Article proposé par Arba, paru le 16/02/2011 08:42:30 Rubrique : Culture générale, lu 2614 fois. 3 commentaires |
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Deux Saïs escortant la voiture à calèche. |
Les Saïs
(extrait du livre de Théophile Gautier - Voyage en Egypte - 1869)
Poussant en arabe un cri guttural dont la traduction familière est : "Gare à tes pattes !" apparaissaient, le courbach à la main, deux de ces saïs ou coureurs qui précèdent les voitures de maître pour leur ouvrir un passage dans la foule obstruant les rues étroites de la ville.
On ne saurait imaginer rien de plus élégant et de plus gracieux que ces jeunes pages de quinze ou seize ans, choisis parmi les types caractéristiques des races d'hommes dont le Caire offre la réunion.
Le costume des saïs est charmant : il se compose d'un gilet de velours richement brodé d'or ou de galons de soie dessinant des arabesques, d'une large ceinture bien serrée sur une taille de guêpe, de caleçons blancs comme ceux des zeibecks, d'une petite calotte posée sur le haut de la tête, et d'une chemise de gaze dont les longues manches, fendues jusqu'à l'épaule, flottent en arrière soutenues par le vent et semblent mettre des ailes d'ange au dos de ces rapides coureurs.
Ils ont les jambes et les pieds nus, et portent quelquefois au-dessus de la cheville une mince ligature, sans doute pour éviter les crampes.