Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 19/08/2011 12:37:48
Rubrique : Interviews, lu 5989 fois. 2 commentaires
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Portrait: Vincent Sérazin, ''celui qui ne lache rien''


 

           Vincent Sérazin

"ne rien lâcher"

 

         On ne le connait que depuis peu, son arrivée dans le circuit de l'attelage de haut niveau est récente. Un breton de pure souche, c'est un voisin de Bernard Pouvreau. Il serait né sous le règne de Jules César que l'on n'aurait pas été surpris de le voir s'appeler "Obélix". Pas moins de 120 kg sur le siège de la voiture, l'homme parait indéracinable, tout se résume dans sa devise affichée dans un grand panneau dans toutes ses sociétés : "ne rien lâcher".

         C'est tout  à l'énergie que Vincent se forme et sera formé par son père. La famille était nombreuse, 9 enfants, les parents de condition très modeste, avaient eux aussi une devise : "rien sans peine". Ses études l'ont dirigé vers la mécanique de précision. Au hasard de la vie, alors qu'il faisait du théâtre (sa première passion),  une personne qui travaillait dans le traitement de l'eau  le remarque et l'encourage à devenir "commercial".

         Il quitte tout pour partir à la Réunion en 1993, et devient chef des ventes à 22 ans. Aujourd'hui il est à la tête d'une entreprise de traitement de l'eau qu'il a créée en 1997 avec sa femme, la Sofate (25 salariés, 3 succursales), mais aussi d'un cabinet d'audit et plus récemment d'un centre équestre.

         " On était 9 enfants, il n'y en avait pas pour tout le monde, et c'est le premier qui montrait qu'il était capable qui y arrivait. Les 9 ont réussi… ce n'était pas Cosette et les Ténardier mais il n'y avait pas de place pour des excès. Il y avait 2 mots dans la bouche de mon père qui revenaient souvent: "pas de mensonge et pas d'injustice"! Autant dire que les péripéties de la sélection des CdM 2011 laissent un goût amer chez le Breton ...

         Son père fait l'acquisition d'une ponette Connémara un peu avant de prendre sa retraîte et se lance dans l'élevage.

      

La première ponette et les premiers pas de Vincent à cheval

 

L'élevage familiale de Connémara gris

         Il y aura jusqu'à 15 poneys à la maison, élevage qui continue aujourd'hui. Devenu adulte, Vincent monte à cheval et y côtoye des cavaliers de haut niveau du CSO, la famille Tomaso en particulier. Il chasse  encore aujourd'hui le cerf avec l'équipage du Bourbansais.

Vincent est quelque part

 

         Mais la chasse ne l'occupe pas assez.  Au hasard du Salon du Cheval (2007), il fait la connaissance de Bernard Pouvreau. C'est le début de l'attelage avec des chevaux polonais, la passion s'installe d'autant plus que les kilos enrobent le cavalier. C'est en autodidacte qu'il apprend à mener. La passion n'a pas de limite, et Anna sa fille suit le même chemin pour son plus grand bonheur.

Anna Sérazin

         A force de "ne rien lâcher" car il n'est pas agriculteur, il  parvient à acheter pas trop loin de chez lui 7 ha de terrain pour faire un centre équestre avec tout ce qu'il faut. Aujourd'hui Vincent est légitimement fier de la réussite de son opération qui a duré 2 ans : 2 salariés, 1200 m² couverts, 4 carrières, 29 boxes qu'il va bientôt inaugurer. Patrick Michaud et Philippe Bossier sont déjà venus aux Ecuries d'Anna pour faire travailler Vincent. Ce dernier consacre aujourd'hui 3 à 5 heures de travail par jour à ses chevaux d'attelage.

         Son premier concours remonte au 15 mars 2008 au Quessoy en amateur. Ce n'est pas très loin !

         Déjà 3 ème en 2009 au Championnat de France amateur. Il passe chez les "Pro" en 2010 :" j'y ai pris une bonne fessée mais ce n'est pas grave ! j'ai bien compris que j'ai encore à apprendre, mais aussi que je n'ai pas les chevaux qu'il convient d'avoir pour figurer parmi les meilleurs mondiaux ! "

Vincent Sérazin à Evreux

 

         L'homme aime relever les défis. Aussi après le Championnat du Monde, Vincent va rechercher une paire de chevaux capables de lui permettre de figurer dans le haut de la hiérarchie mondiale. Il ne délaissera pas pour autant son piquet actuel de chevaux polonais, qu'il compte bien utiliser pour se faire  la main dans ses débuts en attelage à 4.

 

         Championnat du Monde

         La température monte d'un cran lorsque j'aborde le sujet du Championnat du Monde et des aléas de  la sélection.

         "Le non respect des critères de sélection a été pour moi très dur à avaler. C'est loin des principes que j'ai reçus de mon père ! Les raisons qui m'ont été données sont incroyables !  

         J'ai beaucoup apprécié les stages que nous avons faits à Lamotte cet hiver et je me suis engagé à 100% dans le chemin des  directives qui nous ont  été présentées. Ma frustration est aujourd'hui énorme. Ce n'est vraiment pas un exemple de management à recommander!  J'apprécie bien sûr de faire parti de cet évènement, un Championnat du Monde ce n'est pas rien. D'ici mercredi  jour de la visite vétérinaire j'aurai fait le vide dans ma tête avec pour  objectifs  moins de 60 en dressage, dans les  30 premiers au marathon et finir dans les 40 premiers s'il y a 80 partants. . Mais ausi  je n'oublie pas que sans mes coéquipiers je n'en serais pas là".

         Pour la petite histoire Vincent taille du 64, lui trouver une veste fédérale ne va pas être facile ! 

En stage à Lamotte avec Félix Brasseur

 

Vidéo de Vincent Sérazin au CAI de  Saumur 2011 sur l'obstacle 6 :

http://attelage.org/f_video_read.php?id=4508

Vidéo de Vincent Sérazin au CAI du Pin sur l'obstacle 3:

http://attelage.org/f_video_read.php?id=4565

 

 


  Commentaires
-bonne chance !! par Vichnou (19/08/2011 20:46:29)
-QUE DIRE par Kajo (20/08/2011 20:24:26)