Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 07/11/2009 13:51:51 Rubrique : Vétérinaire-Santé, lu 2554 fois. 3 commentaires |
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L'Ecole Nationale d'Equitation (ENE) et le Lehndorff Institut (Allemagne) ont collaboré a une expérience sur le stress subit par les chevaux durant les transports.
L'expérience a été menée durant le voyage des chevaux du Cadre Noir de Saumur au gala de Neustadt sur un effectif de sept chevaux.
Le Lehndorff Institut a réalisé des examens sur des prélèvements de salive et de crottins effectués au cours des 2 jours précédant le transport, ainsi que pendant les 2 jours de transport aller-retour, au cours des 7 jours à Neustadt et les 3 jours qui ont suivi l’arrivée à Saumur.
Hormone du stress
"Les chevaux étaient également équipés de cardio-fréquencemètre pour mesurer le rythme cardiaque. Le stress a été évalué en fonction de la quantité de cortisol mesurée dans la salive et le crottin ainsi que la variabilité de la fréquence cardiaque. Le cortisol est une hormone qui, entre autres, gère le stress. Sa présence en quantité supérieure à une valeur seuil est le témoin d’un stress.
Les résultats mettent en évidence qu’un transport routier de deux jours pour des chevaux expérimentés conduit à une sécrétion de cortisol et à des changements de fréquence cardiaque, deux indicateurs de stress. Les chevaux ayant déjà voyagé, anticipent le départ : la préparation du transport provoque déjà une sécrétion de cortisol.
Ce stress est plus important le premier jour de transport et il est fonction de l’expérience des chevaux. Les transports répétés sont ainsi vécus comme de moins en moins stressant pour les chevaux. Le transport a un effet stressant « mais sans effet prolongé », conclut l’étude. La prise en compte de ces données est importante dans le cadre de la préparation sportive « puisque ces dernières démontrent que le transport peut avoir un impact sur le degré de stress du cheval avant l’effort ».
Communiqué ENE
Quelques conseils:
- voyager de préférence sur les autoroutes.
- maintenir une vitesse inférieure à la normale pendant les premiers kilomètres, le temps que les chevaux "prennent " leur place et s'acclimatent.
- anticiper les freinages et les tournants, avoir une conduite souple.
- aérer le camion en ouvrant les fenêtres.
- proposer de l'eau et nourrir (foin et alimentation si accepté) durant les longs voyages.
- faire régulièrement des arrêts, même de quelques minutes toutes les 2/3 heures
- avoir une caméra vidéo ou un passage vers les chevaux pour assurer une surveillance régulière.
- aborder les ronds points à vitesse très réduite de manière à ne pas bousculer les chevaux d'un côté à l'autre.
- se rappeler que l'on peut "ruiner" un long voyage bien effectué pour le confort des chevaux, par une conduite non appropriée sur les derniers kilomètres sur une route nationale ou départementale…
- les chevaux ne sont jamais responsables … partez plus tôt si besoin !
- enfin, une expérience qui vous fera prendre conscience de l'incommodité du transport pour un cheval: prenez donc sa place et demandez à un ami de conduire le camion ou le van sur 50 km… c'est radical pour changer de conduite!