Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 08/10/2021 09:00:28
Rubrique : Interviews, lu 1116 fois. Pas de commentaires
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MERCI pour ces moments d'échanges...


 

 

                                                                                                                            

         

          De l'un à l'autre...

 

          Régulièrement des lecteurs m'écrivent ou bien me téléphonent. C'est  souvent  pour faire suite à une  publication sur a.o. Merci pour ces moments d'échanges.

Je vais rapporter ici une conversation intervenue après l'article concernant le galop pour les attelages à deux et quatre chevaux.

          Si je publie cette petite discussion,  avec l'autorisation de mon interlocuteur, c'est que nous avons  largement débordé du sujet, faisant un tour plus général sur l'attelage et les sports équestres. Cet interlocuteur sera dénommé « l' invité » dans la rédaction de cet article.

          L'invité : « la tournure prise par l'attelage ne manque pas d'interroger les meneurs amateurs. Certains se voient bien arrêter la compétition. Il reste cependant des compétiteurs acharnés ».

          Moi : c'est surtout et je le crains, c'est je crois, qu'un fossé se creuse et va se creuser encore un peu plus entre les amateurs et les élites… Si l'on regarde l'attelage à quatre international il y a aujourd'hui de par le monde 7 ou 8 nations capables de présenter une équipe de 2 meneurs, quatre ou cinq nations avec trois meneurs, dont la France, mais pour combien de temps? Où en seront nous dans 10 ou 15 ans ? La FEI pratique la fuite en avant, recherche des solutions en ouvrant l'accès aux épreuves internationales à tous avec les épreuves 1* et 2 ** , en introduisant le galop dans les dressages...

          L'invité : « Ah ! mais quelques élites viennent dans les compétitions amateurs ! Pourtant, quand on recherche la compétition c'est plutôt vers le haut que généralement le l'on regarde… Il va être curieux de voir du galop sur le dressage des quatre chevaux. Quid du galop sur le même pied ? Les meneurs à 4 vont ils avoir quatre fouets en main pour demander le départ ? » me dit en riant mon interlocuteur.

          L'invité : « A ce sujet,  savez-vous si les meneurs, et les élites en particulier utilisent le fouet, pour les cercles, le passage des coins, les départs au galop ? J'ai le sentiment que ce n'est pas une utilisation du fouet très répandue…

          Moi : je crois que c'est une technique qui aujourd'hui est bien maîtrisée par les meneurs, au moins chez les élites. Je ne pense pas beaucoup m'avancer en disant que Marion, Anne Violaine, ou Claire Lefort pour ne citer qu'elles sont dans cette démarche.

          L'invité : « De quelle façon utilisent-elles le fouet ? »

          Moi : encore une fois sans prendre la parole à leur place, si je les imagine aborder un cercle ou le passage d'un coin, je pense qu'elles auront simultanément trois actions : action de la rêne extérieure pour équilibrer le cheval et éviter qu'il ne se couche dans son tournant, une légère ouverture des gaz pour maintenir l'impulsion qui ne va pas manquer de faiblir dans le coin, et la pose du fouet à la sangle ou au collier pour l'incurvation. Toutes choses qui je dois le dire je n'ai pas vues lors du concours amateur de Compiègne au mois d'août.

          L'invité : « Ah ! C'est exactement ce que me dit de faire mon enseignante : équilibre sur la guide extérieure et énergie avant le coin. Malheureusement, je n’utilise pas le fouet sur le passage du coin et il le faudrait. En tous les cas moi, depuis quelque temps, j'ai pris le parti de ne plus me préoccuper des notes, du classement, et de la compétition. J'essaie de travailler mon cheval le plus justement possible en jugeant par moi même si j'obtiens les progrès espérés depuis la dernière compétition. Et ça faute de mieux car trouver un formateur/dresseur compétent à l'attelage est chose rare et introuvable dans ma région ».

          L'invité : « Comment expliquez-vous les commentaires des lecteurs sous l'article concernant Mr et Mme Gibon, les lecteurs d’ a.o n’ont pas démarré de discussions à proprement parler sur leur philosophie, leur approche du travail de cheval ,leur quantité de travail,  leur persévérance dans l’effort pour gravir les marches…. ? Cela aurait été instructif et surtout très inspirant pour les autres meneurs amateurs….  

          Moi :  les lecteurs sont plutôt frileux pour s'exprimer,  donner une opinion ou interroger quelqu'un. Il y a certainement différentes raisons à cela. On a aussi perdu l'expression écrite, préférant les injonctions courtes,  Facebook, Tweeter, et les smileys. Beaucoup craignent et estiment parfois, que discussion = toujours polémique, et plus généralement ne supportent pas et/ou craignent  la discussion, les avis contraires, la rhétorique en général. C'est dommage, mais c'est ainsi. Le politiquement correct est également un frein permanent. C'est un baillon. 

          Monsieur et Madame  Gibon ont un parcours sportif exemplaire pour des amateurs. Peut être aussi impressionnent- t-ils sans le vouloir. Ils ont pris de la hauteur sur la compétition, donnant la préférence  " au fait d'avoir une bonne main avec un cheval au potentiel limité, plutôt qu'une participation avec un cheval certes de plus haute qualité, mais difficilement exploitable  ".

          L'invité : « franchement on ne se sent pas forcément à l'aise avec les nouvelles reprises chez les amateurs et l'on n'a pas le sentiment d'avoir à notre disposition une progression claire et pédagogique. Au niveau le plus élémentaire, n'aurait-on pas besoin d'accompagner les épreuves de dressage d'épreuves de marathon et de maniabilité jugées avec une note de style comme chez les hunters ? »

          Moi : bonne idée que cette note de style sur les petites épreuves. Je crois que d'une manière générale tout est à revoir. Il y a besoin de définir un objectif, une progression graduée de l'épreuve de dressage avec pour socle "l'échelle de progression du dressage du cheval" à laquelle il faudrait associer deux épreuves de dressage (Club, Amateur Elite et Inter) répondant à chacune des marches de cette échelle. Je n'ai pas besoin de vous rappeler que je considère comme une faute grave d'avoir intégré du rassembler dans le dressage de niveau Club.

          L'invité : « Dans la presse équestre Isabelle Judet ( Juge internationale de dressage )  parle de l'énorme progression de la qualité des dressages internationaux en raison de l'amélioration des qualités intrinsèques et de locomotion des chevaux d'aujourd'hui. Les chevaux sont beaucoup plus dans le sang ! ». Les meneurs élites bénéficient-ils du même élan, de cette amélioration de la qualité des chevaux ?

          Moi : Oui les meneurs élites ont aujourd'hui eux aussi des chevaux de grande qualité, et c'est bien comme cela, on n'empêchera jamais "la course à l'armement". Quand les Haras Nationaux d'une autre époque, ont voulu interdire les chevaux étrangers dans l'attelage en France, et cantonner les meneurs français aux races françaises et au Trotteur, l'attelage français a pris un retard considérable sur les étrangers pour de nombreuses années. 

          Il n'y a rien d'anormal à voir s'améliorer les chevaux, les éleveurs y travaillent depuis toujours. C'est même pour cela qu' ont été créés les courses et les sports équestres, qui sont les laboratoires de la sélection. La  spirale positive c'est plus de champions, donc plus de sponsors, donc plus d'argent, donc plus de bons chevaux pour les cavaliers et les meneurs !    

 

          © JCG/attelage.org


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