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 | Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 03/10/2013 08:20:15 Rubrique : Interviews, lu 2713 fois. 8 commentaires |
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Pierre Cazas
Pour reprendre une expression d'aujourd'hui, Pierre Cazas est du modèle "clivant", et comme dit la chanson "celui qui dit la vérité doit être exécuté" .
Comme tous ceux qui n'hésitent pas à exprimer des opinions, il dérange les certitudes, les rêves et les autosatisfactions. Pierre Cazas est un bon juge international O, il serait dommage de ne pas écouter ses avis et conseils. Il a été nommé par la FEI pour juger le Championnat d'Europe à Izsak, voici ce qu'il répond à attelage.org.
a.o : quelques mots sur ce Championnat d'Europe ?
PC : " Izsak a été un Championnat d'Europe formidable. Très bien organisé, très bonne atmosphère, mais aussi avec les éternels problèmes d'électricité. Les pays de l'Est veulent se positionner et organisent beaucoup de concours internationaux. La Tchéquie qui est un petit pays va organiser 4 CAI en 2014, la Hongrie veut retrouver ses lustres d'antan et revenir au premier plan international."
a.o: quelles évolutions à attendre de la FEI dans un proche immédiat, règlement ou autres ?
PC: "pas de changement concernant la notation et ses critères. Ce qui "agace" un peu c'est la grande disparité dans les notes qui se produit de temps à autre sur quelques figures. C'est un sujet qu'il n'est pas facile d'aborder , il faudrait en parler sans tabou. On en parle par petits groupes et j'ai souvent des discussions avec Reiner Wannenwetsch un juge allemand."
a.o: quelle perception as tu de l'attelage français et des résultats d'Izsak ?
PC: "les résultats des 3 attelages présents recouvrent l'ensemble de la prestation des attelages français sur la saison. Je pense notamment aux derniers concours de Bréda, et de Donaueschingen. Je réponds de manière globale, sur les 8 ou 9 attelages aujourd'hui concernés par les JEM.
Toujours se rappeler que la note de référence en dressage est de 35 points. Je parle dans l'esprit d'une participation pour accéder au rang des meilleurs et non pas pour figurer et uniquement participer à des concours aussi prestigieux soient ils, ça ne m'intéresse pas.
Au marathon le nombre de points de référence est de 90.
En maniabilité la référence est 0, le sans faute dans le temps.
Je constate que les performance n'ont guère évolué. Il n'y a pas en France aujourd'hui un attelage qui approche les performances requises. En dressage les meneurs sont globalement à + 80% de la note de référence. En marathon c'est + 15% à + 30%. En maniabilité en dehors du zéro faute il n'y a pas de salut... Mis à part la 16 ème place sur 34 de Sébastien les français ne sont pas dans la première moitié du classement. Voilà pour le constat sur 3 concours majeurs.
En ce qui concerne le dressage, je crois que majoritairement il y a un problème avec les chevaux, sans parler du travail qu'il faut mettre dessus . Il y a un très petit groupe qui possède des chevaux ayant un potentiel pour approcher une note de 45. Certains attelages possèdent 1, 2 ou 3 chevaux intéressants, c'est insuffisant. Il y a de très mauvais choix dans les chevaux achetés par les meneurs. Je me pose la question et je pose la question: les meneurs ont ils bien conscience du travail, du temps à passer et de l'organisation qu'il faut pour accéder aux 40-45 points le seuil indispensable ? La plupart des meneurs n'ont aucune méthodologie de travail. Il faut avoir un programme de progression cohérent, si tenir, avoir de la persévérance dans la méthode car rien ne peut donner de résultats sur du court terme. Aujourd'hui il faut travailler tous les jours avec un coach qui connait son affaire. C'est d'ailleurs valable pour les 3 catégories d'attelage.
En ce qui concerne le marathon, les français ne sont pas mauvais dans leur technique, mais ils sont limités dans la performance parce que leurs chevaux ne sont pas dressés. Les obstacles d'Izsak étaient hyper techniques et serrés. Il faut passer par le plus court en allant vite pour espérer un bon classement . Ce n'est possible qu'avec des chevaux dressés, assouplis, réactifs, très en avant et aux ordres. Il faut des chevaux perméables. Si l'on veut bien se donner la peine d'analyser les résultats, on voit bien que les meilleurs en marathon, au delà des incidents toujours possibles, sont en très grande partie les meneurs qui sont dans les meilleurs au dressage.
En ce qui concerne la maniabilité aujourd'hui le sans faute est obligatoire. Il n'y a pas de salut sans un sans faute dans le temps. Là encore sans un dressage abouti il n'y a pas de précision dans la vitesse !"
a.o : les meneurs souhaitent toujours des conseils pour le travail ...
PC: " revenir aux bases du dressage, assouplissez, multipliez les exercices, mettez votre cheval à l'écoute... après on entre dans la leçon particulière, adaptée à chaque cheval et à chaque meneur... je ne peux en dire plus que ces généralités après c'est de l'entrainement et du coaching."
a.o : connais tu le quotidien de travail de quelques meneurs étrangers ?
PC: " oui et les français pourraient faire comme eux... ils ont tout ce qu'il faut avec les aides FFE ou IFCE. Il faut que les meneurs s'investissent plus et soient suivis par un coach personnel."
L'interview se termine ainsi. Pierre n'envisage que la performance et les exigences qui vont avec. Il a bien raison, mais ce n'est que mon avis ...
JCG
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BREDA *** |
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Références |
34,98 |
94,41 |
1,29 |
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Dressage |
Marathon |
Mania |
Classement |
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Aillaud |
58,40 |
19,13% |
12,47 |
15/30 |
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Chouzenoux |
54,21 |
ELI |
26,87 |
ELI |
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Horde |
61,94 |
17,54% |
18,57 |
18/30 |
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Mourier |
58,34 |
6,35% |
21,15 |
14/30 |
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Vogel |
55,92 |
ELI |
18,82 |
ELI |
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DONAUESCHINGEN ** |
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Références |
42,83 |
73,42 |
0 |
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Dressage |
Marathon |
Mania |
Classement |
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Jung |
56,93 |
78,71% |
3,92 |
20/25 |
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Vincent |
64,42 |
40,83% |
8,31 |
13/25 |
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Chèze |
65,31 |
60,32% |
3 |
18/25 |
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IZSAK *** |
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Références |
38,93 |
90,84 |
0 |
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Dressage |
Marathon |
Mania |
Classement |
|
Vogel |
71,85 |
29,02% |
12,9 |
26/34 |
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Aillaud |
66,60 |
18,93% |
2,22 |
22/34 |
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Mourier |
63,18 |
12,95% |
6 |
16/34 |
Commentaires
Bref devenir professionnels quoi, avec les aides formidables qui leur permettent d'avoir tous ces temps partiels pour travailler leur chevaux, tous ces sponsors qui payent l'aliment, la maréchalerie, les soins, les transports....
Non vraiment des fainéants ces français, avec tous ces moyens et ces juges français qui les soutiennent
Oui ces juges français qui 9 fois sur 10, lors des CAI ou des Championnats ont tellement peur de les sur noter, qu'ils les descendent dans toutes les notes, même dans les 4 dernières.
Allez demander aux hongrois si ils ont l'impression d'être desendus par leur juges nationaux et voisins.
Mais bon, quand on entend autant d'encouragement et de conseils on se dit que les meneurs vont enfin comprendre comment dresser à 35
Par contre d'avoir la chance de lire ce que pense un juge présent au dernier championnat d'Europe, et en tout point intéréssant.
De se cacher de nos non performances internationales est dommage car cela ne nous fera pas avancer
De pleurer sur notre sort, de critiquer les uns puis les autres, et en particulier les juges est regrettable.
Si c'est mieux ailleurs il doit y avoir des raisons...
Le jour ou l'on saura travailler ensemble, sera peut-être l'aube de la reconquête de la performance.
En tout état de cause je le souhaite
Didier Decramer
Je suis d'accord avec Didier, depuis le temps que les résultats sont mieux ailleurs c'est qu'il doit y avoir des raisons. Inutile de jouer les autruches et d'évoquer des raisons qui ne le sont pas.
Jouer les euphoriques et les encouragements permanents ne suffisent pas pour remonter la pente. C'est voir nos problèmes d'une façon simpliste. Les raisons plus profondes sont globalement dans la "politique sportive de notre discipline" , pas dans l'individualité aussi méritante soit elle. Comment expliquer autrement notre situation faite au long de notre histoire de succès personnels sans lendemain?
Il faut travailler ensemble et non les uns contre les autres
Federation, juges, officiels, organisateurs, tous main dans la main pour un même objectif la performance.
Sur les concours internationaux les français sont les seuls a se plaindre de leurs juges nationaux, mais cela ne vient sûrement que du fait que nous sommes des râleurs... Sacrés français... Les hongrois, hollandais ne râlent pas, ne font pas de loobing...bien sûrs
Par contre chez les nations gagnantes les juges sont partenaires et non adversaires de la réussite nationale, ils ne se posent pas en donneurs de leçon, ils savent que si ils saignent a blanc leurs meneurs, ils restent a la maison pour plusieurs saisons. Mais en France nous n'avons que peu de juges au très haut niveau, donc ils se pensent intouchables.
Je suis pourtant persuader que les meneurs français sont prêts a entendre les conseils, les critiques a condition qu'elles soient constructives.
S'asseoir sur une chaise haute en distribuant les bons et les mauvais point n'a jamais fait progresser les choses.
Par contre l'investissement, le vrai, celui qui consiste a mettre de l'argent de la sueur et du temps, celui la est plus compliqué.
Je me demande si les personnes qui se permettent aujourd'hui de critiquer les meneurs français et de les renvoyer à plus de travail ont réellement conscience du niveau mondial, de son exigence, de la transformation des chevaux modernes, du travail qu'ils demandent en rapport au sang que l'on a apporté dans leur lignées.
Mais ou étaient ces penseurs lorsque la fédération et l'IFCE ont décidé d'investir peu dans beaucoup d'attelage.
La réalité était qu'il fallait investir beaucoup dans peu de meneurs
Choisir les plus performants, les plus prêts et mettre à leur disposition des moyens durables.
Bref un projet quoi!!!!!!
Ces quelques meneurs auraient non seulement tiraient la discipline vers le haut, mais ils se seraient aussi inscrits dans la durée.
Vous critiquez un dispositif d'urgence que n'ont pas souhaité les meneurs.
Aujourd'hui les meneurs n'ont pas besoins de se faire démonter le moral, ils ont besoins de professionnalisation.
Quelqu'un parmi les donneurs de leçon a-t-il les moyens de leur offrir cela?
Les meneurs ont besoin de personnels et donc de masse salariale.
Quelqu'un parmi les donneurs de leçon a-t-il les moyens de leur offrir cela?
Les meneurs ont besoin de gasoil, de budget d'entretien.
Quelqu'un parmi les donneurs de leçon a-t-il les moyens de leur offrir cela?
Alors je pense que vous devriez offrir ce qui rendra le plus de services aux meneurs et a la discipline, des encouragements, de la patience et encore des encouragements!
Les "penseurs" comme vous dites ont été quelques uns à mettre en garde FFE et IFCE de la politique qui se mettait en place en vue des JEM. Mr de Guenin alors Directeur de l'IFCE n'y a pas été sensible. Je peux en témoigner.
En tant que propriétaire et sponsor d'un attelage à l'époque je peux vous dire que l'on n'a pas été écoutés. Oui il fallait poursuivre ce qui était en marche et investir beaucoup dans peu d'attelage, un choix différent a été fait. N'en rejetez pas la responsabilité sur les "penseurs"
Il faut être clair, le haut niveau n'est pas pour tout le monde. Il faut avoir des moyens, du temps, s'investir à fond au dépend du reste, de sa vie familiale, bouffer de la vache enragée, et oui plus de travail, toujours plus de travail, voilà de quoi est fait le haut niveau.
Ne pas attendre que le saint sacrement vous amène le budget, le gas oïl et le reste, mais aller le chercher. Savoir aussi garder les propriétaires, les sponsors lorsque l'on a la chance d'en avoir. Trop difficile ? alors ne rêvez pas de Haut niveau
Arrêtez de rechercher considération et encouragements, parce que franchement ça fait un peu sportif de "bac à sable".
Quand à certaines fonctions, celle de juge par exemple, laissez les dans leur rôle, ils sont là d'abord pour vous juger. Supporter les jugement et les remises en question c'est aussi dans le profil du sportif de haut niveau.
A considérer " l'investissement humain" produit d'une manière générale en comparaison d'autres sports, l'attelage est loin du compte.
Entre parenthèse, performances que personne n'attendait a un tel niveau il y'a encore un an.
Bref restons objectifs sur les juges qui se permettent de prôner exigence et performances.
Premier point comparons les notations des meneurs français aux derniers championnats d'Europe, en prenant la meilleure note, la pire et la note du juge français
Mourier: 170/156, juge français 160
Aillaud: 170/ 149, juge français 149,5
Vogel: 157,50/ 138, juge français 141
Première conclusion..... Pas de favoritisme...
Deuxième point: la musique des notes. Les meilleurs juges ont souvent les 10 voire les 15 dans l'ordre quasi parfait.
La qualité des juges n'est pas dans la sévérité, mais dans la capacité a départager les meneurs et a établir un classement
Je vous invite donc a comparer les musiques du juge français, avec qqs incohérences qui ne viennent pas de la sévérité que nous avons pu noter au sujet des meneurs français, mais bien d'une certaine vision des choses. Un exemple lazar 12eme selon ce juge.
L'attelage français doit progresser, les juges font partie de l'attelage français. La remise en question doit donc être générale.
En espérant que lors des prochains championnats internationaux les juges français n'aient pas la main qui tremble au moment de noter les meneurs français, et surtout qu'ils aient la bonne musique.
Peut être pourraient ils prendre un coach, s'entraîner et persévérer.
Bizarre, je n'avais pas évoqué cela, mais après tout si vous vous sentez visé!!!