Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 14/05/2013 08:13:27
Rubrique : Coup de coeur, lu 1363 fois. Pas de commentaires
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Kladruby, Horst, Windsor, dressage à la française.


 

          

"L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne suit pas l'avenir, on le fait."

Georges Bernanos

 

         Horst, Kladruby, Windsor, le début de saison est bien entamé et  nous apporte ses lots de satisfactions et de déceptions qui vont avec.

         On a donc vu tous les teams. Il ne manque que celui de Stéphane Chouzenoux. Il ne faut pas être grand devin pour imaginer que  son attelage n'est pas prêt. Pas prêt pour dérouler une reprise internationale  avec un score digne. Les années, l'expérience et le recul apportent de la  lucidité.

         Excusons encore un temps François Vogel qui n'a pas faillit loin de là.  Pour sa première année de participation internationale, de Kladruby à Windsor, il apprend plutôt bien le métier et il nous laisse à penser qu'il a une tête solide. Le vrai décollage n'est pas encore fait, mais comment le pourrait il en quelques mois ? Car il faut du temps pour construire et régler en attelage à 4 chevaux.

         Il n'est ni facile ni agréable d'écrire sur un bilan de déceptions. Les mots ne peuvent que faire mal, même si le but n'est pas là, ni celui d'égratigner pour le plaisir.

         Que faut il faire ? ne rien dire, ne rien écrire, laisser les résultats sans commentaires ? continuer de laisser passer,  concours après concours, année après année les mêmes  résultats sans apercevoir le moindre sursaut de redressement  venir ?  jouer  le "supporter euphorique" qui s'accroche sur les moindres détails qui cachent la misère ? Je sais, le coq gaulois à la réputation de  chanter en toutes circonstances, mais tout de même ....

         Après tout le haut niveau est fait d'exigences. C'est normal,  le sportif  porte le maillot aux couleurs nationales sur les épaules. Ainsi, par exemple, n'importe quel entraineur dont l'équipe nationale défaille doit assumer ses choix  devant les questions des  journalistes face aux caméras sur Stade 2. Lièvremont comme Saint André (rugby) et les joueurs,  ont répondu cet  hiver aux critiques, sans chercher d'excuses. Tant d'autres exemples dans d'autres sports sont là pour confirmer qu'avant les victoires il y a des échecs et que la remise en cause est salutaire. J'ai proposé à nos dirigeants de   répondre s'ils le souhaitent, à  mes propos sur ce début de saison. 

         D'accord,  attelage.org n'est pas Stade 2 mais avant que Stade 2 s'intéresse à nous ...  

         Un éclat tricolore aux futurs JEM dans l'état actuel des choses est bien improbable, mais je veux bien que l'avenir me donne tord. " Tenez, même que j'offrirai le champagne à celui qui me fait mentir ! Promis, juré !"

         J'ai pour habitude d'avancer mes opinions et des idées. On ne se refait pas. Aussi je persiste à penser que nous ne savons pas construire ni  dresser 4 chevaux, sinon que ne l'aurions nous déjà fait?  La meilleure approche a été faite par Stéphane Chouzenoux. C'est  celui qui à ma connaissance  détient le meilleur score français, soit 55 points en dressage sur une reprise moderne. Sommes nous sur le bon chemin pour relever le défi ? J'en doute et je m'interroge, lorsque toutes catégories confondues,  les meneurs qui s'en sortent le mieux, poneys ou chevaux,  ne sont pas  aujourd'hui les plus concernés par la conduite de la politique sportive de notre fédération.

         Tant que nos attelages ne trouveront pas le chemin d'un dressage  "bien installé",  il sera difficile de progresser en mettant les chevaux dans des situations de marathon et de maniabilité "destructrices du dressage" . Je persiste en suggérant d'imposer un critère de dressage minimum pour sortir en compétitions internationales à l'étranger

         Sortir d'un dressage international avec une note de 60 pts est ce satisfaisant quand les meilleurs sont entre 30 et  40 pts !   N'est il pas urgent  d'imposer une sélection qui interdirait la participation aux CAI-A étrangers, de tous attelages n'étant pas en mesure d'effectuer la reprise de dressage sous les 60 pts ? Afin toutefois de ne pas décourager les sorties à l'étranger, le seuil des 60 points pourrait être  reporté à 65 pts pour les nouveaux meneurs   dans leur première année de compétition internationale, et pour les meneurs confirmés présentant un nouvel attelage. Reconnaissez que je ne recommande pas de décrocher la lune.

Ce serait un début avant d'autres paliers à 55 pts, puis à 50 pts.

 " 50 pts ?  J'en entends qui rigolent ! "  Nous sommes tellement habitués à d'autres scores que nous n'y croyons pas.  Pourtant  une petite statistique rapide montre que 50pts (moyenne 6,9 par figure),  c'est entrer dans le premier quart du classement du dressage. Pas plus. 

         60 points affichés au tableau des résultats c'est une note moyenne de 6,25 pts par figure et à ce jour nous n'avons pas un attelage l'ayant réalisé.  6 de moyenne = 64 pts et moins de 6 de moyenne c'est  évidemment > 65 pts

         Il y a 2 juges français d'attelage "O", capables de valider un niveau international lors d'un ou 2 rassemblements à Lamotte où les récipiendaires devraient dérouler la reprise dans les conditions habituelles d'un concours. Au cours de la saison sportive, un dressage en échec sur un CAI-A étranger devrait se traduire systématiquement par une interdiction temporaire jusqu'à nouvelle validation devant nos juges: autrement dit, rangement définitif dans les tiroirs de "la French excuse" . Les problèmes ne peuvent se régler qu'à la maison et non sur un CAI.  Je pense qu'un tel protocole ne peut qu'améliorer les performances françaises, et notre image à l'étranger. Et tant pis si un temps il nous faudra peut être tirer la langue ...

   La sélection par le résultat c'est le moteur du sport de haut niveau.  

 Aujourd'hui il y a comme une erreur de casting. Avons nous les moyens de nos ambitions? Nous sommes comme des joueurs de ProD2 (rugby encore) qui voudraient être sélectionnés pour le Tournoi des 6 Nations ! Après tout la deuxième division, je veux dire les concours nationaux existent pour grandir.  

         Mais cherche-t-on l'excellence ou bien une simple participation au JEM ou ailleurs ? J'espère que la réponse tient du Sport et non pas de la politique... nous le saurons dans les prochains épisodes.

         La base grogne, s'indigne et ricane chez les poneys et les chevaux. A tord ou à raison les meneurs de ces catégories se sentent mis à l'écart de la politique fédérale, et regardent avec sidération celle de l'IFCE.

         " Ils n'ont les yeux de Chimène que pour les JEM  et les  Teams sont des enfants gâtés ...  tout, ça pour ça ! " dit on ici ou là.

         C'est bien vrai, le chat est maigre.  

          Ce n'est que mon avis. Et le votre ?

JCG


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