Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 09/01/2011 13:31:04
Rubrique : Vétérinaire-Santé, lu 10495 fois. Pas de commentaires
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Mettez des pantoufles aux pieds de vos chevaux !


 

 

            La fâcheuse mode "des chevaux aux pieds nus" est maintenant derrière nous, comme finissent  toutes "les modes"  abracadabrantesques en matière d'équitation dès lors où les innovations ne reposent sur aucun fondement scientifique, et que l'on aborde la santé du cheval ou de son utilisation. Pourtant bien de petites astuces permettent de soulager le cheval d'attelage. Ces innovations ne doivent pas être écartées, pour peu encore une fois que leur intérêt soit factuel et non pas émotionnel.

         Autant le dire, je ne suis pas un convaincu des ostéopathes, préférant m'en tenir là aussi au concret, et plus particulièrement à toutes les méthodes d'imagerie mises à la disposition des vétérinaires. Une radiographie ou une échographie en diront toujours plus qu'une bonne parole aussi sincère soit elle.

         Lorsque l'ostéopathe me parle comme mon vétérinaire, je lui accorde une attention bienveillante. Ainsi, j'ai été séduit par  le mémoire de Fanny Garson (*) présenté pour l'obtention du diplôme de fin d'étude du 1 er cycle en Ostéopathie animal à l'European School of Animal Osteopathy sur la ferrure dite Rolling.

         Voici un large extrait du mémoire en question.    JCG

 

 

  LA FERRURE ROLLING    

  Formes et spécificités du fer: « Les fers pour le sport »  par Fanny Garson

         Le must de la ferrure de sport est désormais l’effet « rolling ». il s’agit en fait de la version très améliorée pour un fer mécanique du traditionnel relevé de pince réalisé par la main du maréchal ferrant, il comporte 2 pinçons en mamelles-quartiers (comme ceux en pince-mamelle des fers postérieurs) afin de les placer un peu plus en arrière sous le pied.
        

         Cet effet qui favorise le départ du pied et permet ainsi d’économiser les articulations distales du membre correspond à un bord arrondi des fers qui limite le levier antérieur dans l’extension interphalangienne, ainsi que la tension sur le fléchisseur profond. On pourrait comparer ces fers ê la partie avant des chaussures de jogging qui est arrondie pour faciliter le déroulement du pied. D’autres fers ont été élaborés avec un effet « full rolling », c’est-à-dire avec des bords biseautés sur les côtés, qui permettent de limiter les leviers latéraux, et de
favoriser le dérouler du pied sur les virages serrés, comme le montre le schéma de droite, Ces techniques permettent de préserver la santé locomotrice du cheval.





                         

en b, les effets du «full rolling » en virage.

Par exemple, le fer Parabolic sport est une version améliorée du fer full rolling avec un profil entièrement biseauté, il facilite le départ du pied lors de la propulsion en ligne droite comme en virage, tout en préservant les tendons et les ligaments. Large en talons, il soutient l’arrière du pied. Large en pince, il augmente le confort du cheval. La zone amincie sur les branches améliore l’accroche en virage en favorisant la pénétration dans le sol, et enfin une encoche de flexion apporte davantage d’élasticité latérale pour accompagner les mouvements élastiques du sabot.

           Préconisation et utilisation:

         La ferrure rolling est de plus en plus utilisée aujourd’hui chez les chevaux de sport, essentiellement dans les disciplines de saut d’obstacle et de dressage. En effet, à l’obstacle les articulations interphalangiennes des membres antérieurs sont sollicitées à l’extrême juste après la réception où tout le poids du cheval se trouve basculé à l’avant de son propre centre de gravité pour repartir en phase de propulsion. L’angle dorsal de son articulation inter-phalangienne distale se trouve alors fermé au maximum, il est donc important pour le confort du cheval et la préservation de ses structures ostéo-articulaires, ligamentaire et tendineuses de lui soulager ces tensions et ces pressions extrêmes en lui anticipant son break over.

         Chez les chevaux de dressage, cette ferrure est utilisée d’une part parce qu’elle plus légère qu’une ferrure classique (matière en moins du fait des biseaux tout le tour du fer) et d’autre part parce qu’en facilitant le départ du pied, elle favorise la souplesse des mouvements effectués et permet un pas allongé ainsi qu’un trop moyen plus qualiteux.
        

         En effet, si l’articulation manque de souplesse et que le départ du pied est plus « brutal» ceci peut à l’extrême donner des allures ((piquées », par contre si ce départ est facilité, les allures se font très vite plus souples et plus aériennes et on gagne ainsi en amplitude de mouvement.
Ce type de fer est également préconisé chez les chevaux souffrants de lésions sur les fléchisseurs, ou le suspenseur, ou sur les ligaments collatéraux ou sésamoïdiens car il soulage les pressions et les tensions sur la partie palmaire du pied du membre antérieur.

         Il devrait en toute logique être donc indiqué dans le traitement du syndrome podotrochléaire car il contribue à réduire fortement les pressions exercées sur cet os et sa structure environnante. Il est également préconisé chez les chevaux souffrant de lésions ostéo articulaires comme les formes phalangiennes, l’arthrite dégénérative ou encore l’OCD   car il diminue nettement les contraintes mécaniques sur ces articulations en face dorsale.

         Cependant, ce type de fer n’est réservé aujourd’hui quasiment qu’aux chevaux de compétition ou à ceux qui ont une pathologie comme celles décrites ci-dessus. On imagine très bien les forces de pression et de tension qui s’exercent sur le doigt lors de la phase de propulsion comme nous l’avons décrit plus haut ; cela engendre forcément des répercussions sur les structures de ce membre antérieur même si elles ne sont pas toujours visibles à l’œil nu (cheval ne boite pas, semble normal dans sa locomotion), elles le seront pourtant dans la plupart des cas pour nous ostéopathes lorsque nous irons palper ces structures.
 

Vision ostéopathigue de cette ferrure en dynamique: respect des principes fondamentaux ou non,   incidences sur la structure:
         Bien que le fer rolling protège la paroi contre l’usure, il aura les mêmes incidences sur la structure externe du pied car c’est un corps étranger métallique que l’on vient « clouer » dans le pied du cheval ; à première vue cela ne semble pas vraiment respecter certains principes fondamentaux de l’ostéopathie.

         En effet, si l’on analyse d’un peu plus près les effets d’un fer rolling broché sur un pied on peut noter l’apparition de certains effets contradictoires par rapport au véritable rôle du pied nu, mais plus liés au fer en lui-même qu’à l’effet rolling.

Exemples de contradictions biomécaniques dues au fer lui même:

- il peut annihiler l’absorption des chocs en empêchant le mouvement de la sole et l’expansion du sabot à l’horizontal à cause en partie des 2 pinçons en quartier qui peuvent venir fermer le pied,
- il crée à la place des vibrations qui peuvent être transmises à tout le corps et contribuent à des troubles ostéo-articulaires et vasculaires  
- il peut réduire le mécanisme “pompe circulatoire auxiliaire” du sabot et entraver la circulation et la thermorégulation à l’intérieur du pied car fourchettes et coussinets plantaires ne sont plus toujours au contact du sol,
- il peut entraîner un trouble de la proprioception, le pied ne sentant plus le contact du sol directement,
- Il empêche le développement du pied du jeune cheval (si cheval ferré à 2/3 ans)
- il ajoute du poids et augmente la force centrifuge ce qui a des effets néfastes sur les articulations et les différents tissus,
- les clous détruisent la paroi et peuvent être source d’implantation de bactéries (maladie de la ligne blanche)

          Si l’on a ajouté une plaque amortissante ouverte en fourchette (pour garder le rôle d’absorption des vibrations et des chocs de la fourchette et des coussinets plantaires, ainsi que le mouvement d’expansion du pied), on diminue fortement les vibrations qui proviennent du fer en lui-même, et si l’on garde un fer sans pinçon pour préserver l’élasticité de la paroi, alors on arrive enfin à des effets bénéfiques pour les structures internes du pied et du membre thoracique:

         En effet, le fer rolling en facilitant le départ du pied vient soulager les structures tendineuses et ligamentaires  tout d’abord en diminuant la pression qui s’exerce par le perforant contre le naviculaire lors d’un départ de pied difficile, il permet donc une tension moins importante également sur les structures plus proximales telles que les ligaments collatéraux, les ligaments sésamoïdiens, le perforé et le suspenseur du boulet. Si ces structures s’en trouvent soulagées, grâce aux anastomoses entre les nerfs digités, le nerf médian et le nerf museulo cutané, l’information de « décontraction » sera ainsi transmise dans tout le membre thoracique et l’intensité musculaire de toute la zone épaule, bras et avant bras sera par le même temps diminuée, l’effort à fournir pour le départ du pied étant moins important. On soulage donc ici les structures tendineuses et ligamentaires distales ainsi que les structures musculaires proximales du membre antérieur. Il ne faut pas oublier bien sr les structures ostéo articulaires qui elles aussi souffriront moins, surtout en partie distale du membre.

 


En effet, le naviculaire se trouvant moins comprimé par la traction du perforant,  ne vient plus « s’éroder », il y a également moins de risque d’inflammation de la bourse podotrochléaire, moins de pression du cartilage car l'angle de fermeture des 2 os lors du break over sera de moindre importance. Il y a alors préservation du cartilage et de la qualité du liquide synovial.  

Respect des principes fondamentaux :

Bien qu’existe un certain risque de trouble du système circulatoire dû aux vibrations et à la réduction de l’effet pompe du pied par le manque d’expansion de celui-ci qui pourrait conduire à un mauvais retour veineux et lymphatique dans tout le membre antérieur entraînant une mauvaise irrigation et nutrition de son système musculo-squelettique et une mauvaise thermorégulation du pied et du membre antérieur ainsi qu’une perturbation du système nerveux par la modification de la proprioception du pied pouvant entraîner des trébuchements ou tout autre mouvement involontaire du membre ; il s’avère que si le fer rolling est appliqué comme dans la dernière condition ci-dessus, les effets néfastes seront moindres par rapport au effets bénéfiques pour tout ce qui est préservation des structures internes du membre antérieur, donc de leur bonne fonction.

* primauté du système musculo squelettique : tous les systèmes contribueront à la préservation du système musculo squelettique, d’autant plus si le mouvement est facilité, la circulation sanguine et lymphatique le sera également, donc meilleur apport des nutriments, meilleurs drainage...

* homéostasie: Le fer rolling en apportant fluidité dans le mouvement de départ du pied permet également une fluidité de tous les tissus environnants, ces derniers n’étant ni comprimés, ni étirés, ni enflammés, vont permettre une meilleure réponse ( rapide et de qualité) pour contribuer à l’autoguérison.

*rôle suprême de l’artère : Les tensions et compressions étant moindres, la circulation sanguine s’en trouve facilité, avec tous les effets bénéfiques que cela engendre.

* contribution de tous les systèmes en cas de maladie: comme pour l’homéostasie et le rôle suprême de l’artère, le fer rolling permettra une meilleure fluidité des tissus et ne viendra donc absolument pas perturber la contribution de tous les systèmes en cas de maladie, au contraire il y  « participera » d’une certaine façon.

* adaptation ou compensation à la pathologie : comme pour les incidences sur la structure externe, sauf contre indication vétérinaire pour certaines pathologies, le fer rolling ne perturbera pas le corps pour s’adapter ou compenser à une pathologie.

Incidences sur la fonction

A - En phase d’appui lors de la propulsion

Le fer rolling aura une incidence directe sur la fonction du membre thoracique surtout en phase d’appui lors de la propulsion car c’est à ce moment qu’il est en contact à la fois avec le pied et avec le sol et qu’il joue tout son rôle d’aide au basculement du pied, c’est donc pendant cette phase que nous aurons le maximum d’interaction entre le fer et le membre antérieur. Puis, de là découleront les incidences sur la fonction lors de la phase de soutient.

L’étude suivante a été réalisée par le fabricant Mustad Hoofcare et compare sur 20 chevaux sains de CSO et dressage le départ du pied avec un fer standard et avec un fer rolling.

On observe très nettement que le départ du pied est bien plus progressif avec le fer rolling   «Equi-librium » alors que le départ du fer standard marque un temps au sol plus court avec un départ très bref, ce qui provoque un départ anticipé du pied, donc un rétrécissement de la phase postérieure de la foulée antérieure.

 

L'étude suivante a été réalisée par le fabricant Mustad Hoofcare qui compare le départ du pied avec un fer standard et avec un fer rolling sur 20 chevaux sains de CSO et Dressage

 




         On observe nettement que le départ du pied est bien plus progressif avec le fer rolling "Equi-librium", alors que le fer standard marque un temps au sol plus court, avec un départ très bref, ce qui provoque un départ anticipé du pied, donc un rétrécissement de la phase postérieure de la foulée antérieure.

         De plus on observe sur la courbe du fer standard que le moment lors du break over est de l’ordre de 57 Nm dans le pied alors qu’avec le fer rolling on atteint à peine les 50 Nm ce qui confirme ce que nous avions avancé plus haut sur les diminutions de pression dans le pied lorsque le break over est facilité.

         Cette étude nous confirme donc que grâce au fer rolling le pied et les structures environnantes gardent toutes leurs fonctions d’amortissement souple, de transmission de la propulsion sans contrainte tendineuse, ligamentaire ou ostéo articulaire, donc de respect de la structure et de la fonction même du pied et membre antérieur dans sa locomotion.

B - En phase de soutient lors de l ‘embrassée

         Cette facilité de « mouvement du pied au sol » permet bien évidemment la même aisance et souplesse de mouvement du membre tout entier en l’air. En effet, avec le fer  rolling le pied reste plus longtemps au sol avec un déroulé linéaire, alors qu’avec le fer standard le pied reste moins longtemps au sol avec un déroulé de pied bien moins linéaire. Ici le ligament suspenseur du boulet sera plus sollicité et ce « ressort » finira par être moins efficace dans le temps et sa structure s’en trouvera modifiée (plus fibreuse, donc  plus de collagène, pour résister â la tension lors que le break over est difficile), idem pour les autres structures ligamentaires et tendineuses qui perdront de leur souplesse (moins d’élastine). La véritables fonction de ses tendons et ligaments qui est de transmettre l’impulsion et la propulsion aux muscles se fera de façon moins souple, voire plus saccadée, la phase d’embrassée s’en trouvera alors atteinte et l’on aura un mouvement du membre antérieur moins fluide, moins souple, voire une diminution de la phase antérieure de la foulée.

         Le fer rolling facilitant le premier mouvement de départ du pied, facilite également le départ du membre tout entier, avec une fluidité de mouvement grâce à des tendons souples et élastiques, il permet une embrassée plus harmonieuse, voir un allongement de la phase antérieure de la foulée, Toutes les fonctions du pied et du membre antérieur dans la locomotion sont alors respectées et préservées.

Rapport structure / fonction

         On observe dans le cas de la ferrure rolling qu’en « modifiant » la structure externe du pied par ce fort relevé de pince et le recul du break over, on n’engendrera pas de réelle modification de la fonction mais celle-ci s’en trouvera améliorée:
         Comme le pied est très innervé par des mécanorécepteurs et nocicepteurs, le cheval possède une sensation du sol très développée, par contre il ne peut pas répondre de manière active
( allures rapides) lors de la phase d’appui, le temps de réponse neurophysiologique étant supérieur au temps d’impact.

         Les différentes forces et vibrations qui agissent sur le pied à l’impact et lors du break over vont être captés par les nocicepteurs situés partout dans le pied (surtout aux sites d’enthèses), il est donc très important de conserver une structure idéale afin que les pressions soient bien réparties dans le pied. Le tissus podophylleux est fortement sollicité pendant ces mouvements et une sollicitation excessive engendre des inflammations, douleurs qui perturberont la bonne locomotion du membre tout entier.

         La ferrure rolling permet une fonction optimale du pied et du membre antérieur dans sa phase d’appui et de soutien et préserve ainsi la qualité de ses structures. Il y a bien ici un vrai rapport de fonction qui influence la structure et de structure qui gouverne la fonction.

Adaptation / compensation

         Il est certain que l’on va parler d’adaptation car comme nous le disions le fer rolling est avant tout un corps étranger broché dans le pied. Le cheval doit donc s’adapter à son poids, à ses vibrations et à sa forme particulière.
         Les quelques chevaux de CSO que j’ai vu à qui on a changé la ferrure standard pour une ferrure rolling ont tous mis entre 2 jours et une semaine pour s’y adapter. Le temps d’adaptation dépend de l’état des structures tendineuses et ligamentaires qui peuvent manquer de souplesse, de la mobilité du pied au niveau articulaire, de l’âge du cheval, de sa propre sensibilité de pied.

         Une fois le cheval adapté à sa nouvelle ferrure, la plupart des compensations qu’il avait développé avec une ferrure standard du type restriction de mobilité du pied, mollettes tendineuses ou articulaires, tendons un peu gras à la palpation, restriction de mobilité des grands sésamoïdes, sensation du ligament suspenseur fibreux à la palpation ( pour ce qui est de notre observation palpatoire) semblent vouloir disparaître.

         Mais il y a également une modification pure de la locomotion. Une fois que le cheval s’est adapté au fer rolling, il ne compense plus par des allures étriquées ou des refus à l’obstacle les pressions et les tensions que ses pieds et ses membres pouvaient subir avec une ferrure standard, on peut voir très vite lors de notre observation en dynamique que le cheval marche au pas d’un pas ample et pose franchement le pied talon en premier et au trot il semble plus délié et fait moins « trottinette ».

Conséquences sur la mobilité globale du cheval

         Si l’on considère que Le poids du corps du cheval se répartit avec un appui de 65% sur les antérieurs. Nous aurons donc par exemple pour un cheval de 350 Kg, une répartition de 227 Kg sur les antérieurs et 123 Kg sur les postérieurs. Le poids sur un antérieur sera de 113.5 Kg. » (Pascal EVRARD)

         Etant donné que le confort du pied est amélioré, les pressions et les tensions diminuées et que
la mobilité du membre antérieur est plus facile, la mobilité globale du cheval s’en trouvera également améliorée. On permet au cheval grâce à la ferrure rolling de mieux gérer la masse répartie sur ses antérieurs sans qu’il soit obligés de compenser de quelque façon que ce soit par d’autres structures de son organisme (tendons, rachis, bassin, jarret...). Nous aurons donc devant les yeux un cheval qui se déplace
(si l’arrière main est saine) de façon harmonieuse avec des allures souples et plus déliées qu’auparavant, « l’unité du corps » prend toute sa signification.



 

Conclusion
rôle de l’ostéopathie et du praticien

         Notre rôle est de considérer le cheval dans son ensemble et de lui apporter le plus de confort possible dans sa vie au quotidien. L’ostéopathie permet au cheval à qui l’on a changé sa ferrure standard pour une ferrure rolling d’aider son corps â retrouver rapidement son « unité ». C’est-à-dire que pendant tout ce temps où le cheval aura travaillé avec une ferrure simple, il aura installé certaines compensations pour pallier au manque d’aisance qu’il pouvait avoir lors du départ du pied.

         Ce manque d’aisance peut très bien ne pas se voir à l’œil nu en dynamique, mais le praticien ostéopathe doit au moins le « voir » au bout de ses doigts. En effet les compensations qu’aura développé le cheval pour s’adapter au retard de break over - peuvent être multiples comme le posé du pied au sol pas sur les talons en premier, les mollettes articulaires ou tendineuses, des tendons gras, la restriction de mobilité des grands sésamoïdes, l’ossification des fibrocartilages qui se traduit par une restriction de mobilité de ceux-ci, le blocage de l’os pisiforme, une phase antérieure de la foulée raccourcie donc une restriction de mobilité de l’épaule pouvant entraîner un garrot figé.
         Bien sûr nous n’aurons pas forcément toutes ces compensations en même temps, et chacune d’entre elle n’est pas obligatoirement liée à une ferrure mal adaptée. Au praticien d’avoir le recueil des commémoratifs le plus exacte possible, d’avoir fait une bonne observation palpatoire et dynamique ainsi que ses testings pour valider son diagnostique.
         Il est alors temps de manipuler le cheval à condition bien sûr que le propriétaire fasse venir le maréchal dans la foulée pour changer de ferrure.

         Il était important dans cette étude de détailler l’anatomie et la biomécanique du pied et du membre antérieur afin de bien assimiler pourquoi le corps va mettre en place ces verrous suite à un mauvais départ du pied et donc de comprendre plus facilement comment les manipulations qui vont être pratiquée selon les zones plus ou moins verrouillées vont permettre grâce au système nerveux central la transmission « d’informations positives » par le biais de sécrétions d’hormones qui vont informer le cerveau que cette zone n’a plus de raison d’être en position d’autoprotection donc parfois en souffrance. Le système nerveux central va donc renvoyer l’information par le biais du système nerveux autonome qu’il peut à nouveau restaurer l’homéostasie dans cette partie du corps.
         Ainsi les manipulations ostéopathiques vont permettre une régulation de toutes les fonctions du corps en tendant à se rapprocher le plus possible de l’unité parfaite du corps. On retrouve une circulation du sang normale, donc un meilleur apport nutritif ainsi qu’une meilleure évacuation des déchet
; cela entraîne une meilleure qualité des tissus mous ,et du liquide synovial (disparition progressive des mollettes, tendons plus secs, articulations plus souples et amortissantes...) De même, les nerfs de ces régions en dysfonctions se trouvent à nouveau détendus et peuvent transmettre correctement toutes les informations liées à la proprioception et à la locomotion elle-même ( grâce à la manipulation du pisiforme ou des grands sésamoïdes par exemple). Mais dans ce cas bien précis, nous ne sommes pas tout seul et du travail du maréchal dépendra le bien être total du cheval et par là même l’efficacité dans le temps des soins prodigués par l’ostéopathe.

Mieux vaut « ferrer Rolling»

         La conclusion de ce mémoire montre que sur bien des points la ferrure rolling est bénéfique pour les différentes structures du membre antérieur du cheval. Ainsi donc, en bonifiant la structure du membre antérieur, le fer rolling améliore sa principale fonction : la locomotion.

         Cette étude montre que cette ferrure respecte également dans son ensemble les principes fondamentaux de l’ostéopathie bien que certains chevaux supportent plus ou moins bien les artifices que l’on ajoute au fer que ce soient les pinçons latéraux au même titre que les clous d’ailleurs ; mais ce n’est pas pour autant qu’il faille incriminer le rolling.

         En effet, cette étude semble montrer que le fer rolling ne présente aucune contre indication vétérinaire aux pathologies d’ordre mécanique : même quand on bloque l’enfoncement de la pince par la couverture et que l’on favorise celui des talons pour des lésions suspensives proximales, ou alors pour des fractures des processus palmaires où l’on adapte un fer à planche où l’on dresse 2 pinçons en talons pour bloquer le jeu du pied et bien l’effet rolling reste tout de même favorable.

         D’ailleurs ce principe du rolling est également repris par le docteur Nathalie Crevier Denoix dans le concept de la dynamique en statique sous la forme d’un fer en « coquille de noix) avec un relevé de pince et un relevé d’éponge plus ou moins accentué pour soigner notamment les pathologies liées aux troubles vasculaires comme la fourbure. Alors pour le bien être de nos compagnons les chevaux, mieux vaut ferrer rolling !

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         Ma conclusion: la ferrure rolling a prouvé son intérêt et ce mémoire en fait une synthèse tout à fait intéressante pour ceux qui n'ont pas encore abordé cet aspect de la ferrure. Mais mon propos veut dépasser ce cadre et je me pose encore la question: où dans ce cas précis,  se situe la frontière entre le vétérinaire et l'ostéopathe?

         J'avoue ne pas la discerner, et les conseils comme les diagnostics du vétérinaire appuyés par de l'imagerie médicale orienteraient bien plus surement le propriétaire du cheval. Le rôle et les conseils d'un maréchal associé aux préconisations du vétérinaire équin sont pour moi la bonne démarche. Bien évidemment le cheval compense et que signifie "voir au bout des doigts",  "palpations"  … si ce n'est prendre le rôle du vétérinaire ?

         Mais ce n'est que mon avis … JCG

 

http://www.label-marechalerie.fr/dyn/news/docs/docnews169.pdf

http://www.cavadeos.com/download/MARECHALERIE266.pdf

(*) http://www.classiclinkltd.com/memoires/MM-0491.pdf

 


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