Article proposé par Ramoun, paru le 12/05/2011 09:05:02 Rubrique : Interviews, lu 2872 fois. Pas de commentaires |
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Les obsèques d’Albert Berthoz auront lieu samedi matin, 14 mai 2011, à 10 h 00, à l'église St Barnabé, place Caire, Marseille, dans le 12e arrondissement.
Témoignage de Frédéric Berthoz au sujet de son père, Albert Berthoz
Un bâtisseur et un passionné
« Je me souviens que mon père m'a mis sur un cheval quand j'avais l'âge de 5 ans. Il me disait à cette époque qu'un cheval, ce n'est pas comme une bicyclette qu'on range dans un garage, mais qu'il faut le monter tous les jours. Et je me rappelle des leçons d'école que je répétais pendant le travail en carrière. On a fait des concours et on partageait sa passion (on était 4 enfants).
Il était généreux dans cette passion. Il avait tout construit lui-même : la carrière pour préparer les concours ; les boxes ; le camion pour transporter jusqu'à 6 chevaux ; une remorque pour transporter deux voitures hippomobiles ; et , plus tard, il a construit la remorque pour le jury des concours qu'il présidait. Il fabriquait tout à la main, il avait même une machine à coudre pour les cuirs. On peut dire que tous les corps de métier liés à sa passion, il les pratiquait. Rien n'étant laissé au hasard.
Il a commencé par faire des concours hippiques. Puis, après avoir subi plusieurs accidents, les concours sont devenus physiquement trop difficiles pour lui. Il a vécu une deuxième évolution dans le monde du cheval en se tournant vers l'attelage. Il a débuté avec un cheval pour arriver à mener avec quatre chevaux. Sa troisième évolution s'est faite au moment où, là encore, physiquement la conduite d'attelage est devenue trop dure. Il s'est investi dans le jugement et il est devenu président de jury. Il a évolué dans ce monde du cheval, au fil des années, avec la même fougue et la même passion qu'à ses débuts.
Quand je me suis marié, j'ai voulu avoir un autre centre d'intérêt avec mon épouse. Cependant, notre fille Marianne a repris la passion de son grand-père. Et lui, il voyait très bien comment elle évoluait et tout ce qui se passait...Il avait du recul, de la force et de l'intégrité. Un autre exemple de son enthousiasme : mon fils travaille dans le même métier que son grand-père, dans le domaine de l'administration de biens. Quand, il y a un an, il a fallu changer de locaux, mon père a adhéré immédiatement à ce projet car il le voyait comme une étape positive et constructive.
Je peux témoigner que mon père, en participant aux premiers concours organisés en France, a fait preuve d'une immense passion, car à cette époque, cela demandait un investissement personnel considérable. Aujourd'hui, je le vois encore en culotte de cheval, avec sa bombe, sa veste noire... mais aussi en meneur. C'était une personnalité originale, dans la mesure où il avait un caractère entier. Chaque semaine, il menait un attelage de quatre chevaux dans les rues de Marseille, c'était la sortie familiale hebdomadaire. »
Propos recueillis par Françoise Jaussoin