Article proposé par ARAP, paru le 23/06/2016 08:23:26
Rubrique : Reportages, lu 3117 fois. Pas de commentaires
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l'ARAP et le Haras c'est 40 années de passion


 

Les quelques lignes qui suivent ont été prononcées par Jean-François Trangosi lors de la manifestation organisée conjointement par le Haras National de Compiègne et l’ARAP lors de la journée nationale de l’attelage de loisir le 17 avril dernier.

ndlr: illustration attelage.org,  les photos marquées * sont issues des archives de l'ARAP

 

Le Haras National de Compiègne

         " Madame la Directrice, Monsieur le Maire, Monsieur le Conseiller Départemental, Mesdames, Messieurs, mes chers amis.

         Nous vivons un moment important aujourd’hui dans la vie de cet établissement puisqu’il s’agit de la dernière manifestation organisée par le personnel du Haras National de Compiègne conjointement avec l’Association Régionale d’Attelage de Picardie.

         Il est de bon ton dans certains milieux hippiques de critiquer l’action des Haras Nationaux et nous en avons encore été témoin il y a quelques jours avec Marion et Catherine alors même que cette personne oubliait l’aide importante apportée par le Haras à son association sur le plan humain, matériel et financier. C’est pourquoi aujourd’hui nous voulons dire et rappeler que sans l’aide des Haras Nationaux l’attelage français et en particulier l’attelage Picard ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.

         Tout à commencé au début des années soixante-dix quand suivant l’action entreprise au nouveau international par le prince Philippe d’Edimbourg, à l’époque Président de la Fédération Equestre Internationale, quelques amateurs éclairés se sont réunis pour relancer la pratique de l’attelage pour le loisir et la compétition. N’ayant pas été suivi par la Fédération Française des Sports Equestres ces personnes créèrent l’Association Française d’Attelage et le premier président fut monsieur Adrien Drion, emblématique directeur du Haras de Compiègne dans d’après-guerre et grand meneur devant l’éternel, n’hésitant pas à se mette aux guides pour présenter les attelages des haras en public et en particulier dans les grands évènements sportif comme le jumping du Vel d'Hiv à Paris.

         Pour notre association tout a débuté au début des années quatre-vingt. Après le succès du premier concours d’attelage de Compiègne les 12 et 13 juillet 1980 il devenait nécessaire de créer pour notre région une association pour organiser le développement de l’attelage. Christian Rocchia fut le premier président de l’association régionale d’attelage de Picardie. Il fut aidé en cela par Jean Soyer à l’époque Président de la Ligue des Sports Equestres de Picardie et par Maurice de Vaulx, directeur du Haras de Compiègne.

de G à D Guy Charvériat, Robert Coutable, Monique Trangosi, Christian Rocchia *

          L’aide n’a pas été que morale, elle fut également matérielle et financière car tout était à faire. C’est  cette époque que Gérard Sainte Beuve est venu régulièrement au haras pour prendre des cours de ménage à quatre chevaux avec Pierre Target, le père de Joël. Pour la petite histoire Pierre Target avait été en poste à l’école du Haras du Pin et à l’initiative de François Charpy avait mis sur pied un attelage à quatre chevaux. Il fut le premier français à participer au concours international de Windsor et à être récompensé par la Reine d’Angleterre.

                  Pierre Target tandem à Compiègne *

Pierre Target environ 1980 *

         C’est dès ce moment-là que l’ARAP prend l’habitude de venir ici au haras pour organiser les sessions d’examens d’attelage et tenir tous les ans son assemblée générale.

         Pour des raisons personnelles Christian Rocchia quitte rapidement la présidence de l’ARAP et c’est Martine Sainte Beuve qui lui succède. La collaboration avec le haras se poursuit. De la même manière quelques temps plus tard Bruno Pourchet succède à Maurice de Vaulx à la direction du Haras de Compiègne.

         Ils ont marqué les concours de Compiègne ...

Gérard Sainte Beuve *

Christian de Langlade *                          Alain Chartier *

Martine Sainte Beuve, Pierre de Chézelles, Antoinette de Langlade

Gérard Sainte Beuve, à l'arrière Patricia Sanville, aujourd'hui Nijdam-Jones *

         Les années passent rapidement et fin 1988 Martine Sainte Beuve souhaite arrêter la présidence de l’ARAP. Les deux personnes pressenties pour lui succéder ne veulent pas de cette place et je me retrouve nouveau président de l’ARAP. Avec le recul je considère que je n’y connaissais pas grand-chose et que j’étais vraiment novice mais j’avais avec moi une bonne équipe et également le soutien de Bruno Pourchet. Notre collaboration devient encore plus étroite d’abord pour l’organisation du premier concours d’attelage inter-haras les 10 et 11 novembre 1989

A. Desbiendras gagnant du premier inter haras à Compiègne 10 et 11 novembre 1989 avec 4 étalons boulonnais *

 

... puis avec la création de la Route du Poisson enfin il y aura la première Route Eugénie.

A la demande du Haras de Compiègne rassemblement d'attelages pour aller du château de Compiègne à celui de Pierrefonds Septembre 1986. L'omnibus du haras transporte le préfet de région, G. Sainte Beuve suit  septembre 1986 *

 

         N’oublions pas également son action pour recréer la société des Amis du Musée de la Voiture. A titre personnel je dois dire aujourd’hui que c’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier en quelque sorte pour juger les jeunes chevaux d’attelage dans le cadre des épreuves de la SHF.

         En découleront le fait d’avoir été juge sur toutes les finales à l’exception de la première puis surtout depuis plusieurs années l’organisation de ces finales à Compiègne grâce également à l’aide de la municipalité de Compiègne. Avec Bruno Pouchet il y avait Philippe Gaubert son adjoint. Philippe une fois nommé à Saint Lo à eu pour objectif d’organiser ces mêmes épreuves de jeunes chevaux pour offrir un nouveau débouché aux éleveurs de cobs normands. Tout naturellement il me demanda de venir l’aider d’où des liens d’amitiés qui durent toujours avec ces éleveurs et pour moi un séjour tous les ans au 15 aout au Normandie Horse Show pour juger ces jeunes chevaux.

CAI Compiègne:  les dévers, descentes et passages de route était nombreux *

         Bruno Pourchet ayant quitté Compiègne pour le Haras du Lion d’Angers c’est avec vous Christian que nous avons continué à travailler essentiellement sur la Route du Poisson. Si vous vous êtes impliqué énormément dans l’organisation des courses d’endurance vous n’avez pas oublié l’attelage. C’est sous votre direction que furent achetés le Rallie-car de chez Binder que j’ai eu l’occasion d’atteler lors de la seconde route Eugénie et surtout le phaéton transformable pour présenter un attelage de quatre étalons poneys. Vous aviez comme adjoint Hubert de Cadolle, Hubert qui passa de nombreuses journées et soirées à travailler sur les éditions successives de la Route du Poisson. Etant trésorier de l’AP3C, association organisatrice de la route du poisson, nous serons amenés à embaucher une salariée, Delphine qui deviendra quelques temps plus tard son épouse. Bien que cavalier dans l’âme Hubert s’intéressera à l’attelage et deviendra juge de jeunes chevaux. Nous serons amenés à souvent faire route ensemble en particulier pour nous rendre tous les ans à Lambres les Douai au concours organisé par Etienne Samain.

         C’est Emmanuelle Bour qui succédera à Christian Depuille et même si la Route du Poisson continua d’exister et d’être organisée à partir du haras, même si nous avons eu des liens d’amitiés qui perdure avec son adjoint Daniel Lagneaux, même si le cocktail du Championnat de France d’attelage de 2012 se déroula dans l’enceinte du Haras on sentait bien que l’époque changeait et que ce n’était plus pareil.

         Stéphane de Vayrac succéda à Emmanuelle Bour puis ce fut Ludovic Pacaud et on parla de fermeture du Haras. L’organisation de la Route du Poisson avait quitté le Haras.

      

Marion Lhote la dernière Directrice du Haras de Compiègne

         Avec l’arrivée de Nicolas Dugué, ancien écuyer du Cadre Noir les liens redevinrent plus étroits entre le Haras et l’ARAP. C’est à ce moment-là que Florence Espéisse, la gardienne du temple en quelque sorte a quitté Compiègne pour le Haras du Pin. Elle aussi nous a beaucoup aidé. Nicolas ayant pris sa retraite c’est vous Marion qui avez pris sa succession. Ce fut bien évidemment pour nous un plaisir de vous accueillir car nous vous connaissions depuis longtemps par votre engagement dans les Haras mais surtout à titre personnel dans l’organisation des concours du Haras du Pin et comme meneur de compétition.

         Même si vous allez rester pendant encore un temps dans notre région nous tenons à vous remercier pour votre action et votre aide pour le développement de notre discipline. Lorsque vous êtes arrivé au Haras vous m’avez dit « je suis juge d’attelage club, je voudrais progresser et devenir juge national mais ce devra être par mes capacités et non parce que je suis Directrice du Haras de Compiègne ». J’ai essayé du mieux que j’ai pu de vous faire progresser et je suis très content de voir qu’aujourd’hui vous commencer à aller juger ailleurs qu’en Picardie.

         Alors vous devez savoir que lorsque l’on est juge, on a sa petite sacoche avec ses affaires, ses règlements, son bloc note, des stylos et des crayons de papier, un chronomètre, un mètre et puis on devrait avoir mais on ne l’a pas toujours et en début de concours on court souvent après : devinez quoi et bien une cloche aussi nous sommes très heureux et c’est à titre personnel comme vous avez été une bonne élève de vous offrir une cloche qui plus est est en provenance directe d’un village que vos connaissez bien à avoir le Grand Bornand.

         En matière de récompense nous n‘avons pas fini. En effet Christian lorsque vous avez quitté la direction du Haras de Compiègne pour d’autres fonctions vous n’avez jamais quitté ce site puisque votre bureau était ici, ayant juste change de pièce. Aussi l’ARAP voulait vous remercier et remercier également Marion pour l’aide que vous nous avez apporté tout au long de ces années passées ensemble en vous offrant ce magnifique livre sur le pur-sang du cheval de trait à savoir le cheval boulonnais.

         Pour finir tout ce que j’ai évoqué n’a pu être réalisé que parce qu’il y avait derrière ces directeurs et leurs adjoints, des hommes et des femmes qui travaillaient dans l’ombre mais qui ont permis toutes ces belles réalisations. Aussi pour marquer cette journée nous sommes heureux d’offrir cette plaque souvenir à Laurence Chantoufi, Catherine Rhulmann, Nathalie Vasseur, Thierry Duchaussoy, Thierry Gosselin, Arthur Mordacq, Joël Target, Gérard Vasseur et à la directrice actuelle Marion Lhote."

 

Quelques jours plus tard Emmanuel Vantroys nous faisait parvenir ces quelques mots

" Bonjour Monsieur,

J'ai beaucoup apprécié votre allocution Dimanche dernier à Compiègne: si vous n'avez pas prévu de la publier dans le prochain Bulletin de l'ARAP, je vous serai reconnaissant de m'en transmettre un exemplaire.

J'y ai cependant relevé une inexactitude: Christian ROCCHIA n'était pas le premier président de l'ARAP:
Quand l'ARAP a été créée (au milieu des années 1970 ?), les associations régionales étaient les délégations locales de l'AFA: pour être adhérent de l'AFA, il fallait "être adhérent de l'association locale de son choix". Lors de l'assemblée constitutive, Pierre de CHEZELLES, étant Délégué Général de l'AFA, était nommé d'avance Président, et il l'est resté un an ou deux. Et il y a une anecdote qui ne figure probablement pas dans les archives de l'association: le jour de l'Assemblée constitutive, un certain nombre de personnes (dont Colette VANTROYS, qui me l'a rapporté) étaient présentes, à l'heure; mais le Président n'y était pas ... Il avait fait prévenir qu'il avait été arrêté par la police pour excès de vitesse et était au violon ! On lui avait cependant annoncé un élargissement relativement rapide, et il a pu arriver avec environ une heure de retard."


Cordialement,

Emmanuel VANTROYS

Quelques amateurs d’attelage auraient-ils gardé des archives de cette époque afin    d’éclairer notre lanterne ?

Avec nos remerciements

Jean-François Trangosi

 

 


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