-oui par JeanClaudeGrognet (25/03/2015 12:30:27)

Pour embarquer toute la petite famille en toute sécurité, il faut un meneur qui a appris le bel art du menage, un équidé dressé convenablement, une voiture correcte, un harnais en bon état...Tout cela n'est pas forcément à la portée des centres qui souhaiteraient partir dans "la diversification intéressante"! La pédagogie de l'attelage ne permettant pas non plus de "remplir" les cours de pratiquants comme on peut peut-être lâcher des débutants dans un manège...., l'affaire n'est pas jouée! Et pour le coup, le "nivellement par le bas" dénoncé ici peut rapidement virer à la catastrophe en attelage!

La crise actuelle est due à plusieurs facteurs:
1/ certes la modification du taux de tva explique en partie la situation actuelle, mais cela faisait longtemps que l'on pouvait s'y attendre, car la France est au sein de l'Europe, donc il faut accepter une harmonisation sectorielle, même si cela déplaît à certains persuadés de défendre un modèle français spécifique. Que nenni !! A vouloir le beurre et l'argent du beurre, cela ne fonctionne plus. Et oui les textes fiscaux sont clairs à ce sujet. L'animal est destiné à la consommation humaine, on applique une tva à taux réduit, l'animal est considéré comme autre (tel le chien, le chat, etc.....) et la tva est à taux plein. Pas besoin de tergiverser la-dessus, il faut avoir une vision d'ensemble et non pas un discours sectaire digne de la spa.

2/ l'équitation est un sport féminin, pré ado, et alors où est le mal ? cela reste des sportifs en devenir, mais le haut niveau sportif reste masculin pour des raisons sociologiques, et c'est le résultat de l'écrémage naturel des tranches d'âge du fait de l'entrée dans la vie active, dans une vie familiale avec enfants.

3/ Maintenant le plus IMPORTANT, la qualité de l'enseignement. il y a beaucoup à dire, à écrire: en effet , le niveau global et général des pratiquants s'est dégradé de réforme en réforme; on est passé de degrés aux étriers et éperons et maintenant aux galops, et on est passé à un enseignement "militaire" à un enseignement-animation. Et ceci est lié aussi à la réforme des brevets d'état des enseignants, où l'aspect de la maîtrise technique de la discipline est passée au second rôle voire dernière place pour un enseignement d'animation, et on ne peut enseigner que ce que l'on maîtrise techniquement quelque soit le métier d'ailleurs. Donc à qui la faute ? mais ceci est aussi une partie émergée de l'iceberg, puisque la réforme de la formation des futurs enseignants des écoles est à mettre aussi à la réflexion.Les textes de loi dépendent des ministères donc le ministère des sports est en partie responsable de l'effondrement de la qualité des enseignants du fait de ces réformes non adaptées. Niveler par le bas permet d'accueillir des stagiaires élèves moniteurs dans des centres équestres qui en font de la main d'oeuvre à pas chères , voire avec une obligation de payer pour être formé, et tout ceci pour former des chômeurs puisqu'il suffit de regarder les chiffres et statistiques sectoriels pour comprendre que les diplômés sont peu à vivre de leur métier appris. IL faudrait aussi peut être réformé les conditions d'entrée en formation, non ??? Et la durée de formation, non ?????

4/ Quant à l'enseignement de l'attelage, il faut prendre quelques paramètres en considération: c'est une discipline sportive qui coûte cher en investissement matériels, équipements; c'est une discipline qui se doit d'être enseigné en mode individuel au début pour éviter les accidents, et les clubs qui font pratiquer l'attelage n'ont pas tous l'enseignant diplômé pour cet enseignement, alors qu'il existe des options sportives ce n'est pas pour rien !!!!!! Donc, pour que la discipline soit enseignée dans de bonnes conditions, la direction départementale de jeunesse et sports devrait se saisir de contrôles validant le corps enseignant et les disciplines enseignées chaque année, comme cela se fait dans les centres de formation dispensant de la formation professionnelle, où chaque année , il est obligatoire de remplir un bilan pédagogique (intitulés et contenus pédagogiques, CV des compétences des intervenants (pour valider la corrélation entre l'offre et la capacité de l'intervenant à encadrer la formation dispensée) et l'envoyer pour conserver son numéro d'agrément d'organisme dispensant de la formation professionnelle.. Un chauffeur routier ne peut conduire que selon ces attestations professionnelles ( matière dangereuses, convoi exceptionnel,etc...). Donc, un contrôle permettrait de valider l'ensemble de la structure dans son entièreté.

5/ Dans le monde actuel, seul le luxe est rentable, seul la qualité se paie, donc soit on enseigne de l'excellence et cela se paie, soit on fait de tout venant et on rame ( à comparer avec la grande distribution et les boutiques de renom!!) C'est une question de positionnement du produit que l'on vend. Rapport qualité /prix. Et là, les responsables de centres équestres devraient apprendre les bases du marketing. mais c'est un autre débat !!!!!!

6/ Pour finir, la filière équestre paie là à perte et fracas les fruits de la politique fédérale actuelle, qui est de niveler vers le bas pour alimenter le parc fédéral que de poneys, avec tout plein de titres de champions de France car c'est une pompe à fric pour la fédé.
Mais comme le dit JCG, cela n'est que mon avis.

Ajoutons la nouvelle trouvaille de la FFE , 6 h "d'équitation " pour 50 €