Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 13/12/2007 06:59:34 Rubrique : L'attelage de Tradition, lu 1741 fois. Un commentaire |
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En Grande-Bretagne, environ 5000 personnes mènent des chevaux et des poneys, mais il y en a moins d’une centaine qui mènent à quatre ou en tandem et une centaine environ qui mènent à deux chevaux, si bien que la plupart d’entre elles mènent un attelage à un cheval.
La proportion d’attelages à un cheval par rapport aux
attelages composés de plusieurs est plus importante en Grande-Bretagne que sur
le continent européen et probablement identique à celle qui prévaut aux
Etats-Unis. Ce schéma se mit en place il y a deux siècles alors que la
Révolution industrielle apportait une prospérité relative à une frange plus
large de la population et que les gens dont les parents avaient toujours été
piétons parvenaient à s’acheter un cheval ou un poney, tout au moins un âne, et
une voiture pour l’y atteler. Parallèlement, les routes britanniques étaient
considérablement améliorées par les ingénieurs comme Telford et MacAdam et l’on
éleva des chevaux grands et forts en plus grand nombre de sorte que des
charrettes et des voitures attelées à un seul cheval pouvaient être utilisées
efficacement pour le transport de passagers et de marchandises pouvant peser
jusqu’à une demie tonne notamment sur les routes bien nivelées des environs des
villes et des cités.
Fiacres, fourgons et voitures de transport qui amenaient passagers et
marchandises d’une ville à l’autre, les déposaient et allaient les chercher aux
gares, étaient tractés par un seul cheval tout comme l’était la majorité des
véhicules privés utilisés par les représentants des professions libérales et
les hommes d’affaires ainsi que leurs familles. Les seuls véhicules publics
tirés par quatre chevaux étaient la malle- poste et la diligence qui couvraient
de longues distances. Des voitures à deux chevaux étaient utilisées en général
pour la livraison de marchandises lourdes et pour la traction des autobus en
ville. De même, on s’en servait pour les chaises de poste que l’on pouvait
louer, avant la naissance du chemin de fer, pour voyager à travers toute
l’Angleterre au prix élevé de 1/6 d. (soit 8 pence) le mile.
Les seuls équipages à deux chevaux appartenant à des particuliers étaient ceux qu’utilisaient de riches propriétaires dans le but d’augmenter leur prestige en ville, Il s’agissait essentiellement de carrosses, de barouches, de landaus. Lorsque ces mêmes propriétaires menaient à la campagne pour des parties de chasse ou de pêche ou pour rendre visite à leurs amis, ils menaient phaéton, dog-cart ou wagonette ... Les cabriolets à un cheval mené par le propriétaire étaient des équipages de ville très élégants. Le coupé et le hansom à un cheval mené par un cocher, — et dont certain appartenaient à des particuliers —, étaient les moyens de transport prisés par les citoyens londoniens à la mode. Le coupé de même que le gig et le dog-cart à deux roues étaient utilisés et menés par les mêmes personnes à la campagne.
On retrouva le même rapport entre attelages à un cheval et équipages à plusieurs chevaux lorsque l’attelage se mit à revivre en Grande-Bretagne il y a environ 25 ans et nous nous sommes toujours efforcés de veiller aux intérêts des meneurs à un seul cheval comme à ceux des meneurs à quatre, en paire ou en tandem. La proportion des poneys par rapport aux chevaux est plus importante qu’à l’époque qui précéda l’automobile.
D’autre part, l’attelage a joué un rôle prédominant au
niveau de la survie de 8 des 12 races de poneys élevées sur les iles
Britanniques et qui, moins apte à la selle, auraient pratiquement disparu sans
cela.
En Grande-Bretagne, environ un millier de meneurs engagent leurs chevaux et
leurs poneys dans environ 400 épreuves dites «show classes>’ qui ont lieu
chaque année.
Le Prince Philip félicitant une concurrente au « Championnat de tradition BDS » …
Environ 300 d’entre elles se déroulent dans le cadre de
la British Driving Society dont le concours annuel se déroule à Windsor et qui,
avec le concours de sa branche écossaise, organisé à Edimbourg accueille 400
participants. En 1986 64 concours seront organisés et comprendront des
épreuves qualificatives pour le Sanders Watney Memorial Championship qui est la
plus importante des rencontres réservées aux meneurs en Grande-Bretagne. Ce
championnat inclut 13 types différents d’attelages, incluant paires, tandems et
«light trade>’ et l’une des catégories est réservée aux poneys Mountain et
Moorland inscrits à la National Pony Society et menant tout véhicule approprié.
Chacun des concours qualificatifs a deux ou trois épreuves réservées à ces
catégories en vue du championnat et finalement on assiste à 3 finales
championnats: la catégorie «Private Driving», la catégorie «Light Trade» celle
des poneys Mountain et Moorland. Ces finales ont lieu lors de nos championnats
d’attelage nationaux en septembre de chaque année.
Le champion 1984 catégorie «Private Driving» était un
poney Welsh Mountain appartenant à Miss Jill Neill et mené par sa propriétaire.
li fut également champion national en attelage à un poney et en 1985 le
championnat fut remporté par un jeune Welsh Cob qui venait de démarrer dans les
épreuves réservées aux débutants. Le Sanders Watney Memorial Championship ne
s’adresse pas aux attelages à quatre, et 5 % seulement des attelages qui y sont
inscrit sont des attelages à deux ou des tandems.
Plus de 50 chevaux et poneys hackneys participent à des
épreuves spéciales d’attelage réparties sur une quinzaine de grands concours
disséminés à travers la Grande-Bretagne chaque été. Les hackneys s’illustrent
tant dans les épreuves de «Driving Trials» que de «Private Driving». Cependant,
nous ne disposons que d’un seul attelage à quatre chevaux hackneys. De même
pour les poneys hackneys. On ne compte pas plus de huit attelages à deux
chevaux et pas davantage à deux poneys. La vingtaine de concours d’élégance
jugés de loin par des artistes et qui constituent des attractions
spectaculaires à un même nombre de concours chaque été ne voient guère la
participation d’attelages à deux ou de tandems et sont invariablement gagnés
par des attelages à un cheval ou un poney.
…et la Reine
Elisabeth II remettant une prix lors d’un Concours d’Elégance
En 1985, il y avait 1043 partants aux 12 concours nationaux d’attelages qui eurent lieu en Grande-Bretagne; 484 d’entre eux étaient des attelages à un cheval ou un poney, 165 étaient des attelages à quatre, 309 des attelages à deux et 85 des tandems. Les attelages à un cheval comprenaient 214 chevaux dont 75 étaient débutants et faisaient leur première saison, et 270 poneys dont 102 étaient débutants. En plus des quelque 200 meneurs qui participent aux épreuves qualificatives au niveau national, 400 meneurs participent à des concours locaux organisés par les clubs.
Il existe une vingtaine de clubs à travers la Grande-Bretagne spécialisés dans l’organisation de compétitions, affiliés au Driving Trials Group de la British Horse Society et respectant à la lettre son règlement. Enfin, une vingtaine de clubs d’attelage en général organisent à l’occasion des compétitions incluant des concours d’attelages semblables à ceux des épreuves qualificatives officielles, mais adaptés au terrain sur lequel elles ont lieu et à l’expérience et aux exigences des membres de ces associations.
Les concours de club coûtent beaucoup moins cher que des concours nationaux officiels et constituent un excellent terrain d’entraînement sur lequel les non-confirmés, voire même les tout débutants se familiarisent avec la compétition d’attelage et y prennent goût dans une atmosphère informelle et décontractée sans avoir à faire face aux coûts élevés des transports ou à d’autres dépenses très lourdes, inévitablement associées à la participation à des qualificatives nationales publiques et centralisées.
Tom Coombs, In Memoriam Achenbach 2/86