Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 26/03/2011 20:08:50
Rubrique : Les références > Dressage : technique, lu 4921 fois. 5 commentaires
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Les Cahiers d'attelage.org: le dos du cheval


 

        

 

 

         Le cheval "passe son dos" …  "il donne son dos" …  "il a le dos creux" …  il a le dos figé… il est embouti… tête plaquée… encolure en "robinet de baignoire" …  voilà un vocabulaire équestre bien connu.  Quelle que soit la discipline, Dressage, CSO, Attelage, le cheval qui utilise son dos dans le bon sens préserve son intégrité physique, développe ses allures, sa locomotion, son équilibre. La voussure du dos est  sans doute la grande clef qui ouvre les portes du bonheur.

         Le bon fonctionnement du dos n'est pas une qualité forcément innée chez le cheval. C'est le dresseur, le cavalier ou le meneur qui, du plus jeune âge du cheval  au cheval adulte développeront  et entretiendront  la bonne orientation du dos.

         Il a été peu écrit sur le sujet. Curieusement la littérature est pauvre même chez les grands auteurs.  Aucun livre d'attelage à ma connaissance n'évoque le dos du cheval d'attelage et de sa bonne utilisation. Du côté  des forums des cavaliers comme des sites des enseignants de l'équitation  pas grand-chose,   bien plus préoccupés par  le  "confort"  et  les "recettes"    que par le dressage du cheval,  de sa progression et de  sa méthodologie.

         Pour le lecteur de ces lignes, il ne trouvera rien de personnel  ou presque  dans  les quelques éléments qui vont suivre, éléments d'introduction au "cheval dans le bon sens"  que l'on doit pour l'essentiel  au  Commandant Licart qui a tout dit sur le sujet. J'espère simplement donner l'envie d'en savoir un peu plus, à ceux intéressés par le  dressage et  par le cheval  "juste".

         Travailler le dos c'est d'abord rechercher sa décontraction, "un  relatif relâchement", pour accéder plus tard au cheval tendu se mouvant avec un dos  et un rein  souples. Ne l'oublions  pas, le cheval pour être dans la décontraction physique et morale doit être déjà mené, longé ou  monté, par un dresseur lui-même dans la décontraction physique et morale.  L'observateur   averti  voit  bien ou perçoit s'il est meneur ou cavalier  la différence  avec un balancier d'encolure qui ne joue pas, avec un dos figé  qui n'ondulent  pas  dans le pas, le trot ou  le galop.

 

Principe

         Tout commence par l'extension d'encolure que le cheval doit savoir donner à la demande du cavalier ou du meneur. L'allongement de la " ligne du dessus" lorsqu'elle est efficace, contracte les abdominaux, remonte la ligne du dos. Pour ce, il faut que la "poussée" soit suffisante et efficace... je n'ai pas dit "cavaler", "courir", "précipiter"…

 

 

         Il est impératif que la poussée se fasse sur une orientation bien disposée de l'encolure. On connait l'image du fleuret, il est bon de la rappeler:

 

         Si l'orientation de l'encolure est mal disposée la poussée sur une tension des rênes produira l'effet contraire, le renversement de l'encolure et l'affaissement du dos.

 

         Dans les débuts de son dressage, le cheval peut facilement passer d'une orientation positive à une orientation négative. Le cavalier ou le meneur doit au cours d'un exercice s'en rendre compte immédiatement. C'est de nouveau et d'abord en allongeant les muscles qu'il faut reprendre le travail car il est impossible de passer d'une orientation négative à une orientation positive sans cela. La fatigue du  cheval ou le relâchement de la poussée que le cavalier/meneur  peut également négliger un court instant peut rendre le travail inefficace, voir contraire au but recherché. C'est pour cette raison qu'il convient au cours d'une séance de travail, de donner fréquemment des temps de repos. Travailler sur des muscles qui se tétanisent ne sert également à rien. C'est donc mois après mois que, par de bons et justes exercices que le dresseur averti saura construire la musculation de son cheval. Pas à pas, marche après marche en prenant de la force dans son dos et son arrière main, le cheval prendra de l'équilibre et deviendra de plus en plus agréable à mener.  

L'un des tous premiers moyens dont dispose le dresseur pour  "préparer, affermir et muscler"  la ligne du dos est le travail au chambon.

         Dans cette vidéo trouvé sur Dailymotion , on peut voir un aperçu  de l'attitude recherchée. Toutefois pour être efficace ce travail demanderait plus d'énergie de la part du cheval, une longe tendue et un léger pli intérieur si les hanches ne se dérobent pas vers l'extérieur (dans ce cas s'aider d'un mur, d'une lisse  ou d'un pare crotte).

         Sur la photo suivante (trouvé chez un ostéopathe !) on peut voir une mauvaise utilisation du chambon: le cheval se désengage, la poussée n'est pas au rendez vous. C'est inefficace, voir nuisible pour le cheval.

 

 

         Le travail au chambon pour être efficace n'est pas aussi simple que l'on pourrait le penser. Le  piège principal  de cet enrênement  est de mettre le cheval sur les épaules si l'on ni prend garde. Il faut une grande habitude pour y veiller, et ne pas abuser non plus de ce qui est au cheval ce que les altères sont à tous les sportifs de toutes les disciplines.

         Le chambon connait une variante, le Pessoa. Ce dernier comprime le cheval entre l'embouchure et l'avaloire de l'enrênement. Personnellement j'aime moins, préférant la longe du chambon et donc la main du longeur qui peut répondre à la bouche du cheval. Cela a l'avantage au fil du temps de donner au longeur, une main plus savante, plus intelligente.

         Le but recherché ne varie pas, il est tout entier contenu dans ce dessin, la main reçoit la poussée… que l'on soit dans la selle ou sur le siège d'une voiture. Question de tact.

 

 

         Même avec un cheval adulte je reviens régulièrement au travail d'élongation basique. En particulier dès que lors d'une séance de  travail je vois le cheval se "raidir", ou bien encore après un travail fort comme un trotting "appuyé" ou un marathon. En tous les cas toujours après un concours après quelques jours de récupération donnés au cheval.

JCG

 

A lire absolument : Equitation Raisonnée et Dressage du Cdt Licart (Edt Delmas)

 

 

 


  Commentaires
-Travail du cheval par Newton (28/03/2011 09:32:31)
En parlant de dos il serait bon d'abandonner définitivement les surfait plats qui écrasent les apophyses...et d'arrêter d'n montrer des photos!
Un ouvrage (livre et DVD) récent à lire ; celui du Dr. med. vet. Gerd Heuschmann qui allie la connaissance du passé à la science actuelle pour montrer la locomotion des équidés avec des outils du 3ème millénaire (numérisation du squelette, etc...
Ceci étant dit seul le dos compte et c'est en s'occupant exclusivement du dos dans un premier temps qu'on oublie tous les bricolages de mors et autres futins de l'équitation...
Hugh!
-oui par JeanClaudeGrognet (28/03/2011 12:26:20)
exact pour le surfaix! on ne trouve plus dans le commerce des surfaix "à pont" , mais on peut toujours s'en faire fabiquer un chez les bons selliers. Je n'avais pas relevé ce fait m'étant déja fait beaucoup d'amis chez les ostéopathes :-)))
Pour la fin de votre post vous avez aussi complètement raison ! Ach !
-Surfaix à pont par Newton (28/03/2011 14:03:27)
En vente chez Tandem au moins où un ami vient d'en acheter un...
Quadrije en avait au salon cet hiver...
-;-) par JeanClaudeGrognet (28/03/2011 17:23:25)
bonne nouvelle, il existe encore des maisons sérieuses
-le dos par Aviateur (30/03/2011 14:23:00)
il existe en effet des surfaix à pont chez quadrige il faut d'ailleurs les utiliser avec une croupiere
je suis etonne qu'on parle de musculation du dos ds l'etirement celiu ci assoupli et permet une meilleure flexion qui elle meme muscle
et on ne parle tjrs pas de la mise en place du dos par le deplacement correct des pieds qui aussi simple q'un depart au galop quand on sait le faire et sans enrenement et newton a bien raison
merci a l'attelage qui m'a permis de changer mon equitation