Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 21/06/2010 16:04:22 Rubrique : Reportages, lu 1371 fois. Pas de commentaires |
|
Les leçons d’Altenfelden
L’attelage au pays de Sissi n’a rien de baroque. Altenfelden reste Altenfelden même avec un temps exécrable comme nous venons de le vivre. Etonnant concours auquel rien n’est à reprocher sur le plan sportif, mais tellement décalé entre le plateau des meneurs présents et le reste du concours qui ne doit sa réputation qu’à son extrême convivialité et simplicité, pour un international d’un très bon niveau.
Nos organisateurs, Saumur et Conty en tête, n’ont rien à envier sur les plans organisationnel et structurels mais voilà … suivez le Danube de l’Allemagne à l’Autriche ajoutez y la culture polonaise les racines de l’attelage se trouvent là et ce n’est pas près de changer. A Altenfelden toutes les nations se comprenne : les scandinaves qui sont venus en grand nombre, les polonais, les hongrois, les slovaques les tchèques et les suisses… non décidemment l’attelage n’est pas une discipline « latine ». Elle ne le sera pas encore pour longtemps à en juger par l’émergence des pays d’Europe Centrale. Ces derniers annoncent avec leur entrée dans l’UE et l’économie de marché une relance du sport d’attelage : « je ne regrette pas d’être venu car on sent bien que les choses évoluent » me confiait l’un de nos champion présent. Je suis bien d’accord avec cette analyse.
L’attelage français va encore une fois devoir réagir vite pour ne pas se trouver distancé comme on l’a connu par le passé. La présence de notre Direction Technique sur quelques concours étrangers serait bénéfique afin de mesurer le niveau international et ses orientations. Il va falloir trouver les recettes pour résoudre l’équation qui nous est posée : comment faire vivre nos concours nationaux et internationaux en conservant le lien avec le reste de l’Europe ? le seul moyen pour le moment est de laisser nos meilleurs attelages suivre le mouvement en s’expatriant. Les victoires françaises sont autant de publicité pour nos organisateurs de CAI. Faire aussi que notre Règlement soit comme le reste de l’Europe et le Règlement FEI, adjoindre les Championnat de France aux CAI français car nos meneurs ne peuvent courir plusieurs lièvres à la fois. Les autres pistes sont facilement imaginables il faut attirer les étrangers : faire de Neewiler une grande rencontre internationale, avoir tous les ans une épreuve majeure sur un concours français, Jeux Equestres Mondiaux, Championnat du Monde et Coupe Alpes et Danube.
La Normandie sera présente en 2014 avec les JEM et Conty 2011 aussi avec le Championnat des paires. On est donc dans le coup, mais il faut essayer de faire plus encore. : les dotations et les choix des jurys sont également très importants aux yeux des meneurs étrangers. Faire des économies de ce côté-là, c’est se couper l’herbe sous le pied.
Côté Equipes de France
« Une ambiance remarquable, des écuries aux résultats pendant toute la semaine », tels ont été les mots de l’entraineur national. Dans les écuries le tempo est donné par Caroline et Guillaume, la première faisant germer une chorale française durant les soins aux chevaux, Guillaume et son humour décalé fait des ravages. La contagion de la bonne humeur ça s’installe vite et c’est très bien. Côté meneurs, solidarité, soutien et débriefings positifs, rien à changer dans l’état d’esprit. Le staff à été présent et efficace, assistance permanente du véto Patrick Thiriez, commentaires avisés de Pierre Cazas qui a ajouté a tout cela un lien avec le secrétariat du concours et le paddock français.
Côté concours
Les résultats parlent d’eux-mêmes, Altenfelden 2010 a été un bon cru. François Dutilloy 3 ème et Gérard Dupont 6 ème qui laisse passer de peu la meilleure maniabilité de la catégorie, c’est bien. Ils partiront ensemble pour la Coupe Alpes et Danube.
François Dutilloy
Un lot de satisfactions et de déceptions chez nos « Teams » puisque c’est l’expression consacrée partout en Europe, mais se plaisait à dire Jacques Tamalet « je n’ai jamais eu une telle équipe à 4 chevaux ».
Ah la belle équipe ! Au bilan Stéphane Chouzenoux sans son étourderie à la maniabilité terminait sur le podium, Fabrice Martin est 4 ème derrière la paire suédoise Personn et Eriksson et Mark Weusthof, excusez du peu ! Reste à régler le problème du dressage, qu’un nouveau cheval irréprochable au demeurant sur l’épreuve n’a pu combler.
Thibault Coudry 6 ème pas encore tout à fait remis de la naissance de Juliette utilisait un nouveau cheval sur le marathon, et Pierre Jung en progrès certains se classe à la 10 ème place.
Stéphane Chouzenoux dès le dressage accroche les meilleurs étrangers, confirme les bons marathons de Conty et de Windsor. Il faut vite oublier l’étourderie sur la maniabilité.
.
le podium du marathon
Stéphane sort d’Altenfelden avec sa 3 ème performance pour Lexington, Fabrice sa 2 ème sans toutefois avoir rempli le contrat « dressage ». Thibault pour 1 balle de trop à la maniabilité laisse échapper sa première perf. Autant dire que si pour Stéphane tout est « dans la boite », le voyage de Lexington est très compromis pour Thibault et Fabrice car ne reste au programme que le CAIO d’Aix la Chapelle et le CAI de Lahden. Ca ne change rien à la motivation des 3 compères qui se sont juré de réaliser une belle prestation dans ce qui est « la Mecque des Sports Equestres », Aix la Chapelle.
Comme annoncé Félix Brasseur viendra y prendre contact avec l’Equipe de France pour une expertise et plus, pourquoi pas. C’est une piste de progrès intéressante, elle arrive sans doute un peu tard, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. En attendant il y a 1 mois pour se refaire une santé et améliorer ce qui peut l’être. Il suffit parfois de peu de choses dans le sport de haut niveau entre le succès et l’échec, et c’est souvent dans la tête que se trouve la solution.
Mais tout cela n’est que mon avis.
JCG