![]() | Article proposé par JeanClaudeGrognet, paru le 09/09/2017 07:46:31 Rubrique : Reportages, lu 1239 fois. 6 commentaires |
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ARNAC POMPADOUR
Dimanche 03 septembre 2017, 07h00
Après avoir passé la journée du samedi à peaufiner les derniers détails de la préparation de notre concours avec les membres de Pompadour ATTELAGE et les bénévoles venus nous aider, j’arrive sur le terrain fermement décidée et convaincue que cette journée va bien se passer.
07h30
Arrivée des bénévoles, qui ont été informés de leur mission à l’avance, il n’y a plus qu’à les répartir sur le terrain.
Tout est prêt, premier concurrent prévu à 08h00.
Je suis prête également ; ma mission : présenter les attelages au micro et tenter d'animer cette journée de compétition !
08h00
Les Jeunes chevaux 1ère année entrent en piste, suivis des Club Élite.
Pas de public pour l’instant, je me contente d’annoncer les concurrents.
La piste est tirante mais le passage régulier du tracteur nous sauve d’une catastrophe…
11h30
Le public, habitué à venir se promener au haras, commence à arriver. Les jeunes chevaux 2ème année laissent la place aux amateurs 2 solo.
De mon côté, j’essaie de distiller quelques informations utiles au micro à destination du public, mais le temps me manque. J’hésite à continuer pendant les reprises mais cette pratique n’étant pas habituelle, je m’abstiens même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Du coup un petit groupe de spectateurs se forme autour de moi afin de comprendre ce qu’ils voient. Je leur explique hors micro le principe d’une reprise de dressage, ce que les attelages doivent réaliser, ce qui est noté par les juges, tant au niveau de l’attitude des chevaux que de celle des meneurs, l’importance de la précision des tracés et de la réalisation des figures (d'où la présence de lettres autour du rectangle), etc.
À aucun moment je ne me risque à émettre un quelconque jugement, je reste sur des commentaires d’ordre général qui je m’en aperçois, intéressent les quelques curieux regroupés autour de moi. Certains se prennent au jeu d’attendre le concurrent suivant pour voir si telle ou telle figure sera mieux réalisée, plus précise, et du coup ils restent au bord de la carrière. Intéressant…
Malheureusement je ne partage cela qu’avec une poignée de spectateurs. Ceux qui ne m’ont pas approchée restent dans l’incompréhension et passent leur chemin, ce que je peux comprendre. Rien ne ressemble plus à une reprise de dressage qu’une autre reprise lorsque l’on n’en saisit pas les tenants et les aboutissants.
Sur la carrière nous assistons à quelques dressages corrects.
La matinée de dressage se termine à l’heure. Tout s’est bien passé mais je reste pour ma part sur une impression mitigée du fait de n’avoir pas pu expliquer aux spectateurs ce qu’ils regardaient. J’aurai aimé pouvoir en intéresser davantage, et pas seulement les quelques uns qui s’étaient réunis autour de moi pour avoir des explications hors micro.
Plusieurs questions se posent : est-ce-que cela gênerait réellement les meneurs ? Y-a t’il un élément du règlement qui interdit de commenter les dressages (et j’ai bien dit « commenter » dans le sens d'expliquer, ce qui pour moi est totalement différent de « juger ») ? Cela gênerait-il d’ailleurs plus les meneurs ou bien les juges ? …
Pourquoi pas, lors d’une prochaine édition, poser la question aux premiers concernés : les meneurs ? En leur expliquant que l’enjeu est de ramener du public autour de l’attelage, d’intéresser les spectateurs à ce qu’on leur présente et de faire vivre notre discipline autrement que par un groupuscule de passionnés, toujours les mêmes que j’adore et dont je fais partie, mais qui ne font vivre l’attelage qu’au travers de leurs propres yeux et qui n’aident en rien à accroître la popularité de notre beau sport.
14h30
La maniabilité combinée promet de beaux passages : un parcours assez technique concocté par notre chef de piste, mais pas éprouvante pour les chevaux. Il y a de la place, les obstacles sont ouverts, seules les trajectoires obligeront les meneurs à rester concentrés et à soigner leurs courbes.
Le programme débute par une ouvreuse, opportunité pour moi d’expliquer le parcours aux spectateurs venus plus nombreux que le matin et installés dans la grande tribune.
Cette opportunité est avortée... Il y aurait pourtant tellement de choses à expliquer : barèmes, points de pénalité, spécificités des voitures de marathon, tenue et équipements des meneurs et de leurs chevaux,...
J’annonce donc simplement les concurrents et les résultats dans le court laps de temps entre chaque attelage.
En fin d’épreuve, pour le passage des amateurs et sous l’impulsion du directeur du haras Olivier Legouis, présent avec nous dans la tribune du jury (et que je remercie infiniment pour cette initiative), je suis autorisée à faire participer le public en les invitant à applaudir et encourager les concurrents lorsqu’ils passent dans les 2 obstacles de marathon. L’initiative plaît, le public réagit bien lors du passage des 5 derniers concurrents, mais cela se termine trop vite.
17h15
Remise des prix sous le soleil, plaques, flots et lots pour tous les participants.
Globalement cette première édition du concours d’attelage au Haras national de Pompadour est une réussite.
La grande piste de la maniabilité se révèle parfaitement adaptée, elle a tenu 20 parcours sans bouger, y compris dans les obstacles de marathon.
Tout le monde à l’air satisfait de l’organisation, meneurs, officiels, hôtes.
Cette journée me semble malgré tout en demi-teinte : une réussite du point de vue du milieu de l’attelage (site, organisation, accueil , gestion du déroulement de la journée) mais un trop faible impact sur le public. Nous avons la chance de disposer d’un site qui organise régulièrement des manifestations équestres et les habitants des alentours ont l’habitude de venir s’y promener.
Malgré tous ces éléments favorables (y compris la météo), le public ne s’est pas déplacé en masse, et ceux qui sont venus n’ont pas saisi tout ce qu’ils ont vu, voire se sont ennuyés.
Alors quelle solution ? Comment faire venir les spectateurs sur nos concours d’attelage ? Car pour nous l’enjeu est là. C’est bien sûr important de se préoccuper des attelages et de faire venir et revenir les meneurs sur les terrains de concours, mais je pense que nous restons trop entre nous. Les habitudes trop bien ancrées nous font oublier que ce qui fait vivre un sport, au-delà de ses pratiquants, c’est le public et l’image qu’il a de notre discipline, image encore trop poussiéreuse de nos jours (pour beaucoup de novices l'attelage n'est pas un sport mais un simple loisir).
Je n’ai pas de solution à l’heure actuelle, quelques idées, quelques pistes mais ce n'est que le début d'une longue réflexion que nous devrons mener tous ensemble, pour continuer à faire évoluer notre sport en le faisant découvrir au plus grand nombre.
Delphine CHARLANNE