Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 24/01/2012 07:55:49 Rubrique : Interviews, lu 5005 fois. 4 commentaires |
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LUDOVIC HUET
Ludovic à 31 ans, il travaille chez un notaire. La passion de l'attelage viendra très tôt, par son père Francis Huet aujourd'hui juge d'attelage. Ce dernier était meneur à 2 et à 4 et c'est naturellement vers l'âge de 7 ans que le fiston commence à prendre les guides et le virus de la compétition avec un poney Shetland.
Ludovic et Marquise à Laroche en Bresnil
Ludovic est Bourguignon d'origine. Il rencontrera dans cette région Jean Pierre Brisou qu'il a pris un peu comme modèle. A l'époque JPB menait à 2 poneys. Il rencontre aussi Genest Brigan meneur à 1 poney qui lui confie "Marquise " pour ses débuts. D'autres comme Alain Dumanet, Daniel Compain pour l'apprentissage de l'attelage en concour et Vital Lepouriel pour le travail à pied viendront lui assurer une formation. Après une période d'inactivité suite à un déménagement en région parisienne il reprend les guides à 15 ans au Club de la Rosières à Tournai en Brie (77). Des propriétaires vont lui confier des poneys avec lesquels il sortira en compétition. Il sera CdF des 5 eme catégories en 1998 à Saumur .
Yannick Chérel qui tourne en compétition accueille le jeune meneur dans ses écuries et l'aide à faire l'acquisition d'un poney welsh pour complèter celui qu'il possède et former un temps une paire en compétition. Ludo suivra Yannick, prenant ainsi de l'expérience. C'est l'époque où il rencontre Perrine Collinot une autre passionnée des poneys et de l'attelage... Perrine et Ludovic font toujours équipe sur les concours.
Ludovic revient un peu plus tard à l'attelage solo en achetant une jument "du Logis", un affixe réputé chez les poneys welsh. Début en SHF et 6 ans plus tard le couple parvient aux épreuves internationales.
Finale SHF Compiègne 2007
Chablis 2009 avec Olwyn
"Je travail régulièrement avec Fabien Desloir, un moniteur d'équitation spécialisé en dressage. Mes poneys sont au changement de pied au galop. Je crois qu'un bon cheval d'attelage est un bon cheval de dressage avant tout. Il doit avoir un dos souple, une bonne locomotion. Je crois beaucoup au travail monté ". L'hiver j'attelle 1 à 2 fois fois par semaine et 4 à 5 fois le reste de la saison. Mes poneys travaillent tous les jours." Ludovic dispose de 7 poneys, 4 chez lui les autres dans une écurie. Une journée type débute le matin de bonne heure avec les soins travail de des poneys qui sont à la maison avant de rejoindre l'étude notariale. Le soir au retour, il travaille les poneys jusqu'à 22 ou 23 h.
"Je vais aussi chez Fabien qui dispose d'une carrière en herbe. Perrine qui tourne en Amateur travaille surtout monté et moi je suis plus orienté sur le travail à pied. Bien sûr nous n'avons pas d'autre loisir." Curieusement Ludovic ne travaille pas avec son juge de père ! " C'est un choix personnel, je souhaite qu'il n'intervienne pas physiquement dans le travail des poneys, nous avons des divergences dans le travail quotidien, mais pas sur le fond et la finalité. C'est juste une question de perception des techniques à utiliser. Aussi d'un commun accord nous évitons de nous rencontrer sur ce sujet."
Présentation "impeccable "
Ludovic bénéficie peu des conseils de son père pourtant juge d'attelage lorsqu'il déroule une reprise à la maison. Etre juge d'attelage, avoir des responsabilités au CRE de l'Ile de France et juge dans d'autres disciplines comme le CCE ne laisse pas beaucoup de temps...
Ludovic est sorti en épreuves internationales en Hollande et en Allemagne. Il aime beaucoup ces concours étrangers spécifiques "poneys" où les constructions sont adaptées aux poneys et où l'ambiance est également propre à la catégorie des petits chevaux,: " l'univers est très différent avec les concours français, les épreuves sont plus techniques et moins physiques, ce qui permet une sélection des meilleurs meneurs. A l'étranger pas de butte ou de grande cavalcade. En 2011 j'ai délibérément choisi de ne pas courir la sélection à tout prix pour le Championnat du Monde Poneys. J'ai cherché à me faire plaisir et à prendre de l'expérience sur les épreuves étrangères. C'est un choix que je ne regrette pas, même aujourd'hui."
Ludovic a pratiqué le horse-ball, il pratique également le TREC monté, et monte occasionnellement en endurance si l'on veut bien lui prêter des chevaux. Les jeunes poneys vont sortir comme les autres en TREC attelé, "c'est bon pour acquérir du calme et de la résistance au travail". La relève se prépare aussi en présentant de jeunes poneys dans les concours SHF.
Trust de folly concours SHF Chalons en Champagne
Ludovic prépare l'avenir avec de jeunes poneys : Une Etoile du Logis
L'objectif est de passer en paire en 2014 et pour rien au monde il ne souhaiterait passer dans les chevaux !
"je n'ai pas le "savoir vivre chevaux" ! je ne suis pas non plus miné par le manque de reconnaissance des poneys par notre fédération. La reconnaissance viendra lorsque nous aurons des résultats. Pour le moment nous n'avons pas de résultat, il n'y a pas de reconnaissance à attendre. Les sponsors c'est du pareil au même, il faut d'abord avoir des résultats pour en trouver. Logique non ? "
Comme on peut le deviner Ludovic est très exigeant avec lui même, il se traite volontiers de "dur " avec lui même: "je suis rarement satisfait et toujours en recherche d'amélioration. Les objectifs sont haut placés et sans concession : "à moins de 45 en dressage t'es pas dans les clous , tu ne peux faire que de la représentation et tu ne peux espérer être dans les 10 premiers en international. L'attelage poneys français n'est pas si loin des 45, je crois que nous avons les poneys. Il nous manque de la finition, de la précision, de la rigueur. Cette année j'irai en Autriche et je vais sortir plus souvent en France sans faire de grandes distances. L'objectif est de faire beaucoup de concours et progresser en dressage."
CAI P Minden 2011
Et le CAIO de Pau ? : " je ne crois pas, ce n'est pas dans mon programme"
Et si la FFE vous sélectionne pour l'équipe ? : " franchement je ne sais pas, tout dépendra de mon parcours cette année et de l'état de la ponette à ce moment là."
Quand on vous dit que Ludovic est exigeant avec lui même !