Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 27/06/2011 07:47:50 Rubrique : Les références > Dressage : technique, lu 2625 fois. 2 commentaires |
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Décrire un cercle, une volte, un tournant, un coin, un changement de direction est un mouvement complexe dès lors où le meneur cherche à se rapprocher de la perfection. La littérature équestre est riche d'articles sur le sujet.
Allures et sentiment Pierre Chamby Edition Maloine 1990
Je ne prétends donc rien inventer ni retranscrire ce que d'autres ont fait avant moi, mais simplement tenter de décrire des sentiments et des sensations acquises par ce que certains ont eu la patience de m'enseigner.
Pour celui qui a pratiqué le tir à l'arc, on pourrait dire que la sensation est du même ordre que le décochage réussi de la flèche de l'arc: léger, sans vibration, sans le plus minime accrochage du doigt, de la main et du bras: si le cercle est juste dans le mouvement en avant, le cheval dans la souplesse, et redressé sur son cercle, tout est fluide, glissant et régulier…
Le cheval, on l'oublie trop souvent, avance par la propulsion de son arrière main. C'est une "barge " poussée par une "péniche" qui avance, le corps du cheval est poussé vers l'avant par le moteur placé dans l'arrière main. Le cheval fonctionne par propulsion et non pas par traction. Il est donc vain d'obtenir le mouvement parfait sur un cercle où un changement de direction dès lors où l'action des mains sera prépondérante dans l'action. L' action prépondérante des mains ne peut produire que des segments de droites ou une "serpentine" allant et venant autour du cercle parfait. Le cavalier possède les jambes pour mettre le cheval (la barge) devant soi. Le meneur ne dispose pas de grand-chose, avant tout de la bonne volonté de son cheval … bonne volonté que des fautes répétées auront pu émousser dans les cas les plus graves. Tout comme le cavalier doit avoir le sentiment du " cheval devant soi " sous la selle, le meneur doit avoir le sentiment du cheval "devant soi" sous le siège.
L'embouchure convenable et non contraignante, autant que le tact du cavalier ou du meneur pour amener le "cheval devant soi " est aussi d'importance. L'utilisation des enrênements (rêvons qu'ils soient utilisés correctement par des mains habiles), nuira inévitablement au mouvement vers l'avant. Ils demandent donc un surcroit de vigilance dans la conduite de la "barge" comme dans l'activité de la "péniche " qui la pousse. La position du cavalier sur la selle, son aisance, sa bonne assiette, sont autant de facteurs de bonne conduite du cheval. Il en est de même du meneur sur son siège. Il ne peut y avoir de bonne conduite, de bon menage qu'avec une position stable, des épaules légèrement reculées, une tête légèrement relevée, un regard qui porte plus loin que les oreilles du cheval. Ajoutons y c'est une carte maîtresse, une décontraction des épaules, des bras, des mains. Prenez l'air d'un "seigneur dédaigneux" détaché de l'environnement qui l'entoure et vous ne serez pas loin de la vérité. On peut dire aussi plus simplement, qu'il faut être fier et joyeux de présenter son attelage, les chevaux le ressentiront et se présenteront d'autant mieux.
Le cheval hors de la ligne droite
Dès que le cheval est orienté pour changer de direction ou pour s'inscrire sur un cercle, 3 composantes vont participer à la bonne exécution de la figure:
1 Une composante directionnelle, la poussée de la "péniche" qui ne doit pas faiblir ni être gênée, (le meneur peut même la renforcer dans la courbe), les mains accompagnent et équilibrent.
Manuel d'Equitation FFSE 1969
2 Une composante latérale (incurvation du cheval de la tête à la queue), la main extérieure cède.
3 Une composante verticale (cheval "redressé" sur le cercle ou le changement de direction).
Allures et sentiment Pierre Chamby Edition Maloine 1990
Le bonheur est dans la courbe, la ligne droite mène à l'enfer, le cercle au paradis.
Ah zut j'oubliais (l'équitation est un immense puzzle!), cela s'entend avec un cheval sur la main, le dos bien orienté, donc bien préparé à recevoir une éducation de plus en plus "savante" comme disaient nos anciens !