Article proposé par Arba, paru le 19/09/2007 15:41:08
Rubrique : L'attelage de Tradition, lu 3416 fois. Un commentaire
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Attelage d'antan, le squelette


 

 

 

 

         Cette photo nous montre un squelette ( encore appelé « diable ») de la fin du XIXème siècle,  attelé à deux chevaux, participant en France à un concours d’attelage de Tradition

 

 LA VOITURE :

Nous ne pouvons mieux faire  que de citer in extenso, la description  faite de cette voiture par J.L. Libourel dans son ouvrage « Voitures hippomobiles »*      

 

 

 

         On peut cependant ajouter quelques précisions à cette présentation :

- Parmi les carrossiers de renom ayant construit des squelettes, il faut citer Victor  Lelorieux (1844/1905)2 avenue des champs Elysées  à Paris, en 1855 fournisseur des haras Nationaux.

Sur la voiture : -la volée fixe, les palonniers, le dessous de coquille, sont souvent matelassés pour éviter toute blessure en cas de défense ou ruades  des jeunes chevaux.

-Sur le timon, sont souvent fixés des panneaux verticaux, séparant les chevaux et évitant tout enfourchage.

-La hauteur importante  du siège de guide s’explique par le fait que le meneur doit, surtout en attelage à quatre, dominer les chevaux et bien contrôler les volées.

 

 

 

 

 

         Dans quelle catégorie d’utilisation peut-on classer cette voiture ? la toute nouvelle plaquette de l’AFA, nous la situe, avec le tonneau, dans une catégorie fourre tout : « voitures pouvant être menées par leur propriétaire ou par un cocher »,ce qui revient à dire , par tout le monde...

 

         Certes, nul ne peut empêcher un propriétaire de vouloir dresser lui-même à l’attelage ses jeunes chevaux, et donc d’être aux guides, mais il peut aussi bien mener une charrette à foin s’il participe à la fenaison.

         La ou le bât blesse, c’est de voir ce véhicule présenté comme une voiture de maître dans un concours de tradition : nous voyons mal Monsieur, mener Madame au bois en cet équipage ! et le détournement d’utilisation ne parait pas très judicieux, car ce n’est pas non plus une voiture sportive.

 

         Sur cette voiture, il nous faut signaler :                                                  

-La couleur trop vive, non adaptée au travail prévu.                                                                                

-Le timon beaucoup trop bas                                                                

-La présence d’une trompe de timon que l’attelage en paire ne justifie pas et dont les dangers ont été détaillés, il y a peu de temps, avec véhémence par Maurice Perret (Juge International)

 

 

 

LES CHEVAUX :

 

         Deux Franches Montagnes bien appariés et bien toilettés sont tout à leur travail.

 

LES HARNAIS :

 

         Il ne s’agit pas de harnachements de travail ou d’écurie mais de harnais de sortie, à colliers anglais, boucles blanches. Les chaînettes métalliques sont totalement hors de propos pour ce type de voiture, au même titre que la trompe du timon dont, en outre, les anneaux sont fixes et appellent des chaînettes de cuir.

         Les guides, bien en main sont très raisonnablement bouclées à la première passe et normalement tendues.

         Il n’y a pas de reculement, mais des porte-traits sont présents. Les martingales entourent le corps du collier ce qui est un gage de sécurité.

On pourrait chicaner sur la position des œillères et des mantelets mais la photo ne le permet pas.

 

L’EQUIPAGE

        

         Il est limité, faute de places assises, au meneur, à  une passagère et un groom.

Meneur et passagère, en tenue de ville,  sont beaucoup trop « habillés ».On ne peut affirmer que la passagère ait un plaid ou un tablier ?.  Le haut de forme du meneur est totalement incongru, pour ne pas dire ridicule...le fouet, est tenu trop près du culot mais en bonne position, (notons qu’il obéit aux idées, fausses, de Comminges qui prétend qu’un fouet de maître ne doit pas avoir de poignée gainée de cuir.)

 

         Du groom, on ne peut juger aisément, il est peu visible sur la photo, (mais il apparaît mieux sur d’autres images) Ses bottes ne sont pas conformes aux critères de  la Tradition. Le melon noir est correct pour une tenue d’écurie, le reste de sa tenue aussi.

 

L’ENSEMBLE

 

         On ne peut nier son originalité, mais cet équipage serait  à sa place dans un comice, à la campagne, en aucun cas dans une réunion « mondaine ».

Les fautes dans le harnachement méritent la sanction des juges.

Il n’empêche que  cet équipage a les honneurs du premier rang en page de couverture de la nouvelle « bible » de la Tradition.

 

Références

 

*Voitures hippomobiles. Vocabulaire typologique et technique, JL Libourel

mONum  Editions du patrimoine,Paris, 2005. ISBN 2-85822-798-5

 


  Commentaires
-;o( par JeanClaudeGrognet (19/09/2007 15:53:09)