Article proposé par Renata, paru le 28/01/2012 08:48:20 Rubrique : Culture générale, lu 3401 fois. Pas de commentaires |
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Chevaux transporteurs transportés
Chapitre 3 : par air
Les moyens de transport aériens sont récents, mais Pégase avait déjà inventé le voyage dans les airs !
VIème siècle avant JC Odilon Redon
Symbole de l'inspiration poétique, Zeus en fit même une constellation.
La réalité ne dépasse pas la fiction, du moins en esthétisme et en poésie, et l’imaginaire nous mènera toujours plus loin et plus haut !
Les temps modernes du transport par air prennent leur essor il y a moins de 100 ans.
On reconnaît, au fond, le camion de la STH, l’embarquement, entre les deux guerres, s’avère rustique.
Il y a peu de progrès quelques années plus tard…
1946, ce pauvre cheval s’est appuyé un peu trop sur la planche qui servait de rampe, peut être seulement coincée par l’échelle (photo du magazine Life).
Le développement des épreuves internationales, courses hippiques, jeux olympiques, championnats oblige une organisation rationnelle et confortable.
Il existe deux méthodes d’embarquement à bord des avions cargo :
- par un couloir sécurisé, probablement pour de courts voyages, Les chevaux rejoignent dans la carlingue des boxes ouverts.
- en containers, par 3 en classe économique, 2 en classe affaire, et 1 en première classe ! Ils ressemblent à des vans sans roues, avec accès pour nourrir, abreuver, soigner et surveiller.
Les chevaux sont vraiment de bonne composition et confiants dans leurs accompagnateurs qui veillent à leur sécurité et leur confort durant le vol, tout comme l’équipage. Le commandant de bord module les phases d’ascension, d’atterrissage et de freinage le plus doucement possible.
La facture se détaille en frais vétérinaire, de quarantaine, de permis, de douane et de dédouanement, d’assurances, de transport et de livraison, comptez autour de 10 000 €, selon la distance…
Voici le départ pour la gloire du cheval de tous les superlatifs, triple champion du monde 2010 de dressage, le prodigieux TOTILAS, embarque en professionnel, escorté jusque dans son container pour lui tout seul !
Totilas vole sur les carrés de dressage, Pégase dans le ciel, tous deux méritent ce lyrisme exalté :
Voici le Monstre ailé, mon fils, lui dit la Muse.
Sous son poil rose court le beau sang de Méduse ;
Son œil réfléchit tout l’azur du ciel natal,
Les sources ont lavé ses sabots de cristal,
À ses larges naseaux fume une brume bleue
Et l’Aurore a doré sa crinière et sa queue…
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Il renâcle, il s’ébroue, il hennit, et ses crins
Se lèvent ! C’est l’instant. Saute-lui sur les reins !
Son aile, qui se gonfle en un frisson de plume,
Palpite dans la nuit ou Sirius s’allume.
Pars ! Tu l’abreuveras au grand fleuve du ciel,
Qui roule à flots d’argent le lait torrentiel…
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Que l’envergure d’or du grand Cheval ailé
Projette une ombre immense en l’éther étoilé
Et que son battement d’ailes multicolore
Fasse osciller la flamme aux astres près d’éclore.
Monte ! Pousse plus haut l’essor de l’étalon
Vertigineux ! Va, monte ! Et, battant du talon
Le Monstre que ton bras irrésistible dompte,
Monte encore, toujours, éternellement ! Monte !
Pégase de José-Maria de Heredia