Article proposé par Renata, paru le 18/09/2013 09:26:10
Rubrique : Les Equipes Sportives, lu 4013 fois. Un commentaire
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Petit rappel de l'histoire de l'attelage sportif


 

 

Petit rappel de l’histoire de l’attelage sportif

 

 

Si l’attelage est sans doute l’activité équestre la plus ancienne, la discipline sportive, organisée, codifiée, règlementée, est toute récente.

Dans les sixties, le Prince Philippe d’EDIMBOURG, alors président de la Fédération Équestre Internationale constitue les concours d’attelage sportif.

 

Dans son livre « l’attelage de compétition » de 1982  (Editions LAVAUZELLE), il écrit dès la première page : «…Je venais d’être élu président de la FEI en 1964, en dépit du fait que ma seule activité équestre se soit limitée au polo. En fait, il s’avéra que c’était une excellente chose, car alors que j’en savais assez sur les chevaux et l’équitation pour comprendre de quoi il s’agissait, j’étais capable d’être un président neutre pour arbitrer entre le dressage, le concours de saut d’obstacles et le concours complet, groupes antagonistes dans la Fédération. Ainsi au cours de l’une des assemblées générales, alors que je parlais à Eric BRABEC, l’un des délégués polonais, celui-ci émis l’idée que la FEI devrait élaborer des règles internationales pour les compétitions d’attelage. »

 

En France, elles débutent il y a une quarantaine d’années, juste l’âge de l’AFA, Association Française d’Attelage.

 

 

 

Fondée en avril 1973 par M. Adrien DRION, inspecteur général des Haras, entouré de quelques passionnés, l’AFA est diligentée par la FFSE (Fédération Française des Sports Équestres) pour mettre en place les concours complets d’attelage (CCA, en corrélation avec les CCE).

 

Elle élabore les diplômes (alors premières guides et deuxièmes guides), organise la formation des juges et celle des enseignants.

 

Le premier concours en France se déroule au Haras des Bréviaires, le dernier week-end de septembre 1973.

 

Pour le plaisir, voici le compte-rendu de l’Information Hippique de novembre 1973 :

 

 

 

 

 

 

L’attelage sportif est sur les rails, faisant naître et renaître des activités artisanales et technologiques autour des chevaux, des voitures, des harnais...

 

Pendant 13 années, l’AFA va développer le sport attelage. Quelques belles et braves voitures vont  y laisser leur intégrité… Ainsi va l’évolution du sport (je me souviens avoir vu sur une K7 de Joseph LEVEQUE, Bernard POUVREAU en difficulté dans un obstacle, son groom crapahutant sur le brancard d’une bonne vieille charrette anglaise pour régler le problème et éviter des points de pénalité !).

 

En 1984, la FEF (Fédération Équestre Française), présidée par M. LEGREZ, crée la première commission d’attelage, avec Jacques BASTIN-LAVAUZELLE à sa tête.

 

En 1985, le nouveau président de la fédération, J-F CHARY supprime la commission d’attelage, arguant du double emploi avec le comité directeur de l’AFA. A l’AG du 6 décembre 1986,  après un vote, la majorité des meneurs de compétition rejoint la FEF.

 

L’AFA, au cours de cette assemblée houleuse, se voit donc retirer l’organisation des concours d’attelage, et tout ce qui en découle.

 

 

 

Orpheline de sa création, l’AFA s’endort comme une jeune princesse oubliée.

 

Le 11 décembre 1992, lors d’une AG, Pierre de CHEZELLES, président, Dominique FALQUE, André GRASSART, Christian de LANGLADE et Philippe POMMERY  imaginent un concept novateur, culturel et patrimonial : les concours de tradition avec l’impulsion de Gabriel FODOR, inspiré par les concours d’élégance en Grande-Bretagne.

 

Le réveil de l’association se déroule dans des décors somptueux pour les beaux équipages et perdure avec toujours plus de succès dans des lieux prestigieux : St Agil, Chambord, Messimy, Aix en Provence, Cuts, Deauville, Le Pin, Loches et Beaulieu, Rambouillet… Mais aussi sur les petites routes et chemins de campagne, les objectifs sont aussi de développer un attelage de loisir, de convivialité, de plaisir alluré, avec le souci de raviver et préserver un patrimoine hippomobile si vite délaissé.

 

L’AFA essaime dans toute l’Europe, jusqu’aux Amériques et en Nouvelle Zélande. Elle est membre fondateur de l’AIAT (Association Internationale d’Attelage de Tradition)  et représente la référence historique de l’attelage du XIXème siècle en garantissant les codes de restauration des voitures, de l’appareillage chevaux/harnais/voiture, codes qui ne sont rien d’autre que qu’une évidence d’harmonie et de bon goût.

 

Nombre de ses adhérents sont d’anciens meneurs de compétition, à commencer par son actuel président, Christian de LANGLADE, 7e en individuel au championnat du monde 1996 d’attelage à quatre, performance encore à battre pour nos couleurs…

 

 

Saumur 1995, en bas de la descente vertigineuse (lettre de l’AFA n° 100* – photo André Grassart)

 

Le Pin 2010

 

Nombre de ses adhérents sont organisateurs, juges, bénévoles en sportif et en tradition : l’ADAE, présidée par Yves Dauger (également juge AFA), organise Evreux et Deauville, Reignac 37 Attelages organise le concours de Reignac et celui de Loches et Beaulieu. Elisabeth Cœur Fenouil et Alain Caillebot sont juges officiels d’attelage et participent à des concours de tradition, etc… !

 

 

 

 

 « On oublie trop souvent que l’impression produite par la vue d’un équipage est un résultat d’ensemble. Il y a entre les hommes, la voiture et l’attelage, une proportion nécessaire à garder (…) Dans un équipage qui veut être à l’abri de la critique, le contenu doit être en rapport avec le contenant, tout ce qui rompt l’harmonie des lignes, que ce soit le véhicule lui-même, les chevaux, les hommes annihile irrémédiablement les qualités les plus incontestables des autres parties de l’ensemble »
« Un équipage dans lequel rien ne cloche est chose rare, et, pour qu’il fasse bon effet quand on l’embrasse tout entier d’un coup d’œil, il faut que les chevaux, la voiture, les hommes forment un tout sans défauts. »
CRAFTY : Paris au Bois, 1890

 

« Plus qu’aux détails, qui doivent se fondre dans une vision générale, un bel équipage se jauge et s’apprécie à la cohérence qu’il offre aux regards, lorsque se conjuguent dans une même action et un même mouvement, équilibre, souplesse, docilité des chevaux, et finesse, aisance, habileté du meneur . » J-L LIBOUREL

 

Ces paroles, à plus de cent ans d’intervalle, se complètent dans cette harmonie, ce mouvement juste, cet équilibre, recherchés par tous les meneurs.

 

 

Bon anniversaire à l’AFA !

 

 

 

 

Merci à Yves DAUGER et André GRASSART, artisans et mémoires parmi bien d’autres, de l’attelage en France, pour leurs précieux renseignements.

 

 

Pour mémoire, justement :

Mme Danièle de COEN, MM. Pierre CHAMBRY, Roger DEBUT de ROSEVILLE, Raymond CAMUS, Paul JEANJEAN, Philippe CART-TANNEUR, Maurice NACHURY, Manfred de DIEPOLD, René COUTURE, Roger DEPLANCHE, Henri DEWAVRIN, Louis de JENLIS, Pierre SENECHAL, Laurent SIMON, Patrick et Edgard DAUGER, la famille CLERY, MM. NAUDET, Henry BAERT, Jean CASIER, Harvey CAZIER-CHARPENTIER, Bernard CELEYRON, Jean CARTIER-BRESSON, le Colonel GAUDIN de VILLAINE, Henri de SAINT-ROMAN, Albert BERTHOS, Pierre CAZAS, Jean DEMOULIN, Robert COUTABLE, Maurice DESCHAMPS, Auguste DUBEY, Dr G. HODENCQ, MM .Paul LANCHAIS, Maurice PERRET…

 

Ne faut-il pas savoir d’où et de qui l’on vient pour savoir où l’on va ?

 

 

 

* Ce numéro exceptionnel sort à l’occasion des 40 ans, c’est la revue qu’il faut lire et conserver, elle vous raconte tout. Disponible à  ass.franc.attelage@cegetel.net     5€ + port

 


  Commentaires
-merci par JeanClaudeGrognet (18/09/2013 17:15:41)