L'Attelage Français - Le fouet de postillon

Article proposé par Arba, paru le 22/05/2008 09:23:43
Rubrique : L'attelage de Tradition, lu 5152 fois. 5 commentaires

Le fouet de postillon

FOUET D’ATTELAGE EN POSTE

Accessoire indispensable au personnage : Véritable prolongement de son bras droit, fermement assuré par sa dragonne, le postillon le fait claquer à tout propos avec une grande virtuosité et le plus fort possible.

Il sert, à stimuler les chevaux, à écarter les chiens agressifs ou encore à se défendre, le postillon n’étant pas en principe autorisé à porter d’armes. On connaît cependant des fouets dont la poignée supporte une dague et le Musée de l’Armée à Paris possède deux manches de fouets de postillon, dont la poignée est munie d’un pistolet.

Le fouet de postillon a un manche court, 0,80m à 1,20m, de bois dur ou de micocoulier parfois tressé, laqué ou recouvert de cuir ; sa poignée porte une solide dragonne, un culot de laiton ou d’argent la termine à sa base, un anneau métallique est fixé à son extrémité et supporte la monture.

La monture, très caractéristique, mesure 1,20m ou plus. Large, constituée d’une tresse trois brins ronds de cuir blanc, parfois de 6 brins torsadés, elle se termine par une langue de cuir plat qui porte la mèche de fil a fouet nécessaire au claquement.

Sur le corps de la monture on note toujours 3 gros nœuds « de capucin » régulièrement espacés, formés du même cuir rond de couleur blanche.

Aux grandes occasions le fouet était décoré sur son manche par des pompons de laine de couleur rouge.

Le fouet est aussi couramment utilisé pour « parler » à ses collègues avant l’arrivée au relais. Grâce à un code bien défini, le postillon fait savoir combien de chevaux doivent être changés ; si les services du maréchal ferrant sont nécessaires et surtout, annonce la façon dont les passagers qu’il mène vont « payer les guides », redevance obligatoire à chaque relais :

- 1 coup timide indique des passagers « chiche-face», payant « à l’ordinaire » et peu dignes d’intérêt ;

- 2 coups plus discrets disent : les guides payées « à la normale » ;

- 3 coups bruyants annoncent que les guides sont largement payées « à la Milord » !

Ces indications conditionnent bien entendu la chaleur de l’accueil à l’arrivée et l’amabilité du postillon suivant.

Musée de la Poste –Paris-

FOUET d’ATTELAGE à la d’AUMONT

Pour les attelages de gala en d’Aumont (4 chevaux) ou demi d’Aumont (2chevaux), les postillons utilisent des fouets très particuliers. Il s’agit en réalité d’une longue cravache de 1,50m hors tout, en général luxueuse, comportant une poignée décorée, un manche recouvert, une monture à corps central renflé et une mèche de soie tressée.

L’ensemble a pour âme une longue tige cylindrique de fanon de baleine, souple et imputrescible, de diamètre décroissant de haut en bas. Le fanon est visible en plusieurs points du manche entre les riches décorations. La poignée de 25cm est gainée d’un tressage de fil de lin écru (réalisé en macramé), présentant des figures géométriques en relief : losanges, spirales, torsades …Un gros culot de métal doré, ciselé de rinceaux de feuillages, fleurs et coquilles, termine la poignée. Quatre viroles dorées, en relief et ciselées sont régulièrement reparties sur le manche.

La monture est de cuir blanc ou de cordelette de lin tressé 8 puis 6 puis 4 brins, qui vont constituer 3 tresses enroulées sur elles mêmes puis se terminer par une mèche de cuir blanc tressé et un lacet de soie rouge.

La partie médiane de cette monture montre un renflement caractéristique et les différentes parties de l’ensemble sont séparées par de nombreux petits bonnets turcs.

Lorsqu’il n’est pas en main, ce fouet est glissé obliquement sous le grand panneau de gauche de la selle de postillon.

En Grande Bretagne et aux Pays Bas, les postillons de d’Aumont utilisent des fouets de facture comparable, un peu moins luxueux, qu’ils tiennent repliés, la partie terminale de la monture en main (souvent attachée de nos jours !). Le corps de la monture formant alors un col de cygne élégant, les viroles sont nombreuses, d’or ou d’argent.