière permettent de mener le traîneau à partir du siège du groom.
Compte- tenu de la distance importante qui sépare le meneur et les chevaux, ce type de menage n’est possible qu’avec des chevaux bien dressés et fiables et n’est pas trop à recommander. Un détail élégant, l’accès au siège du meneur tout à fait recouvert de fourrure.
Ce type de revêtement en fourrure était très courant
autrefois comme en témoignent les pièces et les anciens inventaires du musée
des Ecuries royales de Tour et Taxi à Ratisbonne. Le traîneau représenté, et
qui est dans son état original, doit provenir du château de Hirschau et devrait
avoir été créé entre 1870 et 1890.
L’exemple suivant (fig. 2) est un traîneau- coquille très richement orné et qui présente la forme d’un mylord qui doit être issu d’un épiscopat de Basse-Autriche. Ce traîneau présente de remarquables têtes de lions et entrelacis de plantes, bas-reliefs de bois qui lui confèrent un aspect d’une grande noblesse (fig. 3). On observera avec quelle élégance et quelle discrétions les freins s’intègrent au niveau de la caisse.
Fig 2 "traîneau coquille" avec détails.
Observons encore qu’autrefois de nombreux traîneaux, surtout
les plus légers, étaient construits sans frein. Actuellement les
réglementations et les conditions de circulation exigent que l’on s’attache à
la présence d’un bon système de freinage lorsqu’on achète un traîneau, tout au
moins s’il est destiné à être utilisé.
Les deux illustrations suivantes présentent l’une et l’autre des aspects originaux: il s’agit d’une chaise et d’une voiture de Salzbourg, tantôt équipées de roues, tantôt de patins et servant de traîneau. Cette métamorphose est réalisable grâce au changement de sièges, c’est-à-dire que l’on ne change pas la caisse du traîneau ou de la voiture, mais on remplace le siège à échelons par un siège en coquille avec capote. Une idée simple et déconcertante à la fois.
On voit donc qu’il existe diverses possibilités pour
transformer une voiture en traîneau: les patins que l’on dissimule à la place
des roues sur les essieux, le remplacement intégral du châssis ou les sièges
interchangeables.
Pour terminer notre survol malheureusement incomplet des divers traîneaux construits en Europe central au 19ème siècle et au début du 20ème, voici encore la reproduction d’une lithographie présentant un traîneau particulièrement élégant datant de la Vienne impériale.
Elégant traîneau de la Vienne Impériale
Outre les modèles de traîneaux européens, les traîneaux
américains étaient très répandus en Europe et très appréciés pour leur légèreté
et leur élégance. Ils étaient importés d’Amérique ou construits par des
carrossiers européens d’après des modèles américains et réalisès en hickory.
L’hickory est très apparenté au noyer européen qui est originaire du Caucase et
de Turquie. Mais, l’hickory, en comparaison des bois européens que l’on utilise
pour la construction des voitures, tels le frêne, l’orme et le robinier (faux
acacia), est supérieur de par son élasticité et sa solidité. Il permettait aux
constructeurs américains de réaliser des voitures particulièrement légères et
extrêmement solides.
On s’en rend compte très bien dans le cas du traîneau Skeleton . Celui-ci
servait à l’entraînement des trotteurs pendant l’hiver et constituait une
voiture â une place permettant des trajets rapides. Il était apprécié notamment
des médecins de campagne.
Traîneau Skeleton
Ces traîneaux furent fabriqués en séries importantes en
Europe, d’abord en Scandinavie. Pendant les années 30, l’association des
courses de StMoritz en Engadine (Suisse) importa plus de deux douzaines de ces
traîneaux de Norvège. Ils furent utilisés à l’époque pour les courses de trot
mondialement célèbres qui se déroulent sur le lac gelé de StMoritz.
Aujourd’hui, ils sont remplacés par des sulkies de course munis de patins.
Un autre modèle de traîneau américain apprécié en Europe est le Cutter. Notre illustration en dit plus long qu’un discours sur les particularités de ce traîneau. Une caisse en forme de coquille fortement arrondie surmonte des patins, décorés, recourbés très haut vers l’arrière et un axe longitudinal recourbé également qui relie les supports transversaux du châssis.
Traîneau Cutter américain
Le Cutter représenté fut construit par la maison Geissberger
& Co. de Zurich (Suisse) en dépit de son style typiquement américain. On
reconnait très aisément les brancards américains avec le palonnier posé sur un
axe perpendiculaire. Ceux-ci pouvaient être remplacés par un dispositif
d’attelage américain à deux chevaux. Très souvent, le dispositif était équipé
de fermetures à ressort sans vis ni écrou.
Notre photo montre cet équipage à deux chevaux qui est utilisé en tant que traîneau et muni d’un système de protection contre la neige. Celui-ci empêche que la neige qui se détache des sabots des chevaux ne vienne gêner les occupants. Il faut remarquer également la volée mobile dont les oscillations sont limitées de part et d’autre par des courroies de cuir disposées dans le sens de la longueur. Puisque le timon américain est légèrement mobile dans la hauteur, il est relié à l’avant au collier par l’intermédiaire d’une barre de bois transversale appelée joug, fixée par une courroie de cuir et par de courtes chaînettes. Si l’on attelait en bricoles, celles-ci étaient pourvues d’attelles en métal.
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Dispositif
de timon américain avec joug.
L’exemple suivant est un «Gentleman» américain en forme
de charrette anglaise ou «trap» Les Américains désignent par «trap» une voiture
légère à quatre places où les sièges sont disposés dos à dos comme dans les
dog-carts et les dos- à-dos que l’on connait en Europe. Il est possible très
souvent de retourné les sièges arrières de sorte que les passagers se trouvent
dans le sens de la marche. Dans ce cas, le siège arrière est accessible par une
petite porte à charnière ou coulissante pratiquée dans la paroi latérale de la
voiture.
Gentleman américain "trap"
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Le petit traîneau haut qui possède un siège de groom rabattable est
également un modèle américain. Il peut très bien convenir au menage en tandem
également.
Américan Tandem
Ce type de menage à
deux, difficile mais si agréable, n’est donc plus limité, grâce à ce traîneau,
aux belles périodes de l’année.
Les traîneaux
américains plus lourds et plus longs sont souvent équipés de patins coupés. Le
train avant de patins était donc mobile comme l’avant-train d’une voiture. Un
traîneau équipé d’un dispositif de ce type s’appelle bobsleigh.
Bobsleigh
Eduard J. Belser In
mémoriam Achenbach 2/87