Article proposé par , paru le 16/09/2010 08:28:07 Rubrique : Coup de coeur, lu 3577 fois. 3 commentaires |
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Le 15/09/2010
Épicerie-roulotte. Une affaire qui roule en Morbihan
L'idée lui trottait dans la tête depuis belle lurette: conjuguer son métier d'épicière de proximité avec sa passion pour les chevaux. Pari tenu: Violaine Frappesauce sillonne trois fois par semaine la campagne de Pluherlin aux commandes de son «Équicerie», une épicerie roulotte tirée par Stourm, son cheval de trait.
Comme tous les mercredis à 13h30, Violaine Frappesauce part chercher Stourm, son cheval de trait, dans un champ situé à quelques centaines de mètres de son épicerie. Sans oublier les carottes «pour bien démarrer cet après-midi de travail». Car le jeune postier breton de 4 ans va devoir sillonner une quinzaine de kilomètres sur les routes de campagne, entre Pluherlin et Rochefort-en-Terre, à la rencontre d'habitants un peu isolés, attelé à l'«équicerie» de Violaine. Traduisez: épicerie ambulante. Une idée originale que la responsable de la supérette du bourg de Pluherlin, adepte des transports doux, a élaborée il y a deux ans: «Quand j'ai repris il y a cinq ans la boutique, j'avais en tête de dynamiser le commerce de campagne. Je me suis lancée dans les livraisons à domicile à vélo avec une petite carriole. Et puis comme je faisais également du cheval, la perspective de livrer en roulotte m'a paru sympa!», raconte celle qui propose désormais les mêmes produits (bio pour la plupart) que dans son magasin. L'idée était donc née.
La roulotte fabriquée sur mesure
Mais la jeune maman, originaire de Questembert (56), ne souhaite pas faire les choses en dilettante. Elle suit une formation d'une trentaine de jours auprès de l'association morbihannaise TroCoet pour obtenir son diplôme de «meneur-accompagnateur en tourisme équestre». Ne lui reste plus qu'à acquérir le cheval. C'est chose faite en octobre dernier avec l'achat de Stourm (combat en breton), qu'elle a dû dresser à l'attelage. Et bien sûr la roulotte qu'elle fait fabriquer sur mesure en Pologne. «Il me fallait des dimensions précises, un poids relativement léger et des éléments bien spécifiques pour pouvoir rouler», commente Violaine. La roulotte possède donc un élément réfrigéré pour les produits frais, des freins à disques, un gyrophare, des clignotants et des feux de position. En avril dernier, l'épicière part arpenter les circuits pour ses tournées. «J'ai roulé pendant plus d'un mois sans marchandises avec Stourm pour qu'il prenne ses repères et surtout pour lui éviter les coins trop pentus! Histoire de ne pas trop le dégoûter dès le départ», se souvient-elle. Car le jeune postier breton, qui n'a pas encore atteint sa pleine capacité musculaire, ne peut tracter qu'une fois et demi son poids, soit 1,2 tonne.
Un brin de causette avec les habitants
Une fois brossé, nettoyé et paré de son harnais, ses cloches (protections des sabots arrière) et sa sellette, Stourm prend place devant l'attelage pour un départ à 14h. Prêt pour une balade de plus de quatre heures sur le circuit «sud» du mercredi. «J'ai établi trois parcours différents correspondant aux tournées du lundi matin (en été), du mercredi et samedi après-midi (d'avril à octobre). Ce qui me permet d'aller à la rencontre de davantage d'habitants le plus souvent âgés et isolés dans des petits hameaux. Le cheval attire la sympathie et Stourm a souvent permis de créer un lien et d'engager la conversation». L'«équicerie» s'arrête également à Rochefort-en-Terre où aucune épicerie n'est présente. Sur les routes depuis un peu plus de trois mois, l'attelage est attendu avec impatience par les riverains à heure fixe pour quelques petites courses et «surtout pour un brin de causette». Pari réussi pour Violaine: en quelques mois, son «équicerie» s'est fait un nom et roule plutôt bien.
Pratique
Équicerie de Violaine Frappesauce, 56220 Pluherlin. Tél.: 09.63.02.18.44.
Source/Virginie Lacaze/Le Télégramme : www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/index_bretagne.php