Article proposé par Arba, paru le 04/04/2008 11:19:43
Rubrique : L'attelage de Tradition, lu 1719 fois. 2 commentaires
Partager

Cercles de Menage à quatre


 

 

           Dès l’année 1807, il existait en Angleterre une société dont les membres se réunissaient pour conduire ensemble leurs « coaches » privés.

Il y avait quatre réunions chaque année : deux au Black Dog, près de Hounslow, deux aux White Hart, à Bensington.

C’est de ce dernier endroit que cette société tirait son nom : « B. D. C. », c’est-à-dire Bensington Driving Club.

Le nombre des membres du « B. D. C. » ne pouvant pas dépasser 25, une autre société se forma bientôt, sous le nom de Four-horse Club.

En 1850, ces deux cercles n’existent plus, et sir Henry Peyton, avec son coach jaune toujours attelé de chevaux gris, reste seul à se montrer dans Hyde-Park au grand ébahissement des badauds. Mais il était homme à continuer, sans se déconcerter de son isolement, jusqu’à la fin du monde.

En 1856 se fonde le Four-in-hand Driving Club, et comme il est aussi fermé que son ancêtre le « B. D. C. », à ses côtés nait en 1870 le Coaching Club.

Ces deux cercles, le Four-in-hand Driving Club et le Coaching Club existent aujourd’hui dans toute leur prospérité et donnent des défilés qui sont des fêtes à Londres.

Le rendez-vous a bien lieu dans Hyde-Park à un endroit appelé le Magazine, et, de là, à la file indienne, président en tête, après s’être processionnellement montrés autour de la Serpentine, ils se rendent sur la route à quelque endroit désigné d’avance.

Mais il y en a qui se montrent et ne se rendent pas.

Souvent le prince de Galles honore ses réunions de sa présence, et cette année, à la réunion du Coaching Club, S.A.R., sur le coach de lord Charles Beresford, à côté de celui-ci, à la place d’honneur naturellement, a pris la tête du cortège et est allée jusqu’au bout, à Hurlingham.

La princesse de Galles regardait le défilé en voiture ouverte avec ses enfants.

Lord Charles Beresford est un des membres les plus en vue de la Chambre des Communes, où il ne cesse de réclamer l’amélioration de l’armement naval. C’est un marin très brave. Au bombardement d’Alexandrie, comme il commandait un petit bâtiment calant peu d’eau, il put s’approcher de terre et hisser sur ses hunes des mitrailleuses qui réduisirent au silence l’artillerie des forts ; et dernièrement sur le Nil, ayant une grave avarie dans sa chaudière, il resta impassible à la réparer avec ses hommes sous le feu de l’ennemi. On peut donc être un homme de cheval et ne pas être nécessairement un inutile.

     New-York a aussi son Coaching Club fondé en 1875. A la première réunion, en 1876, on comptait six coaches. Mais deux ans plus tard le club pouvait déjà en montrer neuf construits en Angleterre et deux à Paris, sans parler de ceux des carrossiers de New-York.

   A Paris, le Riding and Coaching Club, fondé en 1882, après avoir donné de brillantes réunions sous les beaux arbres de Marly, dans le parc de La Marche et de St-Germain, s’est éteint sans vraiment qu’on puisse dire pourquoi.

Ce n’est pas toujours d’anémie, car 20 coaches se sont trouvés ensemble au rendez-vous.

En tournant alentour, j’ai entendu bien des réflexions et de toute sorte.

   J’ai beaucoup entendu dire qu’entre les Français et les Anglais il ne pouvait y avoir de comparaison, tout l’avantage étant à ses derniers. Je crois pourtant que le plus grand nombre, et parmi les plus affirmatif, n’auraient pas été capables de déterminer la nationalité de certains coaches, s’ils n’avaient pas pu lire ces mots magiques London ou Paris à côté du nom du fabricant.

Je sais même quelqu’un qui, ayant fait faire le sien à Paris, l’a affublé pendant quelque temps d’un nom d’outre-Manche pour avoir le malin plaisir de s’entendre dire : « Que vous avez donc bien fait de l’acheter en Angleterre ! »

Le mois de mai 1886 vient de voir éclore un nouveau cercle, sous ce nom : Les Guides. Les membres, à l’imitation du Coaching Club et du Four-in-hand Driving Club, porteront un uniforme.

Celui du Four-in-hand Driving Club est une jaquette en drap vert marron à un rang de boutons dorés et marqués d’un chiffre dont deux seulement se boutonnent.

Le gilet de même étoffe et de même couleur ; le chapeau de soie noire ; pantalon ad libitum.

Celui du Coaching Club est de même forme, mais en drap bleu, gilet ventre de biche avec deux C gravés sur les boutons dorés. Chapeau de soie noire et pantalon à volonté.

Les membres des Guides ont voté une jaquette bleu foncé avec boutons noirs incrustés de trois G en blanc.

Ils ont déjà prouvé leur existence et montré que le mauvais temps n’était pas pour les arrêter, en faisant cortège au Grand-Duc et à la Grande-Duchesse Vladimir, le jour où LL. AA. II., sur le coach du prince Troubetzkoï, sont allées visiter le Lawn tennis Club, récemment fondé sans l’île de Puteaux par le vicomte Léon de Janzé et déjà installé si confortablement.

Le 4 juin ils se sont rendus à Auteuil où les avait invités la société des Steeple-chases de France.

Partis au nombre de vingt-deux de la place de la Concorde, sous les fenêtres du cercle de la rue Royale, ils ont trouvé à leur arrivée à l’hippodrome, trois piqueurs en rouge qui les ont précédés et leur ont montré le chemin pour venir se ranger en face des tribunes.

Le soleil n’a pas paru à la fête, mais il s’était montré si cruel depuis quelques jours que son absence était presque un soulagement.

La promenade en zig-zags dans les allées du bois de Boulogne aurait été charmante sans les arrêts brusques et nombreux qui ne devraient pas de produire. J’espère que nous reverrons les Guides sans le Palais de l’Industrie à l’époque du concours hippique. M. le marquis de Mornay compte sur leur présence pour donner encore plus d’éclat à cette fameuse journée des coaches.

 

 

 

En 1983 se crée à Paris le « Réunion Road Club » sous l’impulsion de William G Tiffany et d’autres riches américains installés en France, le règlement est calqué sur celui du New York Coaching Club et un numerus clausus de 40 membres est fixé. Ils seront 33 en 1900.

Leur tenue était une redingote bleu gris avec boutons au monogramme du club, haut de forme gris. Pour être admis les postulants devaient avoir mené leur road coach pendant toute une saison à Paris ou à Pau, Nice, Londres, Newport, New York.

Les membres de ce club ouvrirent des itinéraires Paris- Pontois e(472 km), Paris– Versailles (24 km), Paris- Maisons Lafitte (30 km) sur lesquels on rencontrait les fameux Magnet, old times, Comet, Météo, Herald et bien d’autres avec aux guides : Tiffany, Howlet, gordon Bennett, le baron Lejeune, le marquis du Bourg et d’autres coachmen de renom.

 

 

 

Source : Les Grandes Guides de Donatien Levesque

 


  Commentaires
-Les coachs des membres du cercle par Arba (04/04/2008 15:36:26)
La liste est interessante surtout parcequ'elle donne les noms des carrossiers de leurs coachs et surtout leurs couleurs, a noter par nos restaurateurs!
-Couleurs et "LA" Tradition ! par Figoli (04/04/2008 19:36:41)