Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 06/08/2007 19:06:02 Rubrique : Interviews, lu 4410 fois. Un commentaire |
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Un pottok attelé en vedette au pays des Vikings
Un pottok, né chez un éleveur très connu d’Iholdy, Ambroise Franchisteguy, par ailleurs ancien président de l’ANP (Association Nationale du Pottok), vient de se distinguer aux derniers championnats du monde d’attelage des poneys, en terre danoise, provoquant un coup de tonnerre dans le Landerneau de l’élevage poney. Il est aujourd’hui, un des fleurons des « haras des grands joncs marins », sis à Bois Guilbert, près de Rouen, dans cette verdoyante Normandie, terre d’élevage. L’écurie précitée est la propriété de Mme et M. Daneels, et constitue le plus gros élevage pottok de France.
« Je me souviens de son départ en 2001, confie Ambroise, avec son compagnon de stalle, Kaiku. Il avait alors quatre ans et Kaiku, trois. Judo est né des amours de Dalila, jument pie alezan et de l’excellent reproducteur Quini, étalon bai brun avec juste quelques touches de blanc par-ci par-là. Judo, quant à lui, affiche une robe pie bai, un vrai pinto, foi d’éleveur. Comme tous mes poulains, je l’ai fait débourrer chez M. Merhliot, au club Lortenia d’Arcangues, que je considère comme le nec plus ultra en la matière. Il a commencé par être monté et, lors de sa présentation au concours d’agrément d’étalons à Biarritz, il a été remarqué et acheté par ses actuels propriétaires. Pour ces championnats, son meneur était le meneur d’attelage patenté de l’équipe de France pour les poneys. A vrai dire, notre petit cheval s’avère être un animal très fiable, extrêmement réceptif et intelligent, capable de s’adapter en toutes circonstances. Nous, les Basques, on n’a jamais trop su valoriser ce patrimoine vivant. Heureusement, les éleveurs hors berceau ont réussi, grâce à un travail fantastique, à optimiser les qualités de la race. Aujourd’hui, je reprends confiance dans notre capacité à mieux valoriser cette population chez nous. Je tire cette certitude de l’entrée sur scène de nouveaux jeunes éleveurs locaux persuadés des ressources sportives du pottok ».
Un pur produit livret A
Les haras des grands joncs marins regroupent une cinquantaine de pottok dont six étalons agréés. Pour Mme et M. Daneels, la découverte un peu fortuite de cette race a déclenché un véritable coup de foudre et, a posteriori, beaucoup de fierté. « Car c’est la première fois, explique M. Daneels, qu’un pottok est sélectionné pour les championnats du monde des poneys. Le cas ne s’était jamais présenté, même pour les championnats d’Europe ». Champion de France d’attelage à six ans, Judo se consacrait depuis à la monte. Son retour à la compétition, à dix ans, se traduit par un vrai coup d’éclat : sixième sur 30 concurrents. A trois petites longueurs du podium ! « Surtout, ajoute son propriétaire, il faut savoir que c’est un vrai pottok, du livret A, c’est-à-dire qui n’a jamais connu de croisement avec une autre race, Welsh ou Arabe ». Et studieux avec ça ! Travaillé six jours sur sept par un meneur, Maxime Maricourt, qui n’a que dix-neuf ans !
De quoi bien augurer de l’avenir pour ce binôme prometteur ! Mais rendons justice à sa terre d’accueil : la grasse herbe de Normandie reste un facteur améliorateur de premier ordre pour nos petits ambassadeurs. Pâturage et élevage riment alors avec courage et panache.
Article de Michel Bengoechea pour Le Sillon et La Semaine du Pays Basque