Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 19/03/2012 07:46:58
Rubrique : Interviews, lu 4801 fois. 2 commentaires
Partager

Portrait d'Olivier Gagneux, un groom en ''or''


 

  OLIVIER GAGNEUX

 

      Olivier est un groom en "or" à 2 titres. Il est d'abord  un groom Champion du Monde par Equipe à Jarantow avec l'attelage d'Anne Violaine Brisou, il est ensuite un coéquipier modèle, toujours disponible, socialement très agréable à vivre, et sportivement très performant sur le marathon. Mais revenons aux sources ...

        Le jeune Olivier est envoyé à 7 ans au Poney Club "la Bricole Nanteuillaise" par ses parents "pour y faire du sport". La Bricole Nanteuillaise était tenue par Mme Vantroy qui a été l'importatrice de la race des poneys Dartmoor en France. A cette époque les "Poney Club" n'existaient pratiquement pas en France, et le futur meneur et groom a du passer un examen d'entrée avant d'être accepté... une situation irréaliste aujourd'hui ! Il va y pratiquer le complet, et même participer au Championnat de France à Fontainebleau. Devenu trop grand pour monter les Dartmoor, il glisse à 14 ans vers l'attelage alors pratiqué par Emmanuel le fils de Mme Vantroy. De groom il apprendra à manipuler les guides et fera même quelques concours dans les années 1987 et 1988 avec Gédéon !

Olivier et Gédéon poney Darmoor

     Il accompagne Emmanuel Vantroy sur les concours

A Saumur en 1986, avec Emmanuel Vantroy

Arrive ensuite l'attelage à 2 poneys  toujours avec des "Dartmoor" et sera Champion de France de la seconde catégorie de l'époque (les amateurs d'aujourd'hui), à Bagnoles de l'Orne, devant 2 meneurs qui feront aussi leur chemin, Jean Pierre Brisou et Patrick Selle! "Les années où l'on roulait en marathon, on s'éclatait en maniabilité et où l'on dressouillait !"

      Trop mordu par l'attelage, Olivier vend sa voiture automobile pour acheter des poneys et décide de faire une carrière dans les chevaux. Un choix s'offre à lui, être groom chez Sanudo ou bien entrer en formation au Val de Selle qui était à peu près la seule école d'attelage en France. C'est cette dernière option qui emporte son choix. Il y restera 2 ans. " J'étais un inconditionnel de François Dutilloy . De plus aller au Val de Selle c'était absolument formidable, un peu comme si vous proposiez à un cavalier d'entrer à Saumur. C'était une chance de pouvoir travailler avec Allain Houard et Philippe Gratepanche. J'ai appris beaucoup et comme je dis souvent , je n'ai pas fait mon service militaire, mais j'ai fait le Val de Selle !  François est devenu un ami. "

     Il prépare ainsi son monitorat aussi bien à cheval que dans la voiture d'attelage.

      Olivier groomait aussi bien François que Philippe à l'entrainement mais aussi Allain Houard qui menait en concours à ce moment là. Avec François il a connu ses premiers concours internationaux.

      Un peu plus tard la famille Vinck et Frédéric Flanquart vont lui confier des paires de poneys

Etretat avec les poneys de Frédéric Flanquart

      Puis c'est le tour de Patricia Nijdam de lui confier des chevaux polonais, mais c'est avec Bamba qu'il trouvera le plus de plaisir. Ce sera aussi sa  première expérience de travail d'un cheval en étant responsable des opérations.

A Chablis avec un cheval polonais de Patricia Nijdam

Avec Bamba à Evreux

      

      Ce sera ensuite un certain Tonton qui va lui confier une paire de chevaux lipizzans à laquelle viendra se joindre un très bon cheval polonais, aussi noir que les lipizzans sont blancs.

Sully sur Loire, ça déménage !

      Olivier progresse et marque les esprits. Une première place en dressage, un très bon marathon qu'il ne pourra terminer, le flot de guide se prenant dans les roues sur le dernier obstacle, une maniabilité sans faute, c'était à Sélestat sous les yeux de Jacques Tamalet l'entraineur national. Ce dernier va l'inclure dans l'équipe qui part à à Greven en Allemagne pour la Coupe Alpes et Danube. C'est un souvenir qu'Olivier affectionne. Sans sa pénalité d'un point sur la phase de pas il terminait second du marathon. Il a été le meilleur français sur cette épreuve. Il recevra les honneurs des autres compétiteurs classés, comme c'est l'usage en Allemagne.

     Il se frotte aux meilleurs sur d'autres internationaux, comme à Wachtebeck ou a Conty....

 

Wachtebeck

Conty

     Olivier est un des meneurs les plus courageux qui soient je peux en témoigner. Mais il y a des situations qui pèsent et qui deviennent insupportables. Responsable dans un groupe de presse, Olivier travaillait de nuit et rejoignait les écuries des lipizzans distante de 40 km après le travail pour l'entrainement des chevaux. Ceux qui connaissent le Tonton et ses exigences comprendront que la charge était lourde et la fatigue de plus en plus pesante sur les épaules du meneur. La collaboration a pris fin après 2 années, mais je crois que l'équipe avait un fort potentiel. Enfin ce n'est que mon avis ...

     Un bref retour aux écuries de Patricia Nijdam pendant une année et puis vient la proposition d'Anne Violaine Brisou d'intégrer Chantilly Attelage pour lui servir de groom. Il a fait à ce jour 3 championnats du monde avec la meneuse cantilienne, Pratoni avec Boy des Combes ...

 

 

Pratoni: après l'arrivée du marathon il faut vite aller voir les autres concurrents...

... puis Jarantow avec Kephren de Messengy  où l'équipe de France monte sur la première marche du podium...

Anne Violaine, Olivier, Kephren de Messngy à Jarantow

.... et de nouveau Pratoni avec Kephren de Messengy. Le duo Anne Violaine - Olivier fonctionne à merveille. Inutile de rappeler les succès nationaux et internationaux du couple! Aujourd'hui Olivier s'investit dans Chantilly Attelage avec son monitorat en poche. Sa situation professionnelle s'est améliorée, il est plus disponible même si ce n'est pas toujours facile de tout concilier. Il participe au  travail des chevaux d'Anne Violaine et donne des leçons aux jeunes meneurs qui passent dans les écuries de Chantilly. Un vrai statut de "partenaire d'entrainement" comme on le voit.

      "Anne Violaine est ma meilleure amie, on se connait par coeur, les automatismes sont là et la confiance entre nous est absolue". 

      Pour être Olivier il y a des conditions pour être un bon groom: "il faut être avant tout passionné, il faut collaborer au travail des chevaux, avoir fait de la compétition est un plus et surtout avoir un très bon relationnel avec son meneur. Savoir gagner ensemble et perdre ensemble est fondamental. Sans doute que l'une de mes qualités est de savoir dédramatiser les moments faibles que l'on peut avoir dans l'équipe.   

La Paris'Cup, c'est l'occasion se travailler en s'amusant

    

      "Prochaine étape le CdM de Lezirias, la course à la sélection débute à Lignières, nous avons aussi des jeunes à sortir pour préparer l'avenir".

Olivier a aussi un espoir, devenir coach et entraineur d'une équipe de jeunes, il y a sans doute du mimétisme derrière ce souhait, la proximité de Jean Pierre Brisou doit y être pour quelque chose!

    Ce que pense Anne Violaine Brisou de son groom : " l'attelage m'a apporté avant tout en la personne d'Olivier un ami. Sa grande qualité est de toujours positiver en toutes circonstances, et c'est quelqu'un de très sain dans ses relations humaines. Son investissement dans le travail des chevaux m'est précieux, il a aussi une excellente pédagogie avec les élèves de Chantilly Attelage. AVB "

JCG

 

 


  Commentaires
-Très intéressant... par Mdp (20/03/2012 09:27:17)
... de découvrir les multiples facettes d'Olivier, qu'on croise sur bcp de concours sans savoir "tout ça" ! Bravo pour le parcours réalisé et bonne chance pour les belles échéances à venir.
-Que de souvenirs... par Boreal (20/03/2012 20:30:12)
... Avec olivier ! J'ai eu aussi la chance de l'avoir comme co-équipier ! Nous avons appris à siffler ensemble ... Quel fou rire ! Il comprendra ... Olivier sait faire son travail sérieusement sans se prendre au sérieux , il est toujours fidèle à lui-même , impossible de stresser quand il est la ! Il est un élément essentiel à la réussite d'une équipe .