ENGAGEMENTS : les chiffres CRE par CRE.

Voici la situation des engagements et leur évolution sur les deux dernières années (2016 à 2017) pour les données nationales et les 3 dernières années (2015 à 2017) pour les données régionales de la catégorie Amateur (1, 2, Elite et Préparatoire, chevaux, traits et poneys) tels qu’ils ont été enregistrés sur le site de la Fédération Française d’Equitation www.ffecompet, CRE par CRE. Il m’a paru utile de faire le point sur la situation des régions et de rendre compte du dernier cycle avant les fusions de CRE qui vont passer de 18 à 13.

Les CRE Bretagne, Centre Val de Loire, Corse, Ile-de-France, Normandie et Pays de Loire restent tels quels ; en revanche, les CRE suivants fusionnent : Provence avec Côte d’Azur (PACA), Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées (Occitanie), Aquitaine avec Poitou-Charentes et Limousin (Nouvelle Aquitaine), Auvergne avec Rhône-Alpes, Bourgogne avec Franche-Comté, Alsace avec Lorraine et Champagne Ardennes (Grand-Est), Picardie avec Nord Pas de Calais (Hauts de France).

Dans un premier temps, je vous présente la situation générale puis, dans un second temps, la situation par région. Le travail d’inventaire étant très long, je commence avec les régions du Sud : Provence et Languedoc-Roussillon. Les autres régions seront présentées dans d’autres articles.

A. Données nationales

Sur le graphique 1, les aires en blanc représentent les engagements de l’année 2016 tandis que celles en rouge représentent ceux de l’année 2017. La transparence permet de visualiser rapidement les CRE qui ont vu leur nombre d’engagements augmenter et ceux qui les ont vu diminuer.

Les flèches sont dirigées vers les gros changements. En quantité, les régions qui en ont le plus perdu sont celles correspondant aux CRE de Normandie (-134), de Bourgogne (-88) et du Languedoc-Roussillon (-68) alors que celles qui en ont gagné le plus sont les CRE de Provence (+95) et du Centre-Val-de-Loire (+59). Deux CRE ont créé des concours cette année : Côte d’Azur et Franche-Comté.

On peut constater une grande disparité entre les régions et regrouper les CRE dans trois ensembles : ceux qui ont eu moins de 100 engagements, les 11 CRE de la droite du graphique, ceux qui en ont enregistré entre 100 et 200, les quatre du milieu du graphique, et ceux qui en ont eu plus de 200 en 2017, les six de la gauche du graphique.

Sur le graphique 2, les CRE sont toujours rangés selon leur rang en nombre total d’engagements mais cette fois-ci de bas en haut et non plus de gauche à droite avec de part et d’autre de l’axe vertical O, les pourcentages de diminution ou d’augmentation tels que la FFE les a calculés.

Cependant, ces pourcentages ne nous donnent pas tellement de renseignements précis. Ils nous disent par exemple que le CRE Provence est en plein essor avec 279 % d’augmentation (presque le triple) mais comme il part d’une participation très faible en 2016, liée en partie au fait que le plus gros concours, qui n’a lieu que tous les deux ans, n’y figurait pas, il est nécessaire d’aller regarder dans chaque CRE, par le menu détail, ce qui s’y est passé et de chercher ce qui est comparable et à quoi.

En outre, les statistiques en pourcentages d’évolution de la Fédération ne prennent pas en compte les nouveaux concours, ce qui est parfaitement cohérent puisque chacun d’eux ne pourrait être comparé qu’à un point de départ égal à zéro.

Enfin, leurs données chiffrées manquent de référenciation, aussi ai-je entrepris d’analyser chaque CRE en reprenant toutes les données enregistrées sur le site www.ffecompet pour chaque concours Amateur Elite, Amateur 1, Amateur 2 et Préparatoire pour les chevaux, les poneys et les traits à l’exclusion des épreuves SHF qui relèvent d’un autre état d’esprit, et ce depuis 2015.

B. Les données régionales

J’ai commencé avec les CRE Provence et Languedoc-Roussillon.

Le CRE Côte d’Azur ayant créé un événement cette année, celui de Nans-les-Pins dans le Var, qui a regroupé 2 concours le même week-end et a recueilli 17x2 = 34 engagements, ne pouvant pas être inclus dans les pourcentages, ne rentre pas dans cette présentation mais il faudra l’inclure l’an prochain dans le nouveau CRE PACA.

Le CRE Midi-Pyrénées, qui vient de fusionner avec celui du Languedoc-Roussillon, figurera dans le prochain volet.

1. CRE PROVENCE

La commission attelage de ce CRE dirigé par Franck David est placée sous l’autorité de Stéphane Meyson. Elle est composée d’un certain nombre de membres qui sont soit des professionnels de l’équitation exerçant dans leurs centres équestres et dispensant des cours d’attelage, tous compétiteurs, soit des juges et chefs de piste d’attelage, également compétiteurs ou ayant l’expérience de la compétition.

En 2015, ce CRE avait enregistré 5 concours, en 2016 seulement 4 et en 2017, 10, soit une progression de +150%. Cependant, comme les deux concours de Loriol-du-Comtat étaient réunis dans un seul concours en 2015, les Amateurs Elite ayant été depuis séparés des Amateurs 1, on devrait considérer qu’il y a eu 9 concours en 2017 ou 6 en 2015, soit une augmentation de 5 concours (+125%).

La plupart des organisateurs a déjà organisé au moins un concours en 2016 et/ou en 2015.

Le nombre total d’engagements en 2017 est de 123 contre 50 seulement en 2016 et 91 en 2015.

Le pourcentage d’augmentation total par rapport à 2016 est de 146% et de 35,16% par rapport à 2015 (2017 et 2015 présentant une configuration similaire).

Les concours sont étalés sur 10 mois de fin janvier à octobre. L’examen détaillé montre cependant que les concours créés en 2015 et 2016 ont accusé une baisse de fréquentation à l’exception de celui de Bernard Michel.

En effet, Manosque perd 4 engagements, le total des deux concours de Sigoyer perd 2 engagements par rapport à Gap 2015, les deux concours de Tarascon totalisent 5 engagements de moins qu’en 2016 et Cheval passion en perd 4. Seul le concours de Loriol, pour sa dernière édition, gagne 6 engagements de plus par rapport à 2015. La disparition de ce concours qui attirait des meneurs de l’extérieur sera cause d’une baisse l’an prochain s’il n’est pas remplacé.

         On peut remarquer qu’il s’est couru beaucoup de concours en 2 tests qui présentent l’avantage que, sur un week-end, deux concours peuvent avoir lieu avec un même cheval (les mêmes chevaux) sans augmenter le nombre d’officiels ni de frais.

Stéphane Meyson rappelle que le Règlement prévoit que, sur chaque concours 2 tests, un même couple cheval-aux/meneur peut être engagé deux fois, ce qu’il encourage vivement, estimant que ce serait bénéfique pour tout le monde et une solution pour faire croître intelligemment le nombre d’engagements en 2018 :

« Les concurrents se sont déplacés, autant qu’ils rentabilisent leur déplacement au maximum pour apprendre et progresser. La situation de concours devient une situation pédagogique. Passer deux fois la même journée, donc exactement dans les mêmes conditions de météo, de terrain, d’état et de disposition du cheval comme du meneur, devant les mêmes juges, permet de corriger ses erreurs, en dressage notamment, après en avoir discuté avec son entraîneur ou enseignant entre les deux passages, puisqu’en général ils sont tous présents, sans entamer le cheval. »

Pouvoir effectuer 4 passages sur deux journées de concours est une véritable aubaine. Encore faut-il que le tarif de l’engagement soit raisonnable. Aujourd’hui le tarif moyen d’un concours de ce CRE, hors celui de Loriol qui est à 60€ l’engagement, est de 31,25€ (-19,79% par rapport à 2016). En 2016, le tarif moyen était de 38,96€ soit +46,67% plus cher qu’en 2015 où il n’était que de 26,56€ en moyenne hors Loriol déjà à 60€ (Cf le graphique à la fin de l’article).

Si on se fie au graphique suivant, on pourrait penser qu’il y a une corrélation forte entre l’augmentation des tarifs et la croissance plus ou moins importante du nombre d’engagements. Moins l’augmentation du prix serait importante voire diminuerait, plus la courbe de fréquentation croîtrait.

Néanmoins, quand on examine chaque concours en détail par rapport à ses variations tarifaires, la fréquentation ne semble pas dépendre uniquement de ce facteur.

2. CRE Languedoc-Roussillon

         Cette région est dominée par deux entités organisatrices de concours en plus du CRE dont la commission attelage est présidée par Serge Berdaguer : l’ARALR d’une part et l’IFCE d’Uzès associé à la Société Hippique d’Uzès (SHU) d’autre part. Voici les tableaux qui regroupent les différents concours par années.

Il s’est tenu 9 concours en 2017 contre 11 en 2016 et 8 en 2015. Les concours de Nîmes et d’Uzès attirent des concurrents de toute la France. Comme pour le CRE Provence, un concours Amateur Elite qui, en 2015 et 2016 était enregistré dans le même concours que l’Amateur 1 en a été séparé en 2017. Il faut donc les réunir pour pouvoir comparer comme l’indique la flèche du milieu et considérer qu’il y a eu 8 concours en 2017 (ou 12 en 2016 et 9 en 2015) et 79 (61+18) engagements en 2017 sur ce concours contre 83 en 2016.

Les concours de la droite du graphique n’ont pas été renouvelés en 2017. Pour autant, leurs participations ne se sont pas reportées sur les autres concours.

En 2016, il n’y avait qu’un concours à Castries alors qu’en 2017, l’organisateur a mis deux concours AM2 sur un week-end. Le cumul des deux montre une augmentation des engagements. Il y a autant de concours Am1 que Am2.

Les tarifs des engagements des concours dont l’organisateur est le CRE Languedoc-Roussillon sont de très loin moins élevés (15€) que ceux organisés par l’IFCE ou l’ARALR qui, en 2015 et 2016 ont demandé jusque 70€ à Nîmes, un record pour le Sud-Est. Dans le graphique ci-dessus, les tarifs moyens sont calculés en fonction de l’effectif de chaque tarif réellement payé.

Le nombre d’engagements est passé de 348 en 2016 à 270 en 2017, soit une baisse de -22,41%. La hausse entre 2015 et 2016 avait été très importante passant de 223 à 348 soit une augmentation de 56,05% ; l’augmentation de 2017 ramenée à 2015 qui avait un nombre de concours plus proche (8 à 9) est de +21,08%.

Ces fluctuations ne sont pas forcément inhérentes aux concours eux-mêmes mais peuvent être liées à des facteurs exogènes tels que le championnat du monde en paire, les concours internationaux se tenant aux mêmes dates, les élections présidentielles et législatives (c’est le cas des concours de Monteux, CRE Provence). Régionalement, des structures se sont momentanément mises en sommeil, telles que Les Calèches Catalanes, qui amenaient plusieurs dizaines d’engagements au printemps de l’attelage chaque année mais ont manqué en 2017.

Je termine en comparant l’évolution des tarifs des engagements des deux CRE qui sont proches géographiquement sans et avec les concours les plus chers ainsi que le graphique des tarifs nationaux. Ces deux régions sont très loin en dessous de la moyenne nationale (environ moitié moins). Cela étant, le prix demandé peut représenter une dépense trop élevée pour les meneurs du Sud-Est.

Ces données factuelles, prises sur chaque fiche concours enregistrée sur le site officiel des engagements de la FFE, sont publiées pour servir de base de raisonnement, alimenter la réflexion sur l’évolution des engagements et permettre une comparaison future avec 2018.

©Héliosness, le 22/11/2017