Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 01/07/2022 08:17:51 Rubrique : Organisation des Sports Equestres, lu 1238 fois. 4 commentaires |
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Développement de l'attelage, une espérance sans limite ?
Voilà une information qui ne va pas manquer de nous interroger. Il y a déjà quelques temps que la connaissance de la "pyramide des âges des meneurs" me titillait, cela a été un long cheminement pour trouver les éléments de réponse à la question.
Voilà c'est fait, sans avoir la prétention de % exacts au % près, mais enfin, 200 meneurs différents répartis sur 5 concours de 5 régions différentes, du nord au sud et de l'est à l'ouest, nous assure d'un bilan qui ne doit pas être loin de la vérité.
Est ce inquiétant ? OUI et NON à la fois.
L'attelage un sport de vieux ? oui un peu tout de même, les meneur sont 40% sous les 40 ans dans les concours Club et 29 % chez les Elites et les Amateurs. Le renouvellement des générations n'est pas acquis. Le nombre de concurrents va probablement baisser dans les années à venir. Il devrait donc en résulter:
* une concurrence et une tension accrue chez les organisateurs de concours.
* une baisse d'activité des "écoles d'attelage et intervenants".
* une baisse de l'activité économique liée à l'attelage: voitures, harnais ...
* La situation économique dont on présume qu'elle se tendra dans les mois et les années va venir ajouter de la pression.
On le sait l'attelage est un sport financièrement dévorant, mais sans doute aussi un sport peu enclin à être pratiqué par une population non rurale, ou ne possédant pas les infrastructures nécessaires à l'hébergement d'un cheval.
On le sait à nos dépend, le cheval s'avère être onéreux au quotidien, sans parler du temps passé à son entretien et son entrainement. La très grande majorité des meneurs ont les chevaux à la maison, très peu de meneurs ont fait le choix d'une hôtellerie en Club propriétaire....
L'analyse n'a pas été élargie au niveau international, le vrai niveau international j'entends, celui des CAI 3* et Championnats. Au pifomètre, "les professionnels du milieu" sont majoritaires. Ils ont donc d'autres considérations, d'autres objectifs. Une étude pourrait sans doute le démontrer. C'est particulièrement vrai chez les teams, un peu moins chez les paires et encore moins chez les solos... question de budget toujours.
Mais alors ?
L'attelage sportif ne disparaitra pas, mais il faut se libérer l'esprit. Il est inutile de rêver au développement sans fin d'une discipline finalement transmise de père en fils ou fille, sans plus.
Ce n'est déjà pas si mal, si l'on peut transmettre une culture, un art de vivre. Des meneurs, de compétition ou de loisir il en restera toujours. Dans les années 70 on a ressorti les vieilles charrette des granges pour faire de la Compétition ou de la Tradition, avec les quelques "sachants" de l'époque.
Nous allons donc en revenir progressivement à une petite communauté d'initiés, dont il sera probablement difficile pour des spectateurs non avertis, de pénétrer le milieu. Au moins aujourd'hui le nombre de sachants a augmenté, ce qui assure la transmission des savoirs aux générations montantes.
Et alors, est ce grave, est on obligé de courir après un développement à tout prix, probablement sans succès avec le risque de nous dénaturer ? Ne serions nous pas simplement des dinosaures, des dinosaures mutants sans doute, une espèce à protéger tout de même ?
Mais ce n'est que mon avis... Si vous avez une autre perception, partagez là !
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