Article proposé par Heliosness, paru le 03/01/2017 09:23:13
Rubrique : Reportages, lu 1902 fois. 2 commentaires
Partager

WORLD CUP: ''M'enfin et l'arbitrage !?''


 

Dites-moi, si on faisait un petit point sur la coupe du monde ?

Mechelen, tous en scène avant la finale (capture d’écran)

Pas de trêves pour nos gladiateurs des temps modernes ! En effet, même pendant les fêtes de Noël et de la St-Sylvestre, la Coupe du Monde d’attelage s’est poursuivie en deux étapes : Londres avant Noël et Mechelen avant le Nouvel An. Ce qui porte à six le nombre de Legs effectués sur les huit devant servir à déterminer les six finalistes qui iront à Göteberg en Suède.

Les marathoniens Dobrovitz père et fils ont fini leurs 4 étapes puisqu’ils ont enchaîné Stockholm, Budapest, Genève et Londres au rythme d’une étape par semaine. Jozsef père est d’ores et déjà qualifié pour aller en finale avec son demi-nouveau team, très rapide, constitué à Budapest.

Seuls Georg von Stein et Edouard Simonet ont encore la possibilité de le devancer s’ils font respectivement 1er à Bordeaux et 1er et second à Leipzig et Bordeaux. Dans ce cas, Jozsef Dobrovitz serait quand même qualifié comme sixième finaliste. C’en est terminé en revanche pour son fils Jozsef junior.

 

G. von Stein à Mechelen (capture d’écran)

Rainer Duen ne peut plus être qualifié pour aller en finale car il concourra à Leipzig avec une Wild card, ce qui ne lui permettra pas de gagner de points. Or, avec un total de 7 points, il finira malheureusement bon dernier de cette saison d’indoors.

Bien qu’ils n’aient pas encore fait le plein de leurs participations, les trois médaillés de Breda sont également qualifiés pour aller en finale. Le seul qui soit susceptible de créer la surprise est le jeune Simonet s’il cartonne à Leipzig et à Bordeaux. Cependant, pour marquer 10 points à Leipzig, il faudrait qu’il batte Chardon, De Ronde, Voutaz et Timmerman, Exell et von Stein comptant, comme Duen, pour du beurre en raison de leur carton d’invitation. La chose sera encore plus difficile à Bordeaux où il sera confronté à Exell, Chardon, De Ronde et von Stein, le Français Benjamin Aillaud y étant seulement invité.

 

J. Voutaz à Mechelen (capture d’écran)

L’affiche sera donc à Göteberg :

Boyd Exell, Isjbrand Chardon, Koos De Ronde, Jozsef Dobrovitz, et deux de Jérôme Voutaz, Edouard Simonet, Georg von Stein ou Théo Timmerman. Mon cœur penche évidemment en faveur du Suisse et du Belge cependant que la qualité des attelages semble vouloir qualifier l’Allemand et le Suisse qui vont réellement très vite.

Légende du tableau : orange wild card, gris non-participation à l’étape. On n’additionne que les trois meilleurs résultats

Mechelen à la loupe :

Comme on peut le voir sur les captures d’écrans ci-dessous, Théo Timmerman aurait dû logiquement être éliminé lors de la première compétition, qui ne confère pas de points, puisqu’il n’a pas franchi la porte numéro 7 dont ses chevaux de droite ont renversé le cône de gauche, en passant à l’extérieur de la porte, dans le couloir entre les portes 7 et 11 (qui est le 3ème obstacle marathon).

Je suis étonnée que personne ne l’ait remarqué. Il a tout de même empoché une prime de 1.000 euros au lieu des 300 alloués au dernier si cette élimination avait été sonnée.

Sur une piste de 85 x 28 mètres, le chef de piste hollandais avait concocté un parcours fort sympathique, pas facile, rapide, qui nécessitait une très bonne anticipation.

Le Chef de piste néerlandais Jeroen Houtermann et son plan

Aucun concurrent n’a choisi les options qui figurent sur ce parcours hypothétique. Vous trouverez sur le plan ci-dessous les différentes options choisies par les champions. Les flèches au stylo représentent le parcours commun à tous, exception faite bien évidemment des incidents ; en bleu foncé la variante qui va de la porte 7 à la 8 = obstacle 2, en bleu ciel, le choix de Jérôme Voutaz dans l’obstacle 3 (porte 11) et en vert, le choix de Georg von Stein, Koos de Ronde et Glenn Geerts dans le 1er obstacle. Les portes les plus percutées furent la 7 et la 3 puis la 6 et quelques tombants dans les obstacles.

C’est Jérôme Voutaz, le Suisse aux jolies Franches-Montagnes qui a imposé son rythme lors de la seconde compétition. Il va très vite, il donne tout ce qu’il a et ses juments aussi. Il a débuté la coupe du monde avec le même team que celui qu’il avait à Bordeaux en février 2016. Puis il a remplacé une jument à Genève et une autre jument cette fois-ci à Mechelen. Il peut être satisfait. J’espère qu’il saura choisir les mieux disposées pour les compétitions de Leipzig. Peut-être serait-il judicieux qu’il ne prenne pas exactement les mêmes pour les deux compétitions puisque le règlement le permet. Seul lui peut savoir ce qui est le mieux pour gagner.

Lors des épreuves de cette étape belge, il est le seul à avoir choisi une option tout à main droite dans le troisième obstacle. Autant son premier tour semblait imbattable, audacieux, fluide, détendu, autant au deuxième round, il m’a paru crispé, moins confiant. Il a fait tomber une balle à chaque tour.

        

A gauche 1er tour, à droite 2d tour pour les 3 premiers et 1er tour pour les autres.

Boyd Exell semblait également beaucoup plus tendu lors de ce deuxième jour de compétition. Aurait-il eu des sujets de s’agacer lors des échauffements ? Il est étrange que les deux seules compétitions où il ait connu des difficultés attentionnelles soient celles auxquelles participe son plus grand rival, I. Chardon, que l’on sait pouvoir être intimidant. Ce coup-ci, Exell est entré trop vite dans l’obstacle 3 au premier round, perdant de précieuses secondes. Heureusement pour lui, il avait démarré si vite qu’il était en avance d’une petite dizaine de secondes sur Voutaz à ce moment-là. Au sortir de la porte 11, il n’avait plus que 3 secondes d’avance.

Boyd Exell peut être en difficulté (captation d’écran)

Je m’étonne qu’un homme comme lui subisse une telle fièvre alors que la sérénité est sa meilleure alliée. Ma foi, je ne comprendrai jamais les hommes ! Encore moins Chardon qui exulte tel Ramsès II au retour de Qadesh… Peu importe, ils nous ont livré un très beau spectacle. Casper, le cheval pie, la mascotte du néerlandais, semblait trop souvent en retard sur son copain de volée. Le manque d’entraînement, sans doute.

Chardon heureux vainqueur de Mechelen (Capture d’écran)

à suivre…en attendant,

©Heliosness


  Commentaires
-Trop de champagne ? par JeanClaudeGrognet (04/01/2017 08:19:37)
Je ne connais que superficiellement le règlement de la Coupe du Monde. Cette erreur d'arbitrage est profitable au meneur, mais elle se fait au détriment des autres concurrents.
C'est toujours regrettable dans une compétition de ce niveau.
Vous avez l'oeil H, bravo ! Vous nous avez déjà habitué par le passé à relever d'autres erreurs, point de règlement et carabistouilles .C'est "pro" !.
-Une roue suffit ! par Heliosness (07/01/2017 01:01:08)
Je réponds à une question qui m'a été posée verbalement s'agissant du passage des obstacles de type maniabilité lors des compétitions des Legs de la World Cup driving, que vous vous posez peut-être également et, si c'est le cas, dont la réponse vous intéressera. A savoir, à quelle condition une porte est-elle considérée comme franchie ?
Selon l'article 12.9 du règlement spécifique de la Coupe du monde d'attelage (FEI World Cup Driving rules 2016/2017), une porte est considérée comme franchie si au-moins une roue de la voiture l'a franchie (ce qui n'est pas le cas de Timermann ici), il n'est pas nécessaire que les chevaux soient passés entre les cônes. Ce que je trouve hallucinant !
Selon l'article précédent, soit 12.8, Un athlète doit franchir directement les obstacles en passant entre chaque obstacle dans l'ordre numéroté correct, ce qui n'est pas le cas ici puisque le Néerlandais est passé de 6 à 8 sans avoir franchi 7. Il aurait pu corriger. Ce qui a peut-être abusé les juges, c'est le cône renversé. Or, il ne l'a pas été par la roue mais par les chevaux.
Pour Timmerman, c'est cadeaux, mais il n'est pas si clair que la sanction aurait été l'élimination, même si c'est une possibilité, il aurait pu être sonné, chrono interrompu, porte reconstruite, 10 secondes pour reconstruction 5 secondes pour balle au sol =15 secondes de pénalité, puis reprise du parcours.
Ce règlement n'est pas limpide et le fait qu'il soit couplé aux FEI Driving rules rend l'interprétation encore plus hasardeuse et complexe. Un vrai casse-tête !