Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 18/08/2014 08:23:37 Rubrique : Culture générale, lu 3889 fois. Un commentaire |
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Les voitures Dietz
Au moment où les chemins de fer ont commencé à s’implanter en Belgique, Jean-Chrétien Dietz (1778-1849) et son fils Charles (1801-1888), deux ingénieurs d’origine allemande avant tout connus comme facteurs d’instruments de musique, ont proposé un moyen de transport pour remédier aux désavantages du chemin de fer qui s’avérait très long à développer, coûteux à entretenir et qui ne pouvait être établi partout.
Leur projet consiste en des voitures à six roues et à train articulé tirées par quatre chevaux que la Société anonyme des Messageries et Transports, créée à Bruxelles le 12 mai 1838, se propose d’exploiter sur les routes de Belgique à Paris et sur les routes principales du pays.
Des voitures adaptées à chaque classe
L’illustration qui figure en couverture des statuts de la société présente un attelage à trois voitures, chacune correspondant à une classe spécifique et offrant un confort adapté à celle-ci. S’il est difficile de dire si la société a rencontré le succès escompté, cette invention a toutefois retenu l’attention de la presse.
L’avis du journal le "Commerce belge"
Le 28 août 1837 : "Une expérience a été faite à Bruxelles par un convoi de cinq voitures de formes différentes, toutes à train articulé, chargées de 80 personnes et traînées par 4 chevaux de poste. Le convoi parti de la chaussée d’Anderlecht a parcouru différents quartiers de la ville, la place de la Monnaie, la Longue-rue-Neuve, la rue de Laeken et passé le pont de Laeken, et est retourné au point de départ en repassant à la place de la Monnaie : aux deux passages sur cette place, les voitures ont roulé en tournant les quatre angles à angle droit, et circulairement autour de l’arbre de la liberté qui est au milieu de la place. Un nombre considérable de spectateurs a pu juger de la facilité et du mœlleux de ces voitures en opérant ses mouvements si exactement, qu’en tournant court autour de l’arbre, la tête des chevaux venait toucher le dernier wagon. Le poids était de presque 18 mille livres, le parcours de près de 2 lieues et les 4 chevaux y ont suffi sans plus de fatigue que pour une seule voiture de poste".
Archives ville de Bruxelles
Wikipédia : Suivant les traces de son père, Charles Dietz se spécialise dans l’invention d'instruments de musique, et prend sa relève, dès 1832, dans la construction de machines à vapeur, se spécialisant dans les voitures à vapeur et plus particulièrement les diligences à vapeur.
En 1830 il invente, un « remorqueur à chaudière » à trois roues baptisé Protée, pesant 10 tonnes, mû par une chaudière tubulaire à vapeur, et capable de tirer deux diligences d’une quarantaine de personnes à 8 kilomètres à l'heure, consommant 160 kg de coke à l'heure, mais la Révolution française de 1830 retarde ses projets. Alors, Charles Dietz expérimente son « remorqueur à chaudière » Protée en Grande-Bretagne, mais une loi interdit « à tous véhicules sans chevaux de circuler, s'ils ne sont précédés d'un homme à pied, muni d'un drapeau rouge et d'une cloche ». Dietz s’installe donc à Paris et ouvre plusieurs lignes régulières. Pour améliorer le confort des passagers, il interpose au niveau des roues, entre la jante de bois et le cercle d'acier, une couche de feutre goudronné ou de liège puis de caoutchouc, des joues latérales boulonnées sur la jante, qui empêchent le cercle en acier de se déboîter. Il a inventé, sans le savoir, l’ancêtre du pneu…Michelin.
· En 1834 il crée la ligne omnibus « Rond point des Champs-Élysées, parc de Saint-Germain ».
Témoignage d’un journaliste : Dietz prend le départ au rond-point des Champs-Élysées, arrivé à Neuilly, 17 minutes plus tard, il fait le plein d'eau en 8 minutes avant de repartir pour Nanterre. La foule regarde passer avec terreur ce véhicule étrange. Poursuivant sa route, Dietz met 13 minutes pour grimper la côte de Saint-Germain et 5 minutes pour la redescendre sans freins ! Il écrira : « Les perspectives d'une telle machine sont incalculables. »
· En 1835 d’autres services réguliers automobiles sont mis en place en France tels que « Paris-Versailles » et « Bordeaux-Libourne ».
La trajectoire parfaite ? La voiture de marathon de l'avenir aura-t-elle 6 roues ?