Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 02/09/2007 21:12:37 Rubrique : Coup de coeur, lu 1336 fois. 4 commentaires |
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Le rideau de Warka est tombé sur une maniabilité aux difficultés jamais encore rencontrées par des attelages en paire. Quel spectacle durant toute la semaine, spectacle que nous avons pu suivre en direct sur internet, grâce à la chaîne iTPV.
Moi qui « tanne » Gilbert depuis longtemps pour que nous fassions du direct sur nos concours… ne pas être les premiers à vous offrir le dernier cri de la technique… j’enrage, mais bien sûr nous n’en avons pas les moyens.
Côté sport c’est tout d’abord des félicitations sincères et amicales que j’exprime à Eve, François et Gérard. Rien à leur reprocher, ils ont fait avec leurs moyens, avec ce à quoi l’attelage français ne les a pas préparés.
En 2 ans le niveau international a radicalement changé dans cette catégorie 2 chevaux. De la 12 ème place acquise par Eve en 2005, et sans avoir démérité dans son travail, dans sa préparation, Eve est aujourd’hui 28 ème , c’est dire ! En ayant donné le meilleur d’elle-même, l’Equipe de France termine 9 ème sur 17 nations. Je ne dois pas être loin de la vérité en disant que c’est le plus mauvais résultat obtenu par équipe dans cette catégorie.
Preuve que le niveau général grimpe ? le marathon que l’on croyait le point fort français nous échappe aussi. Une moyenne de retard de 10 à 15 secondes par obstacle sur les meilleurs temps, au total environ 20 points perdus individuellement sur cette épreuve par les tricolores ! inimaginable il y a encore quelques temps.
Que ceux qui nous gouvernent, qui jugent avec mépris notre discipline et repoussent les aides et accompagnements dont elle a besoin, regardent les vidéos du CdM, Ce n’est pas du sport ? allons nous rester longtemps les « traîneurs de charrettes », « le sport équestre des vieux » ?
L’attelage français a aussi ses faiblesses. Il se nourrit en permanence de langues de bois, et de conservatisme.
En colère ? oui un peu, pour les copains qui ne méritent pas ça.
Mettons en exception les individualités brillantes et toujours possibles, mais sans effet sur le long terme pour la discipline. Nous ne rejoindrons pas le peloton de tête sans une refonte de nos structures. Le haut niveau ne pourra rivaliser avec les meilleures nations sans aide sans une politique sportive moderne, sans un changement de nos pratiques de préparation des grandes échéances.
Les poneys ont timidement relevé la tête à Dorthéalyst. Qu’ils ne baissent pas les bras parce que dans 2 ans le niveau aura encore grimpé d’un cran.
L’attelage junior, le Trophée International des Enfants, « invention » française est pratiquement validé par la FEI. Ne tardons pas à mettre en place une organisation, des entraînements et le système de sélection que tous auront alors comme point d’horizon. Sinon ici aussi nous tomberons dans une terrible désillusion, tant on voit les nations étrangères s’intéresser à cette nouvelle branche de l’attelage. Ils vont mettre tous leurs moyens pour être dans les meilleurs.
2008 Championnat du monde à 1 cheval. Cette catégorie, relativement jeune à ce niveau de compétition risque d’être elle aussi en progression d’exigence de qualités sportives comme on vient de le voir à Warka….
Non je ne joue pas les défaitistes et les Cassandre. Lucide et logique c’est tout !
Ras le bol, les meneurs ne sont pas toujours responsables, voilà des années que le tocsin sonne à la FFE.
Parce que après tout « on le vaut bien aussi », mais ce n’est que mon avis.
Article du Journal Le Monde après la non sélection de l’équipe de France de CSO pour les J.O Il suffit de transposer ce texte en y remplaçant CSO par Attelage
["Nous le savons depuis un an déjà, il faut tout remettre à plat, reconstruire la compétition au moyen d'une politique pragmatique basée sur de nouvelles exigences de résultat", affirme aujourd'hui Serge Lecomte, président de la Fédération française d'équitation (FFE), souvent accusé de favoriser la pratique amateur au détriment du haut niveau.]
[Chez nous, l'organisation de la compétition - censée sélectionner et préparer les échéances -, date des années 1970. A l'époque, 10 000 cavaliers se retrouvent le dimanche pour aller sauter quelques barres. Trente ans plus tard, avec cinq fois plus de participants, un niveau technique international accru et une concurrence élargie, tout est obsolète. La création, dès janvier 2008, de deux circuits, l'un clairement destiné aux amateurs, l'autre aux "pros", devrait conduire à une meilleure détection et à un meilleur accompagnement des couples les plus doués. "Un cavalier international aujourd'hui, c'est un pilote avec une équipe autour de lui, comme dans une écurie de F1", prévient M. Dubois. Et en concours hippique comme en formule 1, l'argent reste le nerf de la guerre.]
[La FFE aimerait revoir, en les réaffectant, la distribution des fonds publics afin de mieux soutenir la compétition. Entre l'Ecole nationale d'équitation de Saumur, les Haras nationaux, la sous-direction du cheval, la Fédération et la Société hippique française notamment, l'Etat consacre 80 millions d'euros par an à la filière. Mais sur cette somme, seuls 3 millions sont alloués au sport.]
[Du coup, la plupart des frais du haut niveau sont portés par les cavaliers eux-mêmes, et par les propriétaires des chevaux. Mais, parmi ces particuliers passionnés, qui peut payer 15 000 euros en transport, engagement et assurance, pour aller courir le Grand Prix à Calgary (Canada) ? Résultat : les Français ne sont pas présents sur le circuit international. Et quand ils le sont, ils peinent, ensuite, à conserver leurs chevaux.]
[Ils manquent de sponsors, à l'inverse de leurs concurrents étrangers. Reste, donc, le vaste chantier marketing. Gérée de façon erratique pendant des années, l'équitation a perdu son aura médiatique. Là aussi, tout est à faire... ]
Florence Amalou
Article paru dans l'édition du 26.08.07.
Pour reprendre la première phrase de M Lecomte, « l’attelage » attend avec impatience cette nouvelle politique fédérale pragmatique pour l’attelage.
JCC