Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 03/09/2013 13:34:28
Rubrique : Interviews, lu 1813 fois. Un commentaire
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Allain Houard:'' nos succès ne s'inscrivent pas dans la continuité''


 

    ALLAIN HOUARD

 

         Ceux qui connaissent Allain Houard connaissent sa sensibilité et sa sentimentalité. La désillusion des résultats de Topolcianky le touche profondément. Au bout du fil l'émotion est perceptible, émotion sans perte de lucidité dans l'analyse:

         " Faut il que les organisateurs comme nous, organisions des Championnats du monde à 1 et à 2 , pour que se crée une émulation, une stratégie faite d'un peu d'ivresse et qui amène les résultats que l'on a connu lorsque l'on a fait Conty à 1 et Conty à  2 ? J'espère que Pau amènera cette synergie,  de même que Caen. Mais en définitive ce ne sont peut être que des coups d'épée dans l'eau quand on voit les bataillons de certains pays ? Ils possèdent des chevaux explosifs, rebondissant,  et dans le langage moderne du dressage. Ils sont capables de sortir de terre et d'enivrer le jury. Ces chevaux il faut déjà les avoir.

         Je nous sens un peu plus forts sur les marathons et les maniabilités. Voilà 2 ans que nous travaillons dans la préparation de ce Championnat à Topolcianky avec Franck et François... nous avons du laisser un cheval magnifique au box à cause d'une blessure. Nous avons révisé notre stratégie, Franck est parti avec 2 chevaux de dressage en laissant à François un cheval de dressage... cheval qui n'a pas passé le contrôle vétérinaire. Tout cela a bousculé l'équipe, il a fallu utiliser le cheval de marathon au dressage .  Il y a une grande cruauté dans tout cela, mais c'est la loi du sport.  Cela remet en cause notre visage au niveau international alors que nous le portions haut depuis Conty. Cette catégorie est sublime et  très difficile, parce que dans 4 chevaux il y a toujours la possibilité de certaines ombres, ce qui n'est pas possible à 2 chevaux. Cruauté parce qu'il y a énormément d'investissement humain et matériel.

         Le regard sur le passé c'est le passé, interrogeons  nous sur l'avenir. Les paramètres à maitriser sont multiples. Il faut repartir mais avec qui, dans une France qui a aujourd'hui très peu d'attelages à 2 performants ? Ne va t on pas payer les efforts un peu trop appuyés sur les attelages à 4 ?  Je suis content que certains Haras retrouvent vie à travers les attelages à 4, mais dans une famille, quand on distribue les cadeaux il faut savoir les distribuer à tout le monde. Sinon à Noël  il y aura des enfants qui ne trouvent pas l'aide qu'ils espéraient. Si l'on ne se révolutionne pas et que l'on continue dans l'effort individuel, dans un sport qui est extrêmement confidentiel, si l'on ne va pas dans le sens de répartir les aides nous allons dégouter du monde. Tout va bien quand il n'y a pas d'intempéries...  Nos cadres de la DTN doivent s'asseoir, réfléchir et dire ce qu'il faut faire. Si l'on veut du succès durable il faut une politique de groupe et pas une politique d'individualités. Les meneurs rentrent très tristes de la Slovaquie, je suis aussi très triste, nous avons le cœur lourd.

         Il faut que nous ayons des modèles, des champions à montrer si l'on veut aussi faire vivre les écoles d'attelage. "


  Commentaires
-et oui par JeanClaudeGrognet (11/04/2016 08:22:59)