Article proposé par Renata, paru le 18/11/2010 19:59:03 Rubrique : Reportages, lu 2322 fois. 4 commentaires |
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Une belle rencontre
Cette rencontre s’est d’abord faite via ce grand et bel article sur le journal local, une rencontre surprise : nous habitons dans la même petite ville et nous ignorions la présence d’un bourrelier, fut-il à la retraite !
Nous décidons aussitôt de lui rendre visite. A pied, les rues de Beaulieu, habillées aux couleurs de l’automne, révèlent toujours des détails inattendus.
Nous sonnons chez M. Porcher. Il s’apprêtait à sortir, nous nous excusons et nous nous présentons, mais enthousiaste, il nous dit que justement il allait à son atelier !
Chemin faisant, à peine 150 m, il nous indique, ici, l’ancien atelier de bourrellerie de son père et de son grand-père, là, un ancien relais de poste, ici et là, deux anciens cafés, tous commerces aujourd’hui disparus, comme effacés.
Son atelier fleure bon un cocktail de cuir, de colle, de peinture, de poix, de papier jauni, de sueur, celle imprégnée de vieilles pièces de harnais, celle du labeur d’antan.
Sur son établi, les derniers coupons de tissu bleu qui tapissent les colliers. A gauche de l’étau, une pile de revues sur la bourrellerie nous rappellent l’importance de cette activité, jusque dans les années 1960.
Tous ces outils manipulés des milliers d’heures, ces formes accrochées, les crins dans le sac vert, les pièces de harnais entassées, et tous les secrets des tiroirs, témoins d’un savoir-faire, « d’un métier qui a duré plusieurs siècles, autant que la traction des chevaux », attendent d’être mis dans la lumière d’un musée, un jour peut être.
M. Porcher, fataliste, nous montre des photos de ses créations : ces colliers ont été dérobés… mais aucun outil.
Nous allons prendre congé, le remercier, ravis de cette visite impromptue et privée, quand fièrement, il nous montre un collier « spécial » :
Mais à vous de deviner ce qu’il a de particulier et à quoi il servait, ou plutôt où !